Été 2015
Nous chargions nos valises dans la voiture, direction le village de Lucca, en Toscane. Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée de passer mes vacances d'été dans le village où avait vécu ma grande tante, décédée il y a quelques mois, et dont mes parents avaient hérité de la maison.
- Laura, as-tu pensé à prendre tes manuels scolaires ? me demanda ma mère en entrant dans ma chambre.
- Comment ça ? Mais je croyais qu'on partait en vacances !
- Oui mais on va y passer plusieurs semaines et je ne veux pas que tu prennes de retard dans tes cours.
Cette idée ne m'enchantait guère. Non seulement j'allais passer l'été de mes 18 ans dans un village où je ne connaissais personne mais en plus de ça, j'allais devoir continuer à suivre mes cours ! Décidemment, ce voyage ne m'enchantait guère...
J'achevais de boucler ma valise et de la descendre dans le salon pour que mon père puisse la mettre dans le coffre de la voiture
- Bon je crois que tout est prêt. Nous pouvons prendre la route, dit mon père
Mon père s'emparait du volant, ma mère s'installait du côté passager et moi derrière. Nous étions sur le point de partir quand je m'aperçus qu'il me manquait quelque chose.
-Attendez ! J'ai oublié quelque chose dans ma chambre.
- Monte vite récupérer ce que tu as oublié, me lança mon père.
J'ouvrais la porte d'entrée à la volée et montais les escaliers quatre à quatre. Une fois dans ma chambre, je fouillais partout mais je ne le retrouvais pas. J'avais beau fouiller dans toute ma chambre, en vain. Mon carnet n'était nul part. J'entendais mon père klaxonner en bas, il me fallait faire vite. Une idée me vint alors à l'esprit. Je l'avais sûrement égaré chez Mme Desrosier, ma professeur de piano.
Je descendais rejoindre mes parents dans la voiture et leur demandais de bien vouloir s'arrêter chez ma prof afin que je puisse récupérer mon carnet. Ce carnet était vraiment important pour moi, il m'accompagnait partout où j'allais. Dedans je dessinais des portraits de personnes familières ou inconnues ainsi que des paysages de vacances.
Une fois mon carnet en main, nous prenions enfin la direction de l'Italie.
***
Plus nous nous approchions de la campagne, plus le paysage qui défilait sous mes yeux m'inspirait. En proie à l'inspiration qui pointait enfin le bout de son nez depuis un moment que je ne me sentais plus inspirée pour dessiner, je saisis cette occasion et pris mon carnet et commençais à y esquisser un semblant de colline, de pré et de verdure mais je ne pus achever mon ouvrage car mon père m'interrompit pour me dire que nous arrivions aux abords du hameau.
Mon père se garait devant une immense masure aux volets verts. Je descendais de la voiture, et contemplais les lieux. Cette maison était tout simplement extraordinaire et j'avais hâte d'en découvrir l'intérieur. Finalement peut-être qu'au vue du cadre bucolique qui m'apparaissait comme propice à l'inspiration artistique, ce séjour n'allait pas être si terrible que je me l'étais alors figuré.
J'aidais mes parents à décharger les valises du coffre et à les porter jusqu'à notre résidence de vacances. C'est ma mère qui entrait la première, mon père lui emboitant le pas.
- L'intérieur est sublime ! s'exclama ma mère, ébahie.
- Tante Evelyne devait s'ennuyer, toute seule, dans une aussi grande maison ! s'écria mon père.
Dans le salon, trônait un magnifique piano en bois immaculé. Si jamais je manquais d'inspiration pour dessiner, je savais que je pourrai au moins occuper mes journées au rythme du piano.
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𝚃𝚑𝚎 𝚜𝚖𝚎𝚕𝚕 𝚘𝚏 𝚝𝚑𝚎 𝚜𝚞𝚖𝚖𝚎𝚛
RomanceQuelque part en Toscane, entre les champs de lavandes en fleurs et les cyprès qui formaient un liséré champêtre au bord des routes sinueuses, deux âmes se rencontrèrent. Quatre ans plus tard, le destin les réunissait à nouveau mais dans une toute au...