- Ça sert à rien de lui crier dessus ! Il n'y est pour rien. Excusez-la monsieur, elle n'a pas encore tous les codes de conduites et d'éthiques dans sa tête.
- Je ne sais pas comment vous faites madame, vous avez tout mon respect. Mais je vous assure que je vais faire en sorte de vous sortir de là au plus vite avant que votre collègue ne commence à s'attaquer à vous, résonna une voix mi dramatique, mi amusée dans le haut-parleur.
- Je vous entends le bouffon de service, je suis aussi avec elle dans ce lieu merdique ! Et en effet, vous avez plutôt intérêt à vous dépêcher sinon je vous assure que je lui refais son portrait à la Sainte Nitouche. De plus, dans cette histoire, c'est moi qui est à plaindre. Vous n'imaginez même pas à quel point cette femme, elle jeta un regard avec dédain vers sa collègue puis le retourna vers l'interphone, est une plaie ambulante. Et je ne parle pas que de son caractère, son visage est aussi une plaie à regarder. Il faudrait presque se badigeonner les yeux de crème solaire pour éviter de se brûler la rétine quand on la regarde.
- Je ne pensais que tu me trouvais belle à ce point très chère.
- Vous méprenez pas la binoclarde, c'était pas un compliment. Bien au contraire... Un sourire narquois prit place sur son visage pendant que son sourcil droit s'arquait, provoquant un rictus diabolique.
Ce faciès en effayait plus d'un de ses collègues et supérieurs hiérarchiques. Mais la personne en face d'elle en ce moment n'éprouvait aucune crainte face à cette vision. C'était bien la seule. Et pour cause, elle savait très bien ce que sous-entendait cette expression.
- Tu peux faire ce sourire à qui tu veux, mais pas à moi. Ça marche pas et tu le sais très bien, alors pourquoi t'obstiner à me le faire ?
- Oh, mais voua le savez très bien pourquoi ma petite. Ce n'est pas la peine de jouer les dures avec moi. Je vois parfaitement qu'il vous met mal à l'aise, c'est pour ça que je continue voyons. Vous pouvez faire croire aux autres que vous ne ressentez rien en me voyant comme ça, et ça marche d'ailleurs. Mais on ne l'a fait pas à moi, vous êtes déstabilisée quand je te le fais. Personne ne se sent en sécurité quand j'ai cet air là.
Si seulement elle savait réellement pourquoi ça la déstabilise...
- Crois ce que tu veux, mais tu ne me déstabilise absolument pas.
- Dit-elle alors que son regard reflète tout le contraire. La femme prenait plaisir à voir son binôme de problème d'ascenseur pâlir et se renfrogner face à cette vérité.
- Excusez-moi de vous interrompre mesdames, mais...
- Mademoiselle ! s'écrièrent les deux jeunes femmes.
Elles furent abasourdi d'entre un madame pour les désigner, ne pouvant alors que répliquer ce mot en parfaite symbiose, ce qui les énerva chacune encore plus. Les deux paires d'yeux se lançaient des éclairs, et l'atmosphère devint encore plus étouffante.
- Tu peux parler toi aussi, répliqua la femme à lunettes, t'as vu comment tu t'habilles ? T'étonne pas après que les gens t'appellent madame.
- Ma tenue est on ne peut plus professionnelle contrairement à la vôtre, où on dirait que vous allez rejoindre un camp hippie pour fumer le calumet de la paix ! Et je me dois d'avoir une image parfaite au vu des personnes que je rencontre pour le travail. Et les personnes devraient remarquer que je ne porte aucun signe distinctif pour que l'on puisse m'appeler ainsi.
- Les hippies et le calumet n'ont rien à voir dans ta phrase. De un, je m'habille comme je l'entends. De deux, je ne suis pas habillée comme une hippie mais avec un style bohème chic. Mais ça madame n'y connais rien vu qu'elle s'habille toujours avec des tailleurs. T'as cru qu'on était à un défilé ou une représentation ? Ce ne sont que des personnes comme toi et moi.
Et de trois, je ne vois pas en quoi mon style vestimentaire est un frein dans mon travail. D'ailleurs, les personnes sont plus aptes à me parler de n'importe quel sujet alors qu'avec le tien, tu les effraies. C'est pour ça qu'ils ne se confies pas à toi.
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9 m2
RomanceLes deux pires ennemies, de l'entreprise immobilière la plus sollicitée du moment, se retrouvent coincées dans l'ascenseur principal. C'est le moment pour mettre au clair tout ce qu'elles ont à se dire. Car comment les deux meilleures amies du monde...