Chapitre 3: Nash

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Chapitre 3

Nash

 

 

     « Le maître n’enseigne pas, il donne à vivre des épreuves », André Cognard.

     Waouh. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit lorsque j’entre dans le stade de Wellington. Le premier, et le seul d’ailleurs. Devant l’immensité du lieu et le nombre incalculable de spectateurs se trouvant dans les tribunes, je n’ai aucun autre mot pour décrire ce que j’ai devant les yeux.

     -Pas moins de trois cent mille personnes, lance une voix derrière moi. Je comprends que cela t’impressionne.

     Dans mon dos, un homme d’une quarantaine d’années, plus grand et plus musclé que la moyenne, se tient contre le mur. Il ne me faut pas plus de cinq secondes pour le reconnaitre mais pas moins de deux bonnes minutes pour me convaincre que c’est lui. Drew Meisner, sans doute le meilleur athlète que la terre n’ait jamais connu. Impressionné, j’observe sans dire un mot ce grand brun à la carrure surréaliste.

     -Drew, se présente-t-il.

     -Je sais, bredouillé-je en serrant la main qu’il me tend. Nash.

     -Et bien figure-toi que je n’ai jamais vu autant de monde Nash, rit-il. Tu dois trouver ça angoissant mais au contraire, ça doit te transcender, te rendre plus fort.

     Impressionné, je n’arrive pas à le regarder dans les yeux. J’arrive encore moins à croire qu’il est vraiment là, à discuter avec moi, à perdre son temps.

     -J’ai aidé à mettre en place les épreuves qui vous attendent dans cette arène, je passe vous voir un à un pour vous donner quelques derniers conseils.

     Biensûr. J’aurais dû me douter qu’il n’est pas là pour moi mais plutôt par obligation. Peu importe, tant qu’il ne nous en demande pas autant dans cette arène qu’il est capable d’en faire.

     -Vous n’allez tout de même pas nous révéler ce qui se cache derrière ces murs ? remarqué-je en toisant les hautes parois de béton qui entourent le cœur du stade.

     -Bien vu, rit-il. Je tiens juste à te dire qu’il n’y a pas de pièges. Une seule règle, rester calme et ne pas s’affoler. Si quoi qu’il arrive par delà ces murs tu gardes ton calme, alors tu ressortiras libre et triomphant de cette Arène.

     Ca semble simple dis comme ça mais si il n’y a pas de « pièges », comme il le dit si bien, c’est parce que nous savons qu’il y en a. Et puis il parle de liberté mais ça ne peut pas être si simple.

     -C’est tout ? m’étonné-je.

     -Je n’ai pas dis que ça allait être facile. Si ça l’était, n’importe qui aurait pu se retrouver ici à ta place. Les jeux ne sont pas conçus pour distraire mais pour démontrer que peu importe ce qui arrive, vous ne succomberez pas à la violence pour parvenir à vos fins.

     -Je le sais, fais-je remarquer.

     Entre Max, mon père, le Général, le Colonel et maintenant Meisner, on m’a tellement répété le pourquoi du comment de ces Jeux que je ne risque pas de l’oublier.

     J’observe Drew qui semble me jauger de son regard sombre et dur. C’est ce regard que j’ai jusque là essayé d’éviter. Il est si impressionnant qu’il me met terriblement mal à l’aise. J’ai l’air d’un moins que rien face à lui, chose que je n’apprécie guère.

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