XXVII - Hong Seok
J'avais bien tenté d'aller en cours ce matin pour me changer les idées, mais j'avais très vite abandonner l'idée. Je me sentais à côté de la plaque.
Je traversais les couloirs vides d'une grande enjambée, bien décidé à m'enfouir sous ma couette. En rentrant dans le dortoir, j'ai trouvé Yan An affairé à la cuisine.
"Oh, salut Hongseok !" Il a dit joyeusement "Je prépare mon déjeuner. Tu en veux une part ? Je suis nul dans les dosages, à chaque fois j'en fais -...." Il s'est brutalement interrompu, certainement après m'avoir regardé.
"Est-ce que tout va bien ?" Il m'a regardé droit dans les yeux, les traits inquiets
"Pas vraiment, non"
Il a ouvert la bouche, mais il n'a rien dit. Je ne doutais pas qu'il ait compris que c'était par rapport à Kino. Après tout, c'était la seule chose qui importait pour moi.
Il s'est approché et m'a pris dans ses bras, silencieusement.
"Si je peux faire quelque chose, si tu as besoin,.. n'hésite pas je suis là" Il m'a dit bas tandis que sa main se posait sur mon épaule, se voulant réconfortante.
J'ai hoché la tête doucement, le remerciant de son attention.
"Je crois que je vais aller m'allonger un peu"
Il a acquiescé avant de repartir de l'autre côté de la table. Il m'a tendu un Tupperware qu'il venait de remplir.
"T'en a peut-être pas envie maintenant, mais au cas où tu as un petit creux ..."
Je l'ai remercié à nouveau avant de rentrer dans ma chambre. j'ai posé mes affaires lassement sur le sol, et la boite de Yanan sur ma table de chevet. Je me suis assis sur le lit. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais envie de rien. Je me sentais loin, comme si mon esprit et mon corps ne faisaient pas un. Je n'aimais pas cette sensation. Je me suis tourné vers la fenêtre. Il faisait beau, et ça ne m'aidait pas à me remettre. Quelques silhouettes d'élèves sont passés dans les allés, souriant ou discutant vivement. Mon coeur pesait lourd dans ma poitrine. J'aurais voulu avoir le chat de Kino et le serrer fort contre moi.
Je me suis allongé en soupirant. J'ai fixé le plafond un instant. Evidement, je n'avais pas envie de dormir non plus. Je me suis tourné sur le côté en soupirant. Je me suis soudainement senti envahi par un parfum étranger. Etranger, mais pas inconnu. C'était celui d'Aspen. Les draps étaient imprégnés de son odeur. Pourtant, elle était venue si peu de temps... Mais j'avais apprécié qu'elle avec moi. Je n'avais pas été de bonne compagnie, et je m'en voudrais surement pour ça si je n'avais pas ce maudit problème sur le dos. Mais voilà, j'étais coincé. Je n'allais pas vider mon compte en banque, et même si j'étais prêt à le faire, ça ne retarderait l'arrêt des soins que de quelques jours. J'ai senti une colère se réveiller dans mon coeur. Je détestais mes parents. Comment leur faire entendre raison ? Ils avaient déjà pris la décision depuis longtemps et je les connaissais trop bien pour savoir qu'ils faisaient ce qu'ils voulaient sans se soucier de ce que les autres pourraient dire. J'ai resserré les poings tandis que cette sensation bien familière se répandait rapidement de ma poitrine dans mon corps entier.
J'ai inspiré profondément, me sentant complètement enivré par son odeur. J'ai fermé les yeux et j'ai envoyé des prières désespérées à Kino, et à qui conque pourrait les entendre. Et puis, j'ai fini par m'endormir, complètement épuisé des dernières longues heures.
^ ^ ^ ^
Je sais que cette partie est très courte, mais je n'étais étrangement pas d'humeur à écrire dans cette atmosphère... Je commence à laisser Hongseok toucher du doigt le bonheur, et ça me fait un peu mal au coeur de le replonger dans son malheur. Je vous promet que la suite sera (un peu) moins triste, soyez là ! Merci pour vos lectures, votes et commentaires toujours appréciés 🖤
VOUS LISEZ
L'Outsider
RomanceCe n'est qu'à la fin du premier mois que je l'ai remarqué. L'outsider. Il passait le plus clair de son temps seul à la bibliothèque, plongé dans un livre sans jamais relever le regard. Et j'avais beau me renseigner sur lui auprès de mes amis mais...