9 m2

Peut-être bien

Agathe venait de lâcher cette nouvelle. La tête de Laura tournait à plein régime. Elle stoppa son massage crânien et sa respiration se coupa. Est-ce que la rousse sous-entendait bien qu'il y avait une chance de se racheter auprès d'elle ?

- Qu'est-ce que tu viens de dire ? souffla l'aînée, de peur de n'avoir pas bien entendu et de faire une supposition qui finalement était non fondée.

- Ce que je veux dire, c'est qu'il y a peut-être bien, j'insiste sur le peut-être, une chance.

La femme aux yeux émeraude avait bien vu tous les efforts que faisait la jeune femme, alors qu'elle-même était insupportable. Elle continuait de s'inquiéter, alors qu'elle la repoussait sans cesse. Alors elle se dit : pourquoi pas ? Même si la peur de revivre d'atroces douleurs était extrêmement présente, la tentation l'était encore plus.

- Je... Je t'avoue que je ne sais pas quoi dire. Laura n'en revenait pas, ce n'était pas un rêve.

- Alors ne dis rien. Mais je veux bien que tu continues.

- Hein ? J'ai pas tout suivi.

- Tu pourrais continuer tes papouilles s'il-te-plaît ?

Alors, dérogeant à sa promesse, la brune ouvrit ses yeux humidifiés pour les poser sur le visage de la belle rousse. Qu'elle ne fût pas sa surprise quand elle vit qu'elle était également observée.

- Je croyais que tu garderais tes yeux fermés...

- Ça fait un moment que je voulais les ouvrir. Et j'ai résisté ! Mais pour être honnête, j'ai pas pu tenir plus longtemps avec ce que tu viens de dire. Je crois que ça m'a vraiment chamboulé...

Ne pouvant plus se contenir, elle lâcha les quelques larmes qui menaçaient de couler depuis un petit moment.
D'une extrême douceur, Agathe leva sa main pour venir essuyer ces petites perles humidifant les joues de Laura.

- Tu sais que si tu pleures, je pleure avec... Et comme pour appuyer ses dire, ses yeux commencèrent à briller également.

- Serais-tu en train de me dire que la dernière fois que tu m'as vu pleurer au boulot, tu as pleuré aussi ?

- Tu ne crois pas qu'on a eu notre quotas de révélations pour la journée ?

- Je dirais même pour la semaine !

- On est samedi... le 29.

- Pour l'année alors !

Deux légers rires se firent entendre dans la pièce.

- J'espère bien que ça ne sera pas la dernière nouvelle. Ça fait tout de même sept mois de routine. Et même si on l'avance au nouvel an juif, ça fait encore quatre mois...

- En effet, c'est bien trop long ma parole ! Attends, comment tu connais cette date ?

- Qu'est-ce que vous croyez ma petite, je m'instruis.

- Ça faisait longtemps tiens, un sourire narquois remplaça les larmes de Laura.

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

- Si tu veux des papouilles, il faut les mériter ma chère.

- Encore du chantage, rien ne vous arrêtes décidément. Elle arqua son sourcil droit tout en souriant faiblement.

- Non Agathe, ne finis pas ton petit manège. La pauvre brune commençait déjà à avoir les joues qui chauffent.

- Je ne vois toujours pas de quoi vous parlez.

Dans un geste désespéré, elle cacha de ses mains les yeux et la bouche de la rousse qui n'avait toujours pas modifié son expression.

- Eh ! Qu'est-ce que tu fais ?