NEUF, ou CAROLINE

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Aryaest née en Inde en 2004, un mardi de février. Mais elle ne vujamais la couleur de ce pays que par des vidéos qu'elle regardaitsur internet, et les livres qu'elle lisait. Elle avait en fait été recueillie l'année d'après, sous le porche d'une maison d'adoption.Pas trop en forme, même plutôt affamée d'un voyage qui avaitsûrement dû être aussi long que dramatique. La personne quil'avait déposée là n'avait laissé aucun papier, pas un objet nonrien.

Arya,que personne ne connaissait sous ce nom, hérita du jolie prénom deCaroline. Et elle grandi là-bas pendant deux ans, avant qu'unchouette couple ne l'adopte et devienne sa seule famille, entre autreson père et sa mère.

L'éducationde Caroline n'avait rien d'une tâche simple et sans risque. Dèsqu'elle échappait à la surveillance de toute autorité, elle enprofitait pour grimper là où ça lui été interdit. A l'écoleprimaire, elle faisait vivre à ses camarades de sales quartsd'heure. Mais attention, jamais elle n'avait été peste avec qui quece soit, en tout cas pas intentionnellement. Au collège, les chosesse sont empirées, mais inutile de décrire une crise d'adolescenceni une figue : les citer suffit bien à s'imaginer la chose.

Toutestentatives pour calmer cette agitation étaient sans espoir, jusqu'àune événement imprévu : juste un agent qui collait une affiche surun poteau devant le cabinet médical où elle avait eu rendez-vous cejour-là. Cette affiche était celle d'un spectacle de Bollywood, quiaurait lieu deux jours plus tard, en plein centre du quartier où elle habitait.

Evidemmentelle s'y rendit, accompagnée de son père. Et dès les premiersmouvements, cette danse devint sa passion. A tel point que, nepouvant attendre les inscriptions pour les seuls cours de Bollywooddonnés proche de sa ville, elle apprit toute seule les mouvements debase. Et de fil en aiguille, elle commençait à gagner de laprécision et de la légèreté. Elle passait ses jours à danser etses nuits à en rêver. Rien d'autre n'occupait ses pensées.

Maissurtout, rien d'autre ne calmer sa colère. Toute sa vie elle avaitentendus les critiques des enfants et même ceux des adultes enversses parents. Mais c'est l'abandon de ses géniteurs qu'elle cherchaità oublié derrière toute cette rage.

Quiaurait cru que la rapprocher de ses origines l'aurait aidé plus quen'importe qui, ou n'importe quoi ?

Aujourd'huielle avait changé de lycée car ses parents avaient été contraintsde déménager. Elle s'était rapidement ouverte aux élèves de saclasse, et fut rapidement le tri entre ceux qui donnait del'importance au fait qu'elle soit adoptée et les autres. En unesemaine, tout le lycée était au courant. Tout le lycée, sauf ungarçon.

Ellen'avait pas rencontrée Alexandre là-bas, mais en haut d'unecolline. Et elle s'en voulait de s'être attachée à lui trop vite,car qui savait comment il réagirait en apprenant la grandenouvelle, ce qui se passerait tôt ou tard.



Carolineet Alexandre partageaient déjà bien plus qu'une simple amitité.L'un atténuait la souffrance de l'autre sans le savoir. Le psy avaitraison : « Même une personne suffit parfois. Il suffit de trouverla bonne. »...

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 20, 2022 ⏰

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The temptation of the " touchin' hands " thingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant