Bonne lecture !
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– Et donc, je vous présente Iwaizumi Hajime. Iwa-chan, voici ma grand-mère, ma mère, mon père, et ma grande-sœur.
Un sourire poli et charmant se dessina sur les lèvres d'Hajime tandis qu'il serrait la main d'Hiro, le père, et qu'ils faisaient un baise-main au reste des femmes. Il se tenait droit, et se pencha comme gentleman pour se mettre à leur hauteur et montrer du respect.
– Je suis ravi de vous rencontrer, dit-il. J'ai beaucoup entendu parler de vous.
Autour d'eux, l'immense salle au haut plafond était remplie de personnes en tenues de soirée ; des costumes trois-pièces, de longues robes rouges et bleu sombre, des bijoux scintillants, des sourires amusés, des coupes de champagne. Au milieu de tout ça, Oikawa n'aurait pas cru qu'Iwa-chan serait autant à l'aise. Il l'avait docilement suivi jusqu'à la table haute où s'était réunie sa famille, juste avant le discours de sa grand-mère.
Chiyuki, avec son chignon sophistiqué, des longues boucles d'oreilles en argent et son rouge à lèvres hors de prix, accepta la politesse et lui pinça les joues en retour. Si Iwaizumi était surpris, il ne laissa rien paraître.
– Je croyais que les homosexuels ressemblaient à des minets ? Tu n'as rien d'un minet mon garçon.
Tooru s'étouffa presque avec son verre et Chiaki ricana discrètement. Iwaizumi, lui, haussa un sourcil.
– Votre petit-fils non plus ne ressemble pas à un minet, fit-il remarquer.
– Oui mais mon petit-fils n'est pas gay. On m'a bien expliqué la différence, mon garçon, je ne suis pas née de la dernière pluie.
La longue discussion sur l'explication des sexualités avait été aussi humiliante que ridicule. Sa grand-mère se fichait bien de tout ça : elle voulait simplement embarrasser ses petits enfants au possible. Et jouer la sourde au moment le plus gênant, en demandant à ses interlocuteurs de répéter les phrases qu'ils avaient déjà eu du mal à sortir une première fois, était l'une de ses occupations favorites.
– Hajime, il faudrait que vous veniez dîner à la maison un de ces soirs, s'enthousiasma sa mère en gloussant et en se rapprochant étrangement de lui. Vous êtes le bienvenu, bien sûr. Et je sais que les manières de Tooru laissent parfois à désirer.
Ce dernier échangea un regard consterné avec sa sœur, et articula en silence : Elle joue à quoi, là?Chiaki secoua la tête, incapable de lui répondre.
– Oui, Hajime. Quand vous voulez, confirma son père qui pourtant bomba le torse et croisa ses bras pour faire ressortir ses bras.
Il resta ainsi quelques secondes, sans respirer. Oikawa avait envie de s'enterrer sur place. Son père était-il jaloux des muscles de son faux copain ou bien il rêvait ? Il faisait quoi, là ? Un rapport de force ?
Il se décida à intervenir, avant que sa famille ne lui mette encore plus la honte.
– Bon, c'est pas le tout, mais on doit aller saluer les invités. Ça serait vraiment impoli de ne pas le faire.
Il attrapa Hajime par le bras et fusilla sa mère du regard — cette dernière fit la moue, légèrement jalouse.
– Rendez-moi fière, les enfants. Séduisez-moi toutes ces bonnes femmes.
– Allez, viens, dit-il en ignorant sa grand-mère.
Ils s'éloignèrent un peu, et presque aussitôt sa famille se mit à chuchoter entre eux. Il leva les yeux au ciel et soupira.
– Je dois dire que je ne m'attendais pas à ça. Toutes ses heures à apprendre la politesse pour que ta grand-mère me dise qu'elle s'attendait à un minet ?
– Ne le prend pas pour toi. Je suis sûr qu'elle ne sait même pas ce que ça veut dire. En y réfléchissant, c'est un peu homophobe, quand même. Je lui en toucherai deux mots.
Ils s'avancèrent vers l'une des tables. Elles étaient toutes recouvertes de nappes blanches, aussi propres que le sol sur lequel ils marchaient. La salle était climatisée au possible, afin de permettre aux invités de venir habillés correctement malgré les vingt-cinq degrés extérieurs. Il faisait nuit, mais en cette période ça ne changeait pas grand-chose.
– Ils ont l'air gentils, dit Hajime en attrapant un verre. Je crois que ton père ne m'aime pas beaucoup, par contre.
– C'est parce que ma mère voulait te manger tout cru ; il est juste jaloux. Il peut faire autant de sport qu'il veut, il a quand même cinquante ans. Tes biceps sont plus gros que les siens.
Iwaizumi haussa les sourcils et sourit. Oikawa le fixa sans rien dire, perturbé par son ventre qui se serra sans raison. C'était arrivé plusieurs fois, alors qu'ils faisaient les magasins, et à chaque fois il finissait par se figer sans trop savoir pour quoi.
Il reprit ses esprits et attrapa un nouveau verre à son tour.
– Alors, on ne devait pas aller parler à toutes ces bonnes femmes et leur soutirer de l'argent ?
Oikawa adorait quand Iwaizumi faisait ça : un petit regard en coin, un sourire amusé, et le voilà qui se sentait tout bizarre.
– Bien sûr que si, répondit-il en finissant discrètement son verre cul-sec, sous les yeux étonnés d'Iwa. Mais avant, il faut qu'on boive un peu. Fais-moi confiance, ce champagne est le seul moyen de tenir jusqu'à 3h.
Il l'invita à l'imiter, et ils finirent cinq verres chacun avant de se redresser.
– Bon, déclara Oikawa en se rapprochant pour lui prendre à nouveau le bras. Tu les complimentes, tu rigoles à leur plaisanterie, tu ne regardes pas leur décolleté, tu ne parles pas boulot. On n'a pas besoin de leur demander : elles sortiront le chéquier toutes seules comme des grandes à la fin de la soirée. Ne t'approche pas des hommes, ce ne sont que des radins. Dans un couple, c'est la femme qui dirige, et je peux t'assurer qu'elles préfèrent quand l'attention est vers elle.
Il replaça sa cravate, lui embrassa affectueusement la joue, et demanda :
– Prêt ?
– Évidemment.
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Je vous embrasse !
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Walking down the street || IwaOi
Fiksi Penggemar| Iwaizumi Hajime X Oikawa Tooru | Fiction terminée | "Le deal est simple : tu m'accompagnes à cette soirée en te faisant passer pour mon petit-ami aimant et adorable, tu laisses ma grand-mère te tirer un peu les joues, tu serres quelques mains et...