𝘀𝘁𝗮𝗹𝗸𝗲𝗿† ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵐⁱⁿˡⁱˣ

11.0

Felix était assis par terre, un torchon en main et le regard rivé vers l'horloge accrochée au mur. Les minutes s'écoulaient si lentement qu'on pourrait croire que les aiguilles sont bloquées sur les chiffres.
Felix attendait que Minho revienne de ses cours. Pendant ce temps, le jeune captif se tenait au bord de la limite imposée près de la porte.

Felix déglutit. Il ne restait qu'une heure et demie avant que Minho ne rentre. Felix détourna son regard. Il s'accrocha à la poignée de la porte.
Il y avait à peine deux mètres qui séparait Felix et la liberté.

Il hésitait à s'enfuir. Il avait juste à déverrouiller la porte et... partir. Et hurler pour qu'on l'entende. La police viendrait le récupérer et Minho se ferait arrêter.
Le cœur de Felix se serra un peu. Minho irait en prison par sa faute. Celui qu'il aime resterait à croupir derrière des barreaux pendant des années. Et quand il sortira ?
Felix craint que Minho cherche à retrouver sa trace et ne finisse le travail : c'est à dire le tuer et l'enterrer à un endroit que personne ne soupçonnerait.

Felix réprima un frisson d'horreur.
Minho allait maintenant rentrer dans un peu plus d'une heure.
Felix hésita quelques instants et pesa le pour et le contre de sa future fuite.
Ses mains tremblèrent et son cœur s'accéléra à cause de l'adrénaline se diffusant dans ses veines.
Felix lâcha le torchon et se leva, faisant craquer ses genoux dans ce mouvement.

Felix se retourna pour entre-apercevoir la cuisine, un peu cachée par la porte entrouverte.

- Au revoir, Minho...

Felix s'avança jusqu'à la porte, dépassant la limite de Minho. Felix n'entendait plus que les battements de son propre cœur lorsqu'il posa sa main sur la poignée métallique.
Il souffla. Et inspira longuement.
Il bloqua presque sa respiration et ouvrit doucement la porte.

Les bruits de circulations lointaines parvinrent aux oreilles de Felix.
La douce chaleur de la fin d'après-midi caressa sa peau. La rue était calme.
Felix rouvrit ses yeux en souriant : le monde extérieur lui avait manqué.
Même une odeur de cigarette ne sembla pas le déranger. Felix était obnubilé par cette nouvelle sensation de liberté.

Il faillit fredonner une chanson tandis que l'odeur de cigarette s'infiltrait de plus en plus dans son nez.
Felix perdit vite le sourire lorsqu'il baissa la tête.

Minho était assis, étendant ses longues jambes devant lui, une main fouillant dans son sac de cours et une cigarette pincée entre les lèvres.
Il ricana en tournant sa tête vers Felix, mais son regard était si glacial que Felix se figea sur place.

- Qu'est-ce que t'attends pour fuir ? ou crier qu'on t'as kidnappé ?

- J-je...

Les mots restèrent bloqués dans la gorge de Felix. La dernière fois qu'il avait vu Minho fumer, c'est quand il avait écrasé son mégot dans sa nuque, cramant sa peau au passage.
Felix recula à cause de la peur tandis que Minho reprit son sac avant de rentrer à l'intérieur de la maison, refermant doucement la porte.

- N-non attends Minho... je... je comptais pas m'enfuir !

- Oh... merci pour ton mensonge Felix.

Felix recula encore et faillit trébucher. Minho le regarda de travers avant d'accélérer en jetant son sac. Minho attrapa les cheveux de Felix, le faisant couiner de douleur et le plaqua contre le mur du couloir.
Felix tremblait de tout son être, réellement effrayé parce que Minho pourrait lui faire.
Ce dernier se pencha vers son captif, retirant sa cigarette de sa bouche et souffla la fumée sur le visage crispé de Felix. Leurs lèvres s'effleurèrent. Minho ne lâchait pas Felix du regard.

- Tu es drôlement téméraire Felix. Mais tu ne devrais pas jouer à ce genre de jeu avec moi, parce que tu ne gagneras pas. (Minho s'empara de la ceinture de Felix avant de la laisser tomber par terre.) J'ai trouvé ce que je vais te faire...