Chapitre 5 : Apparition

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Je suis adossé au grand arbre près du lac où nous avions pêché avec Gon. Le soleil commence à peine à se lever, mais les oiseaux chantent déjà, ou plutôt ils crient, des cri qui me font mal aux oreilles. Ils résonnent dans ma tête. Je veux être seul, je ne veux sentir aucune présence, alors j'enfile mes écouteurs et mets le son au maximum. 

( NDA : petit conseil : écoutez en lisant, bonne lecture :) )

J'ai froid, les premiers rayons de soleil viennent m'effleurer la peau, tout comme les souvenirs de ce qu'il s'est passé...

*FLASH BACK*

Gon s'arrête devant la porte de la maison, il ne bouge pas, il baisse la tête, respire un grand coup puis prend la poignée en main. Avant de la clancher il tourne son regard vers le mien, alors que mon visage se rempli d'inquiétude et de tristesse, je vois une larme, seul, qui perle sous ses yeux vides.

Nous entrons dans la maison puis nous dirigeons vers la salle à manger. Étant derrière Gon, la première chose que je vis, c'est mon ami fondant en larmes.

Alors que celui-ci commençait à courir vers le coin de la pièce que je ne pouvais pas encore apercevoir, je m'approchai alors pour comprendre. Mito était recroquevillée dans l'angle de la pièce, pleurant toute les larmes de son corps.

Quand Gon arriva à sa hauteur, elle leva la tête vers lui, c'était un regard plus noir que la nuit à l'extérieur que lui envoya son visage déformé par l'immense tristesse et déception qu'elle pouvait ressentir. Gon allait s'en approcher, mais ce regard le tétanisa.

Le regard de sa tante, sa tante qui l'avait élevé depuis sa naissance, qui avait toujours été protectrice avec lui. Mais là, elle le rejetait. Gon était incapable de bouger.

- DÉGAGE ! JE NE VEUX PAS DE PD DANS CETTE MAISON ! DÉGAGE TAFIOLE ! Cria la femme aux cheveux roux, toujours avec le même regard noir vers le garçon devant elle.

Il baisse la tête, une atmosphère très pesante régnait dans la pièce. Les pleurs recouvraient le silence. Le jeune homme aux cheveux verts reprit une grande inspiration avant de, sans rien dire, se rapprocher de moi. Il s'arrête à quelques centimètres de mon corps et me chuchote :

- Pars. Aucune émotion ne se fait sentir dans sa voix. Il est comme vide de l'intérieur.

Je ne bouge pas, surpris par ce qu'il vient de me dire.

Voyant ma désobéissance, il relève la tête et me répète d'un ton ferme :

- Pars.

Son visage est vide.

Encore sous le choc de ce qu'il est entrain de me dire, je lui bégaye :

- M-mais Gon, p-pourquoi veux-tu que je parte ? Je t-t'aime moi...

- Pas moi. Alors maintenant pars.

- C'est pas vrai Gon, c'est pas vrai... C'est toi tout à l'heure qui m'a dit que/.

- PARS ! Me crie-t-il en me coupant.

- Je/.

- Je t'aime pas. J't'aime pas. J'suis pas un... ... PD. Reprit-il avec difficulté.

Je sentais qu'il mentait.

- C'est pas vrai... C'EST PAS VRAI !!

En même temps, que je vis une larme s'échapper encore une fois de son œil vide, je l'entendis crier : Je m'écroulai au sol, larmoyant. En même temps, que je vis une larme s'échapper encore une fois de son œil vide, je l'entendis crier :

- DÉGAGE !

Ce que je fis... Je ne pouvais pas rester plus longtemps. J'avais trop mal, c'était une douleur que je n'avais jamais ressentit auparavant. Une douleur qui m'épreint le ventre et qui me ceint le cœur d'un bandeau de tristesse aussi noir que mes idées.

J'ai un peu de mal à respirer, je marche, la tête baissée.

*FIN FLASH BACK*

J'éclate en sanglots, je ne veux pas y croire, je n'arrive pas à y croire. Pourquoi moi ? Pourquoi n'ai-je pas le droit d'être comme tout le monde ? Je pris ma tête entre mes mains pour essayer de sécher mes larmes bien qu'elles n'arrivaient plus vite que je ne le pensasse.

Je ne suis pas fait pour ressentir le bonheur... Je ne suis qu'un assassin, mon frère avait raison... Je ne dois pas me faire d'amis, parce qu'ils me trahiront, comme Gon vient de le faire, ou c'est moi qui ne finirai pas leur faire du mal, comme je viens de le faire à Gon. À cause de moi, sa tante le déteste et lui, il ne m'aime pas.

Je n'ai pas le droit au bonheur. On m'a laissé touché du doigt une immense béatitude pour mieux me montrer ce dont je n'aurai jamais droit ni accès. Je ne vis que pour tuer... Je n'ai pas le droit de me faire d'amis, ni d'amou/... Illumi avait raison... Je suis un assassin.

Je ne me comprends pas... Pourquoi ne suis-je pas en colère contre celui qui m'a trahi ? Pourquoi n'ai-je pas envie de lui faire du mal en retour ? C'est pourtant ce que l'on m'a appris... Je suis un assassin.

Ces dernières semaines, je me suis attaché à Gon, beaucoup trop... J'ai même baissé ma garde plusieurs fois en sa présence... Qu'est-ce qu'il m'a pris ? Je ne dois pas me faire d'amis... Je suis un assassin.

La voix d'illumi se mit à résonner dans ma tête, tous les conseils, ou plutôt les ordres qu'il me donne depuis que je suis tout petit se répète dans ma tête. Il a raison...

Je dois rentrer à la maison, je dois reprendre l'entraînement. Je suis née pour faire ça et je dois faire ça. Je suis un assassin.

Je prendrai le prochain bateau pour quitter cette île, je ne peux pas rester dans cet endroit qui m'a fait tant de mal. Je vais rentrer à la maison et reprendre le boulot.

Sur ces pensées, je me levai, il devait être 6h au vu de la position de Soleil dans le ciel. Je vais aller au port pour savoir quand partira le prochain navire.

Je pris donc le chemin du village, il se situe plus bas dans la vallée. L'île de la baleine à beau être petite, plusieurs paysages se mélangent pour former un endroit digne des plus belles cartes postales, enfin pas aujourd'hui. En effet, le ciel commençait à se couvrir de nuages aussi blancs que mes cheveux.

J'avançais sur le petit chemin de terre qui dévalait la montagne et au fur et à mesure que le soleil disparaissait derrière un rideau de nuages s'assombrissant, le chant des oiseaux laissait place au souffle du vent.

Mes joues s'humidifient doucement une nouvelle fois, mais ce n'est pas, ou plus, mes larmes. La majorité du ciel étant devenu d'une couleur grisâtre, la pluie avait fait son apparition. La météo était en parfait accord avec mon humeur.

Je marchais, tout seul, sous la pluie. Mes cheveux d'argent retombaient sur mon visage sous le poids de l'eau. L'humidité rendait mon t-shirt presque aussi foncé que mon sous-pull. J'avais froid, en particulier aux jambes, en effet, comme toujours, j'étais en short.

Attends ! [Killugon - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant