( la musique est importante pour ce chapitre ), bonne lecture! 😊
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Les journées s'enchaînaient les unes après les autres, se ressemblant plus ou moins. Désormais j'avais mes habitudes : le matin je me réveillais assez tôt pour dessiner, l'après-midi je jouais du piano et travaillais un peu mes cours et le soir je rejoignais Timothée à la rivière. Depuis le soir du feu d'artifice, cela était devenu notre petit rituel. Chaque soir nous nous retrouvions vers 22h00 au bord de la petite rivière. Parfois nous nous baignions tandis que certains soirs nous préférions tout simplement nous allonger sur l'herbe, à contempler les étoiles et à refaire le monde. Timothée et moi étions devenus très complices ces derniers jours à tel point que ses parents m'invitaient régulièrement à dîner chez eux.
Quand j'étais chez lui, nous nous comportions comme de simples amis mais au fond de nous, nous savions tous les deux que nous étions devenus bien plus que ça. Je remarquais que certaines fois, Timothée voulait se confier et m'avouer tout ce qu'il avait sur le coeur mais il n'en faisait rien. Jusqu'à ce qu'un soir, il se produise ce que je redoutais tant depuis plusieurs jours.
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Il était presque 22h00, j'étais en train de dessiner dans ma chambre tout en écoutant de la musique avec mon iPod quand j'entendis du bruit dehors. Ma fenêtre était grande ouverte et de là où je me trouvais j'avais vue sur la cour. J'attendais un instant, immobile, puis reprenais mon activité quand le bruit se fit de nouveau entendre. Cette fois n'y tenant plus, je regardais par la fenêtre et aperçus Timothée qui se tenait juste en bas, un caillou dans la main.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Je croyais qu'on devait se retrouver à la rivière ?
- Pas ce soir. Prends ton vélo, je t'emmène autre part.
-Mais je ne peux pas, mes parents vont se rendre compte que je ne serai pas à la rivière si mon vélo n'est plus là !
- T'inquiètes, on sera rentrés d'ici une heure et ils n'en sauront rien.
- C'est loin ? lui demandais-je.
- Si je te le dis tu ne voudras pas venir, me répondit-il, un sourire malicieux aux coins des lèvres.
- Bon ok... J'arrive. Attends-moi devant.
Je sortais de chez moi au bout de quelques minutes, le temps d'enfiler un sweat et un short et de récupérer mon vélo. Je n'avais aucune idée de l'endroit où m'emmenait Timothée mais j'avais hâte de le découvrir.
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Nous arrivions près d'un cours d'eau. Je le pressentais grâce à l'air qui devenait un peu plus frais que tout à l'heure. Timothée, toujours devant moi, s'arrêta net, me signifiant que nous étions arrivés.
- Maintenant, ferme les yeux et donne-moi ta main.
- Mais il fait nuit et je vais tomber !
- Fais-moi confiance Laura.
En lui donnant ma main, je sentis un frisson me parcourir le corps. Ce devait être l'appréhension de ce que j'allais découvrir qui me faisait cet effet là. Je serrais sa main lorsqu'il me la lâcha.
- C'est bon, tu peux ouvrir les yeux !
Au moment même où j'ouvrais les yeux, mon coeur battait à tout rompre. Ce que je voyais là était tout bonnement merveilleux !
- Y'a pas ça à Paris hein ? me taquina-t-il.
- C'est impressionnant ! Comment t'as connu cet endroit ?
- Oh mais j'en connais bien plus que tu ne le crois ! La surprise te plaît ?
- Carrément que ça me plaît ! Je pourrai passer ma vie ici...
- Avec moi bien-sûr ?
Et soudain, il s'avança vers moi, prit mes mains dans les siennes et me récita ces quelques vers à l'oreille :
" Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme. "
- Tu les as appris par coeur ?
- Juste pour toi.
- Arrêtes...
- Quoi ?
- Je ne peux pas. Je ne peux pas t'aimer comme toi tu m'aimes. »
Il lâcha mes mains.
- Je croyais pourtant que tu m'aimais...
- Je t'aime oui, et j'aime passer du temps avec toi mais je ne veux pas plus que ça. Tu le sais autant que moi que ce serait une mauvaise idée... Bientôt je partirai et on en souffrira tous les deux. Crois-moi, c'est mieux comme ça.
- C'est peut-être mieux pour toi mais pas pour moi !
- Je ne voulais pas te blesser...
- Et bah c'est raté ! me lança-t-il, triste et en colère.
Sur ces mots, il empoigna son vélo. Il était prêt à partir quand je le retins par le bras.
- Timmy... Ne sois pas fâché contre moi s'il-te-plait...
- J'aimerai rentré chez moi là. On se verra demain.
Et il me laissa seule. Je réfléchissais à ce qu'il venait de se passer et j'étais complètement abasourdie par cette étrange situation.
Ma gorge se serra.
Par ma faute, je venais sans doute de perdre mon meilleur ami.***
Notes 📝: Trouvez-vous la musique en adéquation avec ce chapitre ?🤔
Comme d'habitude, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions. ;)
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𝚃𝚑𝚎 𝚜𝚖𝚎𝚕𝚕 𝚘𝚏 𝚝𝚑𝚎 𝚜𝚞𝚖𝚖𝚎𝚛
Lãng mạnQuelque part en Toscane, entre les champs de lavandes en fleurs et les cyprès qui formaient un liséré champêtre au bord des routes sinueuses, deux âmes se rencontrèrent. Quatre ans plus tard, le destin les réunissait à nouveau mais dans une toute au...