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      Une semaine s'est écoulé depuis ma dernière confrontation avec Guillaume. Depuis, je suis resté enfermé dans ma chambre d'hôtel. Je ne dors presque pas la nuit, parce que je passe mon temps à faire des cauchemars où je vois Samira attenter à ma vie et à celle de Guillaume. Je commence à étouffer entre ses quatres murs. Aujourd'hui, je me prépare à sortir, il faut que je prenne l'aire.
      Le soleil brille mais je porte un pull blanc et un jean taille haut. J'ai encore des cicatrices sur le corps. Je sort et marche sans but réel. J'arrive dans un parc et je m'assois sur un banc. Je me détand un peu, ferme les yeux et respire une grande bouffée d'aire frais.

_ Je peut m'asseoir ?, me demande une voix masculine

      J'ouvre les yeux et regarde l'homme. Grand blond aux yeux noisettes, bel homme d'environ 26ans, cadré dans un costume sur mesure. Je me pousse pour lui faire de la place.

_ Allez-y

_ Merci

      Il s'assoi et je sent son regard sur moi mais je ne fait pas attention à lui.

_ Une jolie fille seule sur un banc dans un parc avec un air aussi triste, ça ne veut dire qu'une seule chose. Quel est l'idiot qui vous a posé un lapin?

      Je le regarde et éclate de rire.

_ Je vous rassure, personne ne m'a posé de lapin

_ Ah! Vous avez de la chance alors parce que moi, on vient de me poser un lapin. Elle aurai pu me dire qu'elle ne viendra pas, ça m'aurai éviter de porter mon nouveau costume

      Il fait pitié mais je ne peux pas m'empêcher de rire. Ça fait longtemps que je n'avais pas autant rit. Depuis que Samira est arrivée dans ma vie... Cette pensée me refroidit d'un coup et je préfère m'en aller. Je me lève.

_ Heu... Excusez moi... Mais je dois m'en aller...

_ Vraiment? C'est parce que je parle trop? Je peut me taire...

_ Non, ne vous inquiétez pas. En fait, je dois vous remercier. Ça fait longtemps que je n'avais pas rit... À une prochaine peut être...

_ J'espère aussi à bientôt...

      Je m'en vais par où je suis venue, le laissant assis sur le banc. Il est sympa comme mec, mais j'ai la tête encore trop pleine. Je retourne à l'hotel et me dirige vers le bar réservé aux clients de l'hôtel. Je m'assois et commande une boisson exotique avec un soupçon d'alcool.
      Je sirote tranquillement en laissant mon esprit vagabonder ici et là...

_ Tient, je ne pensais pas vous revoir aussi vite

      Je sort de mes pensées et fixe mon interlocuteur d'un oeil interrogateur.

_ Je peut m'assoir?

_ Allez-y. M'avez vous suivi?

_ *il ricane. Loin de là très chère, j'ai une chambre dans cet hotel

      Il commande un verre de vin blanc qui lui est immédiatement servi. Il en prend une gorgée avant de reprendre.

_ Et vous? Est ce pour venir ici que vous m'avez laissé seul sur ce banc?

_ Pas vraiment... Disons que j'ai besoin de réfléchire

_ À quoi?

_ À ma vie

_ Avez vous des problèmes?

_ Comme tout adultes

_ Je peux vous aider... Je veux dire...je suis psy alors vous pouvez vous confier

      Je le regarde d'un oeil interrogateur. Il me tend la main pour se présenter.

_ Léonard Kinsley, docteur Léonard Kinsley pour vous servir

_ Khrystal Grishwall

      Je lui sert la main. Son nom me dit quelque chose...

_ Léonard Kinsley?... Ah oui! Mon docteur m'avait parlé de vous

_ Un docteur?

_ Francky du lycée...

_ Franc Gramlong, la science dans le sang, génie de son état.

        Ce nom a l'air de lui rappeler beaucoup de souvenirs vu son air nostalgique. Il revient sur terre.

_ Pourquoi vous a t-il conseiller de venir me voir? Avez vous subit un traumatisme?

_ ... Disons que j'ai eu un accident assez particulier...

      Il me fixe, comme s'il attendait la suite. Je prend quelques gorgées de ma boisson pour me donner du courage. Peut-être que me confier à une personne externe et neutre me fera du bien.

_ J'ai été sequestré et torturé chez moi, par l'ex de mon mari qui lui, a frôlé la mort et est maintenant amnésique...

      Je me sent envahie par la tristesse et la colère, les larmes me montent et j'ai mal au bras. Je tremble de partout.

_ Vous voulez que l'on aille dans un endroit plus discret?

_ Non, dis-je d'une voix tremblante. Je prefère que l'on s'arrête là par le moment...

      Je termine mon verre d'un trait, dépose l'argent sur le comptoir et m'en vais sans dire aurevoir. Je retourne en vitesse dans ma chambre et plonge dans mon lit où je fond en larmes. C'est encore trop tôt pour moi pour me confier. Le simple fait d'y penser me met dans tous mes états. Mais je n'aurai pas dû le laisser comme ça. C'était impolie de ma part, il voulait juste m'aider...et gratuitement en plus.
      Pendant que les idées virvoltent dans ma tête, je m'endors le visage larmoillant. Je suis réveillé, quelques heures plus tard, par les tapes à la porte. Je me lève et nettoye mon visage en allant ouvrir la porte. J'ouvre sur trois serveurs portants chacun deux gros plateaux couverts, et un autre serveur portant un énorme bouquet de differentes roses.

_ Monsieur Kinsley nous a demandé de vous apporter ces plats anisi que ces fleurs

_ Vraiment? Posez les sur la table, merci

      Ils déposent les plats et les fleurs avant de sortir en vitesse professionnelle. Je prend les fleurs, elles sentent divinement bon. Il y'a une carte: Désolé de vous avoir brusquer, c'était tout sauf professionnelle. J'espère que vous apprecirez ce modeste présent
      Il est vraiment gentil. Mais je suis un peu décu, j'aurai preferé que ce soit Guillaume l'auteur d'autant d'attention. Mais je suis très touché par le geste de Léonard.
      Je dépose les fleurs et découvre les plats: viandes, poissons, salades, pattes italiennes... Ça fait beaucoup pour une seule personne. Je remarque sur un des plats, une carte "Docteur Léonard Kinsley, chambre 102, étage 20".
      Je recouvre les plats et sort de la chambre. Je prend l'ascenceur et direction du 20ème étage, c'est le dernier étage si je ne me trompe pas. Après un petit moment, les portes de l'ascenceur s'ouvrent sur un long couloir. Je le parcours à la recherche de la chambre de mon psy personnel gratuit.
      

Paralysie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant