𝘀𝘁𝗮𝗹𝗸𝗲𝗿† ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵐⁱⁿˡⁱˣ

27.0

Felix s'était enfin décidé. Debout dans la cuisine, il croqua à pleine dents une pomme juteuse. Il avait d'ailleurs recommencé à bien manger. Il fallait qu'il prenne des forces pour ce qu'il allait faire. Une lueur de détermination avait naquit dans son regard. Il était prêt à tout désormais.

Je vais partir, songea enfin Felix.

Un sourire naquit sur ses lèvres. Ces derniers temps, Minho lui avait fait suffisamment confiance pour laisser la porte d'entrée ouverte. Une aubaine pour Felix, tirant les ficelles de son jeu d'acteur. Il allait cette fois aller jusqu'au bout de ses desseins. À commencer par partir de cette cabane sinistre. Felix jeta le reste de la pomme dans la poubelle et se recoiffa avec ses mains préalablement lavées à l'évier pour éviter qu'elle ne sente trop la pomme. 

Son regard s'orienta vers la porte et une curieuse sensation lui remua un peu le ventre. Felix était un peu stressé à l'idée de sortir. Enfin, plutôt  s'enfuir. À pas lents, il se dirigea vers la porte. Au fur et à mesure qu'il avançait, ses pas devenaient lourds, son cœur battait la chamade jusque dans ses tempes et ses mains tremblaient. Le jeune garçon avait à présent atteint la porte. Sa main se posa délicatement sur la poignée et il la tourna. Clic!  Le mécanisme roula. Felix expira. Il ouvrit la porte sur un paysage quasi nocturne qui l'accueillait. 

Mais sortir de la cabane, ce qui s'avérait une tâche facile au début pour Felix, se compliqua en contre partie pour son corps et son mental.
Il avait déjà essayé de s'échapper de Minho une fois, il l'avait payé cher.

La respiration de Felix lui vint à manquer sans crier gare. Une lourde et profonde angoisse l'envahit et il se recroquevilla par terre, les fesses sur les cailloux, son dos arrondi contre le mur et prit de violents tremblements. Il savait qu'il ne devait pas s'enfuir. Il ne devait  pas  s'enfuir. Felix se griffa les bras pour calmer ses tremblements.

— Il n'est pas là..., se répétait-il en boucle comme pour se rassurer que Minho n'allait pas débarquer d'une minute à l'autre et se ruer sur Felix pour l'achever une bonne fois pour toute.

Mais s'il revient là... dans cinq minutes ? qu'est ce que tu vas faire ?  lui demanda une petite voix dans sa tête. Il va encore prendre ta tête et te noyer dans la baignoire ou une bassine d'eau...

— Tais-toi...

Felix se balançait d'avant en arrière pour se détendre, réduire son stress. Un long frisson parcourut sa colonne vertébrale. Minho était partit. Felix devait se convaincre de ça. Et seulement de ça.
Felix se leva alors lentement. Les battements saccadés de son cœur s'estompaient peu à peu. D'un regard plus assuré. il regarda au loin sur l'allée de graviers. Le soleil avait presque fini sa course dans le ciel, la nuit tombait.

Felix entama alors une marche rapide pour ne pas s'essouffler trop vite. À la fin de cette allée, il fit face à un autre chemin, moins rocailleux. Le jeune adolescent le suivit, malgré ses craintes d'entendre des pneus crisser sur le chemin.
Et il marcha, marcha... encore et encore. Felix ne savait pas depuis combien de temps il marchait mais cela devait bien faire une heure ?

Il déboucha sur une route en assez mauvaise état. La luminosité n'était plus vraiment au rendez-vous mais Felix allait se débrouiller pour voir. Dans sa précipitation, il n'avait pas pensé à prendre de lampe torche avec lui. Le garçon se maudit d'être aussi étourdi et ses yeux s'arrondirent comme des soucoupes lorsqu'il vit des phares au loin. Le sang dans ses veines s'accéléra subitement. Un long frisson parcourut son dos entier et il se figea presque, à la limite de déraper dans le fossé à côté de lui.

Les lumières des phares l'aveuglèrent presque. Felix décida alors de lever son bras pour faire du stop. La voiture ne ralentit pas et continua sa route. La voiture ne s'était pas arrêtée. Felix commença à perdre espoir. Presque momentanément après, il commença à pleuvoir. C'était une petite bruine, toute fine et peu bruyante. Et pourtant, elle résonnait lourdement aux oreilles de Felix.