NdA : Bonjour ! Ce chapitre comporte un dialogue en russe ! Pour vous faciliter la tâche, nous l'avons traduit... Vous trouverez donc de petits chiffres dans le texte : ils font référence à la note de bas de page à consulter tout en bas. Bonne lecture !
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Les trois amis errèrent encore une bonne heure entre les étages et les rayonnages. Ils s'avouèrent vaincus lorsqu'au détour d'un passage, ils débouchèrent sur le tout premier espace qu'ils avaient exploré, la salle avec les vieux livres poussiéreux et le colimaçon. Pourtant, ils n'avaient fait que monter depuis le début ! Adam se laissa glisser au sol et s'assit en tailleur, le menton entre ses mains.
« Stupide bibliothèque ! » s'énerva Clarence en donnant un coup de pied dans le bois massif d'une armoire.
L'antique meuble ne s'en émut pas et poursuivit son existence de meuble dans une totale indifférence.
« Peut-être qu'on peut commencer ici, déjà, proposa Melody d'une petite voix.
– Ah parce que c'est plus dans la pièce la plus secrète qu'il faut chercher ? s'agaça l'autre fillette, les poings serrés sur les hanches. On aurait dû rester dans le rayon enfant ! Si ça se trouve y'aurait eu des choses là-bas, et on n'aurait pas marché tout ce temps et monté tous ces escaliers ! J'ai mal aux pieds ! Et j'ai soif !
– Ce n'est pas ma faute si la bibliothèque est si compliquée, s'indigna Melody en croisant les bras. Je pensais qu'Adam savait se repérer dedans moi !
– Ah non hein, s'écria Clarence. Tu ne commences pas à dire que c'est la faute d'Adam !
– J'ai pas dit...
– C'est de ta faute si on s'est perdus ! C'est toi qui as décidé de monter tout en haut ! Maintenant on va se faire fâcher, à cause de toi !
– Mais c'est toi qui as supposé qu'on trouverait un moyen de retrouver Sans dans la bibliothèque ! croassa Melody, la gorge nouée.
– J'ai dit ça pour te consoler, explosa Clarence. Je ne pensais pas que tu voudrais y aller comme ça !
– Chut ! »
Adam s'interposa entre les deux filles, la main approximativement posée sur leurs bouches.
« Y'a des gens qui arrivent. »
Les enfants se jetèrent un regard paniqué. Ils n'avaient pas le droit d'être là ni de crier comme Melody et Clarence venaient de le faire. Aucun des trois n'avait vraiment envie d'expliquer la raison de leur présence à un adulte, surtout qu'ils étaient presque revenus à leur point de départ. Ils avaient de bonnes chances d'échapper aux sermons s'ils descendaient tranquillement à la pièce réservée aux plus jeunes.
« On se cache », trancha Adam.
Ils se ruèrent entre les rayonnages et se glissèrent sous la nappe en velours côtelé d'un guéridon abandonné au détour d'une allée. Melody se tassa au fond de leur refuge et s'aplatit contre le sol. Le jour filtrait dans l'interstice entre le plancher et le tissu. Elle observa les deux paires de pieds des nouveaux venus marcher vers leur refuge.
« Вы не можете так врываться сюда! 1, fit une première voix féminine, lourde de colère.
— Я ведь должна была найти себе место в вашем расписание, раз вы не смогли мне уделить одно 2, répondit l'autre, une femme, elle aussi.
— Как вы смогли зайти 3 ?
— Вы подумали о моём предложении, Михаила Ларкиновна 4?
— Мы не в коем случае не будем смотреть сквозь пальцы действия ваших 5!
— Не об этом речь идёт 6... »
La conversation diminua jusqu'à l'inaudible, à mesure que les deux femmes s'éloignaient. Les enfants poussèrent un long soupir.
« C'était Mikhaila Mycroft, porte trois, précisa Adam en levant la nappe pour ménager un passage à ses camarades. Elle avait l'air très en colère. »
Les deux filles sortirent de la cachette à quatre pattes. Melody aida Adam à se relever, pendant que Clarence époussetait sa jupe.
« Heureusement qu'elles ne nous ont pas vus, on se serait fait gronder très fort, rit-elle, soulagée.
— Parce que vous n'avez pas le droit d'être là ? » lança une petite voix, au-dessus d'eux.
Le trio sursauta et, d'un même mouvement, leva la tête vers l'auteur de cette remarque : un garçon un peu plus vieux qu'eux, assis au sommet d'un rayonnage, un pied posé sur la tranche des livres, genou remonté contre son torse et l'autre jambe pendant dans le vide.
« On a beaucoup plus le droit d'être ici que toi de grimper sur les étagères, rétorqua Clarence.
— Oui, descends de là, tu abîmes les livres », renchérit Adam en prenant une grosse voix.
Le gamin les toisa sans réagir. Melody plissa les yeux, méfiante. Pas très grand, la peau pâle et les cheveux châtains, il était habillé d'un short, d'un t-shirt, de petites socquettes et des chaussures vernies, tout en noir.
« Descends ! insista Adam.
— Vous avez... cinq secondes, lâcha l'intrus d'un ton plat.
— Cinq secondes avant quoi ? »
Le garçon sourit, laissant apparaître deux canines effilées.
« Le dîner. »
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Traduction :
1. Vous ne pouvez pas débarquer ici comme ça !
2. J'ai bien dû me trouver une place dans votre emploi du temps, puisque vous refusiez de me l'accorder
3. Comment avez-vous fait pour enter ?
4. Avez-vous réfléchi à ma proposition, Mikhaila ?
5. Nous ne fermerons pas les yeux sur les agissements des vôtres !
6. Ce n'est pas ce dont il est question...
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Melody, huit ans, deux vampires et l'apocalypse
VampireMelody a huit ans et elle adorerait pouvoir jouer sous la pluie. Juste une fois. Mais la pluie est acide. La pluie fait fondre les choses et les gens. La pluie, c'est un truc de grands. Même sa mère, qui est pourtant la sorcière la plus forte du vil...