Chapitre 4: Sujet n°3

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Chapitre 4

Sujet n°3

 

 

     « Il est tel moment où toute notre liberté se réduit à la conscience de notre servitude », Jean Guéhenno.

     Si je ne travaillais pas comme coach sportif dans une salle de fitness, je ne sais pas si j’aurais survécu à ça. Le parcours du combattant m’a mit d’entrée de jeu dans un état d’épuisement qui a incontestablement réduit mes capacités cérébrales sur l’épreuve de réflexion. En somme, j’ai failli me retrouver écrabouillé entre deux murs.

     Ce couloir cette fois est blanc écarlate. Les murs, le sol, le plafond. Tout est blanc. Après l’obscurité des pièces précédentes, l’éclairage de celle-ci me donne un mal de tête dont je n’ai pas vraiment besoin en ce moment même.

     A peine ais-je repris mes esprits qu’une nouvelle horloge apparait sur le mur de droite. Elle affiche un décompte de cinq secondes qui se sont déjà écoulées lorsque je comprends qu’il faut courir. Derrière moi, un hologramme me poursuit avec une rapidité effrayante, menaçant de m’attraper et de me faire éliminer à tout moment. Et face à moi, un long couloir vierge de toute issue. Je me lance donc dans une course effrénée et aperçois sur ma gauche un fin tunnel que je prends en glissant sur le flanc. Un nouveau couloir m’accueille, m’incitant à reprendre ma course. Dans mon dos, l’hologramme se rapproche. Il semble prendre les obstacles avec plus de rapidité. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot et je ne me laisserais sûrement pas battre par cette espèce d’être irréel créé de toutes pièces par des scientifiques arrogants. Je ne me laisserais pas battre par une machine !

     Reprenant un peu de vitesse, je manque de louper la porte qui vient de s’ouvrir sur ma droite. Elle se referme aussitôt derrière moi, laissant juste la place pour le chasseur de passer. Je courre, encore et encore, prenant les issues qui s’offrent à moi et ne cessant d’accroitre mon avance sur le truc stupide qui me courre après. Et dire que ces imbéciles d’inventeurs passent des millions là-dedans, comme si cet argent ne pouvait pas être plus utile aux humains !

     Après une série de sprints dans les couloirs de ce labyrinthe mouvant, je passe enfin le portique qui fait office d’arrivée. A la seconde même où je le franchis, l’hologramme derrière moi se décompose et disparait, me laissant seul dans une pièce incroyablement grande. Exténué et à bout de souffle, je prends de grandes inspirations pour calmer la douleur qui a gagnée mes poumons. J’espère vraiment que les épreuves physiques sont passées car mes muscles me crient d’arrêter et je risque de ne pas pouvoir repartir.

     Une fois calmé et de nouveau concentré sur l’espace qui m’entoure, je n’arrive pas à saisir ce qu’il me faut faire ici. Pour cause, il n’y a rien d’autre que les murs.

     Je réfléchis et cherche une issue lorsque quelqu’un apparait au fond de la pièce, comme sorti de nulle part.

     -Bonjour Milo, me lance-t-on au loin.

     La voix féminine s’approche alors de moi jusqu’à ce que qu’un simple mètre nous sépare. C’est une femme brune, plutôt grande, habillée d’un uniforme noir semblable à celui des gardes. Mon ventre se tord à sa vue, je ne peux le contrôler. Elle ressemble à ma mère.

     -Bonjour, réponds-je poliment, me souvenant des instructions.

     -Ton parcours dans le labyrinthe fut presque parfait mais malheureusement, l’aventure pour toi s’arrête ici.

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