𝘀𝘁𝗮𝗹𝗸𝗲𝗿† ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵐⁱⁿˡⁱˣ

37.0

Ce cauchemar, Minho le connaissait par cœur. Combien de fois l'avait-il fait au juste ? Comme si un démon à l'intérieur de lui voulait le faire souffrir encore un peu. Souffrir était un bien grand mot. Revoir tous ces souvenirs lui faisaient ni chaud ni froid. Minho se sentait étranger. Pourtant, il avait toujours ce petit pincement. Pourquoi d'ailleurs ? 

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Je ne m'entendais pas spécialement avec mes parents. Ma mère : elle me menait la vie dure, ne laissait rien passer, même quand mon père me sermonnait à propos de trucs inutiles. Cet enfoiré de père, oui. J'ai vite appris à me débrouiller seul, à ne pas compter sur les autres. Je devais juste vivre pour moi, et moi seul. Même avec mes amis, je ne leur disais rien. Des amis ? Plutôt des gens avec qui je traînais qui me prenais souvent la tête. Mais je ne disais toujours rien. Parce que c'était mieux ainsi. Mon père a cessé de jouer son rôle d'enfant de chœur quand il trompa pour la première fois ma mère. J'avais entendu ce soir-là les cris perçants de sa maîtresse à travers les cloisons. Je m'étais bouché les oreilles mais même avec ça, je percevais encore ses couinements. Mon père buvait souvent. Il ne s'inquiétait pas que je puisse tout raconter à ma mère. Elle ne m'aurait jamais cru. Pour elle, mon père était parfait et le moindre défaut devenait aussitôt une qualité. 

Elle me dégoûtait. Il me dégoûtait. Tout le monde me répugnait. 

Et un jour, j'ai rencontré Dami, alias Emma. Elle aussi vivait une situation particulière avec ses parents. Elle ne m'en avait pas dit plus, mais je la cernais assez rapidement. Certains voiles d'ombres sur sa personnalité m'aurait inquiété si j'étais sain d'esprit. Au contraire, je pensais à tout un tas de choses mal. Sans réelle éducation de mes parents, je plongeais vers le bas. Et un enfant qui plonge vers le bas a du mal à remonter seul.

Pour mon cas, je ne suis jamais remonté. J'ai toujours coulé, même si je ne le montrais pas. 

Cependant, j'avais trop vite jugé ma mère. Je n'avais vu que ses mauvais côtés. Je la voyais de temps en temps le soir, assise sur notre bon vieux canapé, un verre de vin à la main. Quelqu'un qui boit seul n'est jamais bon signe. Enfin, c'est comme ça que je l'interprète. 

Les jours où mon père rentrait bourré à la maison, ma mère s'était déjà couché et moi, je fermais ma chambre à clé. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'il est déjà arrivé que mon père essaie de lever la main sur moi. Ma mère s'interposait assez souvent et mon père n'osait alors pas la frapper. 

Comme il le disait si bien : "Je ne frappe pas les femmes, elles sont faites pour autre chose."

J'avais tout de suite compris le sous-entendu sexuel. Ce mec était vraiment devenu un porc. Pourquoi ma mère n'a jamais voulu partir ? Elle aurait pu éviter de mourir. 

Les tambourinements sur la porte ne cessent pas. Ils deviennent plus assourdissants chaque coup donné. Je me bouche les oreilles. Des frissons électriques traversent ma colonne vertébrale. J'ai peur. Vraiment peur. Je me suis roulé en boule sous ma couette, la tête enfoncée dans l'oreiller. Je ne devais pas bouger. 

Mon père était encore ivre. J'entends ses pas lourds venir jusqu'à mon lit, sa grosse main m'empoigne les cheveux sans brutalité avant de se raviser. 

- Il dort. Merde. 

J'entrouvre mes yeux. Une de mes mains est sous le coussin, fermement agrippé au manche d'un couteau. 

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anecdote: j'ai déjà dormi avec un couteau sous mon oreiller... mais j'étais seule chez moi et j'avais peur donc- jdisjodjfd bref. 

bonne soirée/journée!