Chapitre 1: La face cachée du monde

135 24 6
                                    

L'agitation était de mise dans cette rue habituellement tranquille de la ville de Marbourg. Et pour cause, un homme a été retrouvé mort à son domicile, sévèrement mutilé au niveau du torse. En route pour rejoindre l'équipe déjà présente sur place, deux policiers récapitulèrent les informations qu'ils avaient.

« Heure du décès ?

— Aux alentours de minuit selon l'équipe scientifique.

— Cause de la mort ?

— De multiples coups au niveau du torse, nous n'avons encore aucune idée de l'arme utilisée.

— Bien, allons-y Elliott, examinons ça de plus près ».

Une fourgonnette noire s'arrêta devant cette petite maison du quartier résidentiel, la rue avait été bloquée et seul le personnel en charge de l'affaire pouvait pénétrer la zone. Un homme d'une cinquantaine d'années sortit du côté conducteur, un grand gaillard, à la barbe mal rasée et avec quelques kilos en trop. Il portait un habit de fonction et un insigne à son torse.

Elliott sortit ensuite, c'était un jeune homme de vingt et un ans possédant de cours cheveux bruns en bataille ainsi que de petits yeux noisette. D'une taille dans la moyenne, il pouvait se vanter d'avoir une musculature légèrement avantageuse. Le garçon était fraîchement arrivé dans la police et se trouvait pour le moment sous l'apprentissage de Jack. Même si ce dernier avait écopé de cette tâche suite à une mauvaise blague de ses collègues, il prenait son rôle très au sérieux. Sans doute pensait-il être devenu quelqu'un d'important.

« Reste toujours à l'affût petit, une scène de crime est un endroit dangereux. Et surtout, fais attention à ne pas bousiller les preuves avec tes petites pattes !

— Oui monsieur !

— Tiens, regarde-moi ça, dit-il en désignant une dizaine de nains de jardin. Ce gars avait des goûts bizarres, tu m'étonnes qu'un type ait voulu le buter. »

Il se mit à rigoler sans se rendre compte que son humour était quelque peu déplacé. Les deux hommes passèrent les bandes adhésives et accostèrent le scientifique en charge de l'affaire.

« Bonsoir mon bon m'sieur, vous avez avancé ou toujours pas ?

— Il n'y a aucune trace d'effraction, le coupable devait avoir accès au domicile. Nous pensions que Monsieur Robert avait été tué dans son sommeil, mais nous avons retrouvé son téléphone explosé contre un mur. Nous l'avons envoyé au labo, histoire de voir si on peut en tirer quelque chose.

— Alors Elliott, selon toi, il s'est passé quoi ?

— Eh bien, je dirais que le meurtrier est un proche de la victime, car il avait accès à la maison. Il a tué Monsieur Robert et a jeté le téléphone pour faire disparaître des preuves, comme des messages ou autres.

— Dans ce cas, reprit Jack, pourquoi n'a-t-il tout simplement pas pris l'appareil pour le faire disparaître plus loin ?

— Je n'en ai aucune idée Monsieur, dit le jeune homme sur un ton embarrassé.

— Qui a donné l'alerte ?

— La police a été prévenue le matin même par la voisine, répondit le scientifique. Selon ses propos, elle aurait déjà appelé pendant la nuit car elle aurait entendu des cris, malheureusement le service de nuit a pensé qu'il s'agissait encore d'une mauvaise blague. Quelle triste erreur.

— Ces gars-là n'arrivent plus à distinguer le vrai du faux, les pauvres... Mais bon entre nous je sais pas si ça aurait changé quelque chose, le pauvre type était sûrement déjà mort. Elliott, va interroger la voisine, moi je rentre à l'intérieur. »

Aljo Chronicles Part I: Among USOù les histoires vivent. Découvrez maintenant