XXIII

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XXIII - HongSeok

"Attends ! " Yan An m'a interpellé alors que sa main retenait la porte.

J'ai tourné la tête vers lui et vu qu'il m'offrait son habituel grand sourire. Je le lui ai rendu.

"Où vas-tu ?" m'a t-il demandé alors qu'il serre ses livres contre sa poitrine

"J'ai un cours au sous-sol"

"Ah, moi au premier étage... faisons un bout de chemin ensemble !" il a dit d'un ton enjoué alors que nous nous étions déjà mis à marcher.

Le hall était rempli d'étudiants qui le traversait dans tous les sens possibles. Yan An descendait les marches lentement, craignant de se faire bousculer.

"Je déteste commencer à cette heure, il y a beaucoup trop de monde !" Il s'est plaint en faisant une petite moue. "A quelle heure tu vas déjeuner  ?"

Nous nous étions arrêtés au bas de l'escalier et il a tourné la tête vers moi. Je voyais bien qu'il faisait un pas vers moi. Il en avait fait à plusieurs reprises, dernièrement. 

"Je n'ai pas de pause, aujourd'hui. Je mangerais un sandwich en rentrant au dortoir." J'ai répondu en haussant les épaules.

"Oh, dommage." Il a repris sur un ton un peu plus triste.

Quand il a relevé le regard vers moi, j'ai souri, pour le remercier de son attention. Je ne voulais pas qu'il pense que je refusais de passer du temps avec lui. Ça me touchait vraiment. Il l'a compris et a souri lui aussi. Nous sommes restés quelques minutes à se fixer ainsi et j'ai pensé qu'il était submergé par des souvenirs tout comme moi à cet instant précis. Puis, il s'est repris et a lancé sa main en l'air.

"A plus tard ?" Il a dit en partant, impliquant qu'il finirait par me faire céder.

Il s'est faufilé entre la masse de ses semblables, et j'ai fait de même. En descendant au sous-sol, c'était soudainement plus calme. J'ai salué JinHo qui était entrain de changer les affiches du tableau. Peu après, son acolyte Hui est apparu dans mon champ de vision. Il avait un air curieux sur son visage, je ne pouvais pas le décrypter.

"Dis donc " Il a dit bas en arrivant vers moi avec son doigt pointé "Je vous ai vu rentrer dans ton dortoir au beau milieu de la nuit ! Je ne vous ai jamais encouragé à..."

"Oh mon dieu Hui ce n'est pas ce que tu penses !"

"Quoi, alors ? " Il m'a toisé d'un air interrogateur en croisant les bras.

"Elle m'a suivi. Je l'ai démasquée en rentrant de l'hôpital."

Mes explications ont semblé le contenter, puisque ses bras sont retombés le long de son corps. Il s'est plongé dans ses souvenirs.

"Hm... Elle m'avait fait part de ses découvertes sur une mystérieuse silhouette qui s'enfuyait de la Fox la nuit" Il m'a lancé un regard lourd de sous entendus.  "Je veux bien te couvrir pour Kino, mais tu avais promis de rester discret ! Si ça continue comme ça je ne pourrais plus te protéger"

"Elle est experte en espionnage, je n'y peux rien si elle est obsédée" j'ai dit d'un ton distrait.

Je commençais à en avoir marre qu'il me remonte tout le temps les bretelles. Je n'étais pas responsable de ses actions, après tout. Je savais bien qu'il veillait à ce que tout se passe bien et j'étais reconnaissant qu'il fasse tout ça pour moi, mais les critiques, j'en avais ma dose.

"Tu n'as pas l'air ravi. A ta place, je serais plutôt content qu'une fille fasse une fixette sur moi" Son ton avait complètement changé.

Mais qu'est-ce qu'il avait à la fin ?

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Je sentais que j'avais besoin de me défouler, donc j'étais parti pour faire le tour du parc de l'établissement en courant. Il faisait froid, on était encore en plein hiver, mais l'exercice me réchauffait et me vidait la tête.

Ça faisait quelques jours que je n'avais pas vu Aspen.  On ne s'était pas reparlé depuis la fois où elle m'avait suivie et s'était réfugiée dans notre dortoir. Elle était partie, emportant avec elle le chat de Kino. Je me sentais étrangement seul depuis. Alors que j'entamais une énième boucle, je nous revoyais dans ma chambre, éclairée par la faible lueur du jour, elle assise sur le lit et passant ses précieuses heures de sommeil éveillée à côté de moi. Je n'avais jamais partagé une nuit blanche avec quelqu'un d'autre que moi-même. J'avais bien vu qu'elle était fatiguée, mais au lieu de ça elle avait choisi de regarder le lever du jour avec moi. Je repensais sans cesse à ce moment et à ses paroles. Si elle disait vrai, alors elle était la première qui se rangeait de mon côté. Au moins, je pouvais maintenant être sûr qu'elle ne s'attaquerait pas à moi. Mais je savais quand même pas trop quoi en penser. Jusque là, ce genre de choses ne s'était jamais produit, alors j'avais du mal à imaginer la suite, de son côté plus particulièrement.

Mais ce que je redoutais le plus, c'était la réaction de Dawn. C'était sur et certain qu'il allait se venger de sa "décision". Il avait l'air de la convoiter depuis son arrivée, et bien que  je ne sache pas exactement ce qu'il s'était passé entre eux, il n'accepterait pas qu'elle le laisse tomber pour moi.  Si j'avais appris une chose de notre histoire, c'était qu'il ne supportait pas que je gagne.

Je craignais qu'il ne s'en prenne à elle.  A moi, ça m'était égal. Cela faisait longtemps que je n'avais plus rien à perdre, sauf peut-être ce lien avec Aspen qu'il avait et allait tenté d'arracher.

Il s'est remis à neiger et j'ai choisi cette excuse pour mettre fin à ma petite sortie. J'ai bifurqué sur l'allée principale  pour m'en retourner au dortoir. On était presque à la fin de la matinée et cela se voyait par les petits groupes d'étudiants qui circulaient dans les alentours, comptant bien profiter de leur journée de libre. La plupart se dirigeait vers les grilles, et même si une minorité se rendait raisonnablement au bâtiment principal, j'étais encore une fois à contresens de tous. A chaque groupe qui me dépassait, je me demandais où ils pouvaient bien aller, ce qu'ils allaient bien faire. Mon regard s'est posé sur le groupe suivant approchant, et plus particulièrement sur la personne la plus de mon côté. Elle était encore éloignée de moi mais je pouvais d'ores et déjà reconnaître ses cheveux bleus foncés. Quand j'ai été assez près pour distinguer les traits de son visages, elle me regardait avec un sourire chaleureux. Elle a un peu tourné vers la tête, comme pour mieux me regarder et elle a légèrement agité sa main pour me saluer. Je l'ai salué d'un coup de tête et nos yeux se sont croisés jusqu'à temps qu'on se dépasse. Quelques mètres plus loin, je me suis arrêté et je me suis retourné vers elle.

Elle avait le don de me rappeler son existence sans cesse, même dans les rares moments où je ne pensais pas à elle.

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Et voilà ! J'arrive pas mal à écrire ces derniers temps... J'espère pouvoir (enfin) finir cet album et pouvoir vous montrer la fin ! Merci pour vos lectures, votes et commentaires ! ❤️

L'OutsiderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant