chapitre un

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PANNACOTTA FUGO se tenait dans un coin de la bibliothèque municipale, un gros livre entre les mains, il survolait les pages d'un ouvrage signé Sigmund Freud et intitulé "Le Moi et Le Ça"

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PANNACOTTA FUGO se tenait dans un coin de la bibliothèque municipale, un gros livre entre les mains, il survolait les pages d'un ouvrage signé Sigmund Freud et intitulé "Le Moi et Le Ça".

De nature curieuse, le jeune homme avait toujours éprouvé un certain intérêt pour la philosophie avant même qu'il ne commence à étudier cette matière au lycée. Ayant eu une enfance tumultueuse, il cherchait sans cesse des réponses à son sujet, il souhaitait comprendre son comportement et ce qu'il ressentait au fond de lui-même et il se trouvait que la philosophie l'avait beaucoup aidé en lui apprenant à réfléchir et en lui faisant découvrir de nombreux point de vue.

Cependant, il n'emprunterait pas ce livre. Il venait de se rendre compte qu'il n'était pas d'humeur à philosopher. Ou bien était-ce parce que Fugo venait d'arriver à une partie de la thèse du psychanalyste qui lui parlait un peu trop.

Il referma l'ouvrage dans un bruit sourd, les yeux fixant pudiquement un point invisible en face de lui. Décidément, rien n'arrivait à le mettre de bonne humeur ces temps-ci, pas même ses meilleurs amis les livres.

Fugo s'était mis à vagabonder aléatoirement dans l'impressionnante bibliothèque, il slalomait au travers les différents étages, les différents sujets, il passait de l'art à la physique, des poèmes appartenant à la littérature française aux romans noirs Britanniques du dix-neuvième siècle. Il se mélangeait aux livres, souhaitant par dessus tout lui aussi être proprement rangé, catégorisé et s'ouvrant à n'importe quel lecteur qui avait pu trouver sa première de couverture ou même son prologue pertinents.

Il atterrit en ne sachant pas trop comment au rayon des dictionnaires, endroit désert puisque plus personne ne consultait de dictionnaire depuis l'invention d'internet. La majorité des habitués s'attardaient plus dans les rayons où figuraient les manga et bandes dessinées, les polars, les romans à l'eau de rose.

En entendant des marmonnements, Fugo eut l'étrange réflexe de se cacher derrière une étagère entière de dictionnaires Anglais que personne ne consultaient, si bien qu'une fine couche de poussière habillait désormais ces épais ouvrages. Il avait l'impression d'être un intrus, comme une sorte de cambrioleur qui était à deux doigts de se faire prendre en flagrant délit.

Ce qui lui avait semblé être des chuchotements entre deux personnes se trouvaient être en réalité des sanglots étouffés provenant d'une voix singulière. Avec plus de concentration, il put en conclure que c'était une femme qui parlait.

— Je ne sais plus comment faire, l'argent qu'on me prend pour le loyer c'est tout ce que j'ai...

Fugo réussissait à percevoir des bribes de conversation, il était certes curieux sur le monde qui l'entourait mais pas sur les soucis des gens qu'il ne connaissait même pas. Sa curiosité mal placée étant maintenant stimulée à son maximum, il ne pouvait pas s'empêcher de continuer à épier la discussion de la jeune femme.

poisson-chat / fugo x oc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant