Chapitre I

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Vers 23h les musiciens cessèrent de jouer. Les matelots présents sur le pont demandèrent aux passagers de retourner à leur cabine. Chacun écouta puis partit se préparer pour dormir sous la surveillance des deux hommes en costume noir à cravate motif araignées et du singe blanc.
Edwin se sentait étrangement fatigué. Il dit bonne nuit à Béryl mais celle ci insista pour le raccompagner. Le chemin ce fit dans le silence, seul le bruit des néons qui éclairaient les couloirs se faisait entendre. Le jeune homme regarda autour de lui, il ne vit personne à part le singe blanc qui lui lança un sourire.
« Bizarre se dit-il », après tout il était très fatigué et il savait qu'une bonne nuit de sommeil l'aiderait pour y voir plus clair.

Arrivés devant la porte 289, Béryl ouvrit la porte et s'arrêta.

-Ravie d'avoir pu danser avec toi ce soir, c'était super j'ai passé la meilleure soirée de ma vie pour le moment, chuchota-elle à côté de son oreille.
-C'était un plaisir aussi d'être avec toi. Je me sens bien maintenant. Merci, répondît Edwin avec un grand sourire.
-Sur ceux je te laisse aller dormir, tu as l'air fatigué. On se revoit demain matin.

Sur ces mots, Edwin lui fit un signe de la main et ferma la porte. Il se sentait si fatigué qu'il ne prit pas le temps de se changer. Il se mit dans son lit, éteignit la lumière et pensa à ce qu'il l'attendait le lendemain. Demain à son réveil il serait en Europe. Il ferait la surprise à son père pour son anniversaire. Ils iraient se promener en pirogue. Son père était en Italie à Venise. Edwin avec cette hâte de le retrouver n'avait pas eu le temps d'acheter son cadeaux. « Son premier cadeaux ce sera de me voir et pour son deuxième j'irais acheter une figurine en verre, pensa t-il ». Toutefois noyé sous ses pensées il fini par s'endormir. Le somnifère glissé par les matelots dans les cocktails était si puissant qu'il rentra dans un sommeil profond.

***

Tout était près, le docteur Baker regarda une dernière fois la température de son acide : 3°C. Il se mit à sourire son opération était sur le point de se répéter et bientôt il serait milliardaire. Et quand les autorités feront un lien entre le jeune homme et sa mère ainsi que que les centaines de personnes qui disparaissent chaque semaine depuis un mois, ils ne le retrouveraient pas. Il serait déjà loin, où il ne sait pas mais il ne prendrait pas le risque de ce faire repérer.
Lorsque la porte de son bureau s'ouvrît, ses acolytes en costume noir avec cette fois ci une cravate jaune avec des motifs araignées et leur singe blanc arrivèrent avec des chariots remplis de seringues et de bandes de tissus épais le docteur appela tout les membres de l'équipage dans la grande salle du paquebot.

La grande salle était situé au cœur du navire. Elle était éclairée par des grands lustres avec des bougies. Tout était en marbre blanc du sol au plafond en passant par les meubles.
Le lieutenant Dodet et sa fille Béryl attendaient patiemment les instructions. Les autres matelots discutaient de la traversée et de ce qu'ils feraient après en arrivant en Italie.

- Avant de commencer je souhaite vous remercier pour ces quatre semaines de bons et loyaux services, annonça le plus petit des hommes à la cravate jaune à motifs araignées.
De petits applaudissements se firent entendre.
- Et maintenant au travail, il ne faut pas perdre de temps. Nous arriverons dans 4h. Les containers sont mis à disposition dans les couloirs. Vous trouverez devant les portes de chaque cabines le nombre de seringues et de bandeau correspondant au nombre de passagers a l'intérieur.
Allez-y, poursuivit le plus grand des deux hommes à la cravate jaune à motifs araignées.

Tout l'équipage se mit au travail. Allant de cabine en cabine, plaçant un bandeau sur les yeux et injectant l'acide dans l'arcade des passagers, au bout de 2h il ne restait que trois passagers. Le lieutenant Dodet, sa fille Béryl et deux autres matelots arrivèrent devant la porte 289. Le lieutenant pris la seringue et le bandeau ouvrit la porte et rentra en compagnie des deux autres matelots laissant sa fille devant la porte. Il ne voulait pas qu'elle voit cet affreux spectacle.

Arrivé près du lit, il regarda le jeune homme.
« Il voulais simplement aller en Europe m'avait-il dit un jour auparavant, se rappelait-il ». Un sentiment intense de dégoût l'envahit puis il mit le bandeaux sur les yeux d'Edwin. Sans le regarder, il prit la seringue, planta l'aiguille dans l'arcade du garçon et injecta le produit. Il se recula et observa quelques instants. Le corps devant lui ce mit à remuer légèrement pendant quelques secondes puis il ne bougea plus. Dodet observa le hublot, il faisait jour et on voyait la côte italienne. Ils allaient arriver, il fallait qu'il finisse. Alors il se rapprocha du corps sur le lit enleva le bandeau et vu que l'acide avait agit. Edwin était dans un état proche de la mort toujours conscient, toute fois il avait les orbites vides. Les deux hommes et le lieutenant enveloppèrent le corps dans le drap et ils sortirent de la chambre pour le mettre dans un des containers qui longeaient les murs du couloir. La phase « dissolution de l'acuité » était achevée avec succès.

THE OPHTHALMOLOGISTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant