- Chapitre 8 -

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Comme je le présageais, les quelques heures de route sont passées plutôt rapidement. Surtout, depuis que je m'étais endormie. La camionnette finit par ralentir et se gare. Le monsieur se retourne vers moi.

- t'as besoin d'aide pour décharger ta bicyclette ?

- Non ça devrait aller, Merci pour tout.

- À la revoyure ma grande.

Je lui souris et ouvre la portière. En sortant, l'air salé de l'océan emplit mon nez. Il y a si longtemps que je n'avais pas sentie l'air marin. Cette odeur a quelque chose de rassurant. Je grimpe dans la camionnette et descends ce qui m'appartient.

En regardant la camionnette redémarrer, je lève haut mon bras pour le saluer Maurice. Une des dernières phrases qu'il m'a adressées avant de mettre la clé dans le contact tourne encore dans mon esprit.

- Tu finiras par le trouver... Le bonheur. Parce que c'est ça que tu ne cherches pas vrai ? C'est ça qu'on cherche tous après tout.

Je me suis rendu compte que mon envie de tout quitter depuis ce matin venait d'une envie de tout recommencer à zéro pour être heureuse, dans un endroit éloigné de ma petite ville ennuyante, loin de ses personnes exécrables dont la seule motivation sont les réseaux sociaux pour mieux s'admirer, pour mieux se sentir important, à travers des likes, des commentaires et des followers. Maurice est la première personne que je rencontre dans cette nouvelle vie à la quête de la béatitude et cette nouvelle rencontre pleine de positivité et de gentillesse me poussait à avoir confiance en mon choix, et j'éspère qu'un jour, nos chemins se recroiseront. Il a été un parfait commencement.

J'allumai mon baladeur CD et portai mon casque à mes oreilles une fois la musique lancée. Maurice m'avait permis d'énormément raccourcir mon temps de trajet. Et c'était en voyant un panneau électrique avec l'heure et le nom d'une ville que je reconnaissais, que je me rendis compte du peu de temps qu'il me restait.

Cette bonne nouvelle remontait mon moral à bloc et une sorte d'euphorie m'avait envahit. Je roulais pendant plusieurs heures et m'arrêtai lorsque j'allais atteindre la ville de mes souvenirs. Il n'était pas spécialement tard mais je savais que malgré moi, ce n'était pas ce soir que je verrais l'Océan, j'étais épuisée et mon estomac criait famine, je ne me souvenais plus de la dernière fois ou j'avais pus avaler quelque chose de réellement consistant et Je n'avais pas pu prendre de nourriture chez moi, les placards étaient vides.

Le parking où je m'étais arrêté était celui d'un supermarché. J'attachai mon vélo et entrai dans le magasin. Immédiatement, je me rendis au rayon des sandwich, salade et plat du déjeuner. Je pris l'un des sandwich les moins chère et partis payer en caisse.

Par chance, une table se trouvait sur un petit espace vert à côté du magasin, ce qui signifiait que je n'avais pas à manger sur un trottoir, près de mon vélo à terre. Je pris à boire pour ne pas me jeter sur la nourriture et savourai enfin chacune des bouchées du sandwich. J'essayais de faire le vide dans mon esprit.

D'être assis à table me donnait la sensation d'un réel repas même si bien sûr, c'était loin d'en être un. Je ne savais pas encore où j'allais pouvoir dormir. Il était temps que je cherche. Je posai mon sandwich, frottai mes mains. J'avais sur moi un peu moins de 70,00 euros et il fallait que je trouve où dormir au moins pour cette nuit. Je fouillai dans mon sac et sortis mon téléphone. Une étrange sensation s'empara de moi lorsque l'écran du portable s'alluma. Après plusieurs secondes je pus me rendre sur Internet. Mais avant, je regardais si j'avais reçu un signe de la part de mon père.

Pas d'appel. Évidemment.

À ce moment précis, je me demandais si les prochains jours il ressentirait mon absence et surtout de quelle manière. Est ce qu'il se sentirait rassuré de ne plus m'avoir dans les pattes, ou est-ce que son côté paternel allait refaire surface.

J'inspirais. Ce n'était pas le moment de penser à ça. J'ouvris l'application Ecosia et recherchai des hôtel, auberge de jeunesse ou autres à proximité qui serait dans mes moyens.

Après plusieurs minutes et mon repas terminé, j'avais trouvé une auberge de jeunesse dont la nuit valait une dizaine d'euros. C'était parfait et il me resterait de l'argent.

Soudain, un bruit avait retenti dans le parking calme. Je sursautai et regardai autour de moi ce qui était la cause de ce bruit. Plusieurs morceaux de verre étaient éparpillés au sol face à 2 hommes. Seuls, ils ne tenaient presque pas debout. Quand leur regard se fit insistant sur moi et que je vis qu'il allait se diriger vers moi, je fis comme si de rien était et je me dirigeai rapidement vers mon vélo en jetant mes déchets au passage. J'avais entendu que l'un d'entre eux avait essayé de m'appeler. Je l'avais ignoré. Leur bafouillement me fit clairement comprendre qu'ils etaient vraiment saoul, et ça n'avait clairement pas l'air d'être des personne bien attentionné. Leur démarche, loin d'être en ligne droite, les empêchait de pouvoir marcher aussi vite que moi.

En un éclair, j'avais rejoint mon vélo et j'étais déjà en train de pédaler. L'auberge n'était vraiment pas loin et j'y étais arrivée très rapidement.

La bâtisse avait un aspect très ancien vu d'extérieur, je me demandai si l'intérieur en serait de même où s'il y allait avoir un contraste. En passant la porte, j'étais directement face à un bureau d'accueil avec une dame derrière un ordinateur, elle n'avait pas levé les yeux de son ordinateur. Je m'avançai vers elle.

- Bonjour...

- Un instant.

Là voix de cette Dame était loin d'être agréable et amicale. Elle était concentrée sur l'écran de son ordinateur. Le dos en compte, je déposai mon sac sur le côté du meuble. Après quelques secondes et quelque râlement, elle leva les yeux vers moi.

- C'est pourquoi ?

- J'aimerais savoir s'il vous reste de la place pour une personne dans votre auberge cette nuit.

Elle tapa sur son clavier, sans doute pour vérifier le nombre de réservations.

- Vous avez de la chance, deux personne ont décommandé. Venez je vais vous emmener vers votre lit.

Je commençai à la suivre, mais je me rendis vite compte que je n'avais pas pris mon sac.

- oh excusez moi.

Je m'avançai vers l'Accueil et pris mon sac. En relevant mes yeux, j'avais vu sur l'écran d'ordinateur, qui affichait un jeu de carte. Je levai un sourcil. Je compris d'où venait sa concentration.

Je fis demi-tour et nous avancions vers les chambres en passant dans une assez grande table avec plusieurs tables. Certaines personnes étaient en train de dîner. Il y avait principalement des personnes entre la vingtaine et la trentaine.
Elle entra dans une pièce et me montra d'un mouvement de tête un lit.

- Tiens tu peux te mettre là.

Elle fit demi-tour, notre échange s'arrêtait là. Visiblement, je n'avais plus qu'à me débrouiller pour savoir où se trouvait la salle de bain.

Après avoir arpenté tout l'étage et demander à plusieurs personnes, j'avais enfin pu me débarbouiller de ma journée fatigante et je me retrouvais enfin dans des draps pour m'endormir. Le soleil était en train de se coucher et il n'avait pas encore disparu que je m'étais tout de suite endormie dans cette petite chambre remplie de lit.

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EnD oF tHiS cHaPtEr

The meet of my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant