DEUX, ou PSY MANIPULATEUR

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Cela faisait déjà une semaine que Myriann avait percuté une véritable Jaguar F-Type. Entre-nous, elle n'en aurait jamais touchée une d'aussi près.

Alexandre racontait à son psychologue pourquoi il ne fut pas celui qui appela les secours en premier. Mais c'était évidemment parce qu'il avait vu le conducteur de Jaguar le faire en se précipitant vers Myriann,mi-dedans, mi en-dehors de la voiture. Ce même conducteur qui avait eu le visage taché de sang, et des bout de verre brisé dans les tempes.

Alors même si il ne disait pas toute la vérité, au moins il ne la taisait pas. C'est ce que remarqua le psy en question, dès le premier jour.

Parce qu'Alexandre avait beau avoir l'air détendu, il dissimulait en vérité le traumatisme qu'il supportait depuis une semaine. Peu de personne peuvent, je crois, se vanter de se foutre d'un tel accident, surtout si elle a été aux premières loges.

La nuit il voyait Myriann mourir contre le pare-choc, sauf qu'avant elle le regardait, lui donnant comme une chance de la sauver. Et le jour,il voyait sous ses semelles le sang qu'elle avait perdu après le choc. Et il ne pensait qu'à ça. Tous les jours, rien ne détournait son attention de l'accident qui se déroulait encore et encore dans sa tête. C'est aussi pour cette raison qu'il n'avait pas remis un pied au bahut.

Avant, il n'aurait raté un jour de lycée pour rien au monde, mais il faut croire que sécher les cours s'apprend plutôt aisément dans certaines situations. Se rassurer comme il pouvait aussi d'ailleurs.Parce que ses amis n'avaient pas eu trop l'air de se préoccuper de ce qu'il ressentait. Et comme de toute façon ils ne comprendraient pas, il a finit par arrêter de répondre aux messages.

Et ça, il l'a dit à son psy aussi. Ce dernier à donc noté dans son carnet quelque-chose mais Alexandre l'a remarqué. Il a demande : « Vous écrivez quoi là-dedans ? ». Puis le psychologue l'a regardé dans les yeux, ce qui était assez complexe puisque son patient était allongé perpendiculairement de là où il se trouvait, mais à une distance raisonnable qui, en plus de respecter son espace personnel, l'empêcher de voir l'entièreté des expressions de son visage.Bref, il lui répondu enfin que : « La solitude n'est pas un remède. », et que : « Même une personne suffit parfois. Il suffit que trouver la bonne. »

Il était comme ça son psy : pas très bavard, mystérieux, mais il écoutait tout ce qu'on lui disait sans couper la parole. Et Alexandre l'aimait bien pour ça. Il était le seul à vraiment ne pas essayer de lui faire dire quelque-chose qu'il n'avait pas envie de dire.


Mais ça, c'était jusqu'à qu'il se rende compte de sa trop grande confiance envers le professionnel. Jusqu'à ce que, durant plusieurs séances, il finisse pas lâcher des dossiers sur lui. Alexandre pensait pourtant avoir gardé le contrôle, il finit par être déçu et arrêta les rendez-vous avec tout spécialiste. Il n'était pas du genre à se faire manipuler, merde !

Et,après ça, ses parents ont appris qu'il séchait les cours. Donc pour éviter à tout toute dispute, il décida de lui-même de retourner au lycée. Et il le jura à ses parents, parce que comme ça : l'affaire était réglée. Il serait de nouveau un ado normal sans problème à leurs yeux.

The temptation of the " touchin' hands " thingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant