La Théorie des Contrastes - Violet & Blake 1 (ÉDITÉ AUX ÉDITIONS ADDICTIVES)

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« Ce qui n'a pas de secret n'a pas de charmes. »

Après m'être habillée, je sors de la chambre et descends l'escalier. Rachel m'attend en bas avec sa fille dans les bras.

— Tu veux que je te fasse visiter le reste de la maison ?

— Oui, ça pourrait m'être utile.

Elle lâche un petit rire.

— C'est vrai. Mais d'abord, laisse-moi te présenter Rosie. (Elle tourne sa fille vers moi, puis elle lui glisse à l'oreille :) Rosie, voici la jolie Violet. Elle va s'occuper de toi pendant quelques temps.

La petite Rosie, une adorable brunette aux yeux bleus, m'adresse un grand sourire. Sans même la connaître, je sais d'avance que tout ira bien entre nous. D'après ma mère, j'ai un véritable don avec les bébés. Je fais régulièrement du baby-sitting depuis mes quatorze ans, ce qui fait de moi une experte en la matière. Je suis habituée à garder les enfants, même les tout-petits.

— Quel âge a-t-elle ?

— Treize mois. Cette flemmarde sait marcher, mais elle adore être portée.

— Elle te ressemble beaucoup.

Sauf pour la couleur des yeux. Mais sinon, elles ont les mêmes traits.

— Attends de voir mon mari, réplique-t-elle avec un sourire resplendissant. C'est son portrait craché.

— Il travaille ?

— Oui, tout le temps ! Il est directeur d'une banque. Et moi grâce à toi, je vais enfin pouvoir retourner dans mon salon d'esthétique.

Elle est esthéticienne ? En me fiant à sa tenue, je l'aurais plutôt vue dans un bureau d'avocat ou professeure de maths dans un lycée. Comme quoi, les apparences sont trompeuses.

— D'ailleurs, tu te maquilles vraiment bien, me complimente-t-elle avec un clin d'oeil complice.

Pour moi, ce n'est pas un art, mais un besoin — un camouflage. Mais j'imagine qu'elle cherche à tisser un lien avec moi en nous trouvant un point commun, alors je lui rends son sourire.

— Merci.

— Viens, suis-moi. Ce serait bien que tu vois autre chose que l'entrée.

Elle avance et je la suis.

— Ici, c'est le salon. Un peu plus loin, il y a la cuisine, et cette porte que tu vois là-bas, ce sont les toilettes. Et... c'est tout ! On a vite fait le tour !

Certes, ce n'est pas une grande maison, mais je m'y sens presque bien. Le parquet est lustré, les meubles sont dépoussiérés et une odeur fleurie, très agréable, règne dans le salon.

— Pour ce qui est de l'étage, poursuit-elle, il y a la chambre d'amis qui est désormais la tienne, celle de Rosie, la nôtre et le bureau.

J'observe ce qui m'entoure, des tableaux, d'interminables draperies en velours, des fauteuils capitonnés et des miroirs aux cadres argentés garnissent la pièce.

— La décoration est vraiment...

— Vieillotte ? me coupe-t-elle en lâchant un profond soupir. Je suis d'accord, mais souviens-toi que je suis mariée à un anglais.

— En fait, j'allais dire différente. Mais j'aime beaucoup, ça change des grandes villas californiennes.

— C'est certain, approuve-t-elle. Avec des réflexions de ce genre, mon mari va t'adorer.

Sa réponse me paraît étrange, sûrement à cause de ma trouvaille dans l'armoire. J'espère sincèrement que ce string fuchsia appartient à Rachel et non pas à une autre femme ! Pire encore, à une adolescente ! Je n'ai pas envie de tomber sur un homme obsédé par les filles de mon âge. Sinon, je vais me retrouver encore une fois en mauvaise posture. Et je n'en ai franchement pas besoin ! Une sonnerie de téléphone retentit. Pendant un instant, je crois que c'est le mien mais c'est celui de Rachel. Elle le sort de sa poche et fronce les sourcils.