𝟏. pilot

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— ANGELIQUE JANAE STEVENS ! Tu vas me faire le plaisir de te lever et de ranger tout ce bazar avant ce soir, sinon tu vas m'entendre ! C'est clair ?

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— ANGELIQUE JANAE STEVENS ! Tu vas me faire le plaisir de te lever et de ranger tout ce bazar avant ce soir, sinon tu vas m'entendre ! C'est clair ?

Je grogne et attrape mon oreiller pour l'enfoncer sur ma tête. Il y a meilleures façons de se réveiller que de se faire hurler dessus par sa mère. Je décide de ne pas répondre, trop fatiguée pour effectuer un son.

Mais ma mère en décide autrement car je l'entends se diriger vers ma chambre. La porte s'ouvre, et dans la seconde qui suit, je sens qu'on m'arrache ma couette.

— Lève-toi, m'ordonne ma mère.

Je finis par ouvrir les yeux, non sans jeter un coup d'oeil à mon réveil.

— Putain, Maman ! Il est huit heures, tu plaisantes, j'espère ?

— Surveille ton langage, ma fille. Et non, je suis sérieuse. Je vais travailler, et j'espère que ce désordre aura disparu à mon retour.

Sur ces derniers mots, elle s'en va. Je sors de mon lit et je vais l'observer par la fenêtre. Je la vos monter dans la voiture, démarrer et partir. Quand je suis sûre qu'elle n'est plus dans l'allée, je crie un bon coup. Je prends mon oreiller et je l'envoie valser à l'autre bout de la pièce. Je prends ma tête entre mes mains et j'essaie de respirer calmement.

Voilà une belle journée qui s'annonce.

Je pensais que ma rage d'hier soir s'était évaporée, mais apparemment non. On s'est disputés violemment avec ma mère, et pour des bêtises en plus. J'étais partie faire du skate dans la soirée et je suis juste rentrée un peu tard. Ma mère était morte d'inquiétude. Quand je suis revenue, elle m'a fait la morale. Je n'ai pas supporté. Dans des excès de colère, j'ai tout balancé par terre en hurlant et je me suis enfermée dans ma chambre, qui n'a pas échappé à ma fureur non plus.

Je soupire et regarde l'état de ma chambre. Toutes mes affaires sont au sol. La porte est marquée de traces, faites par mes coups de pieds.

J'ai beaucoup de mal à contenir des mes émotions, dernièrement. Ça finit toujours par exploser à un moment ou un autre.

Je secoue la tête et me plante devant le miroir pour me faire un chignon rapide. Quelques mèches de mes cheveux roses me retombent devant les yeux. J'ai fait cette teinture en septembre dernier. J'en avais marre de mon brun ordinaire, et j'avais envie de changement alors sur un coup de tête, j'ai coloré mes cheveux en rose. Ma mère a failli en faire une syncope, mais moi j'adore. On commence à voir mes racines brunes, il faudra que je m'en occupe. Mais, ça sera pour une autre fois.

Je m'active en ramassant tout ce qui jonche le sol. Je les range un par un, —ou les entasse dans un coin serait un terme plus approprié. J'observe avec attention cet amas d'objets. Ça ne me plaît pas. Je les récupère et étale tout sur mon lit. Je prends la décision de faire un tri. Ça fait longtemps que je veux me débarrasser des certains trucs. J'attrape un grand sac et fourre les choses que je juge inutiles. Des vieilles figurines, des vêtements, des anciens cahiers de cours... Presque tout y passe. Mon regard se pose sur ma montre préférée dont le cadran est rayé.

Je devrais la jeter.

Je renonce cependant à la mettre à la poubelle et je la range dans un tiroir pour ne plus la voir. Puis j'attrape le balai pour passer un coup dans la pièce. Je n'aurai jamais cru dire ça, mais je suis contente qu'elle soit petite. Ça fait beaucoup moins de surface à nettoyer.

Il est neuf heures et demie quand j'ai fini de m'occuper de ma chambre. Je saisis le sac des trucs à jeter, et je vais dans le salon pour m'occuper des dégâts, qui j'espère ne sont pas trop importants.

Oups.

Tout est sens dessus-dessous, les chaises sont tombées, il y a de la vaisselle partout par terre, les vases sont brisés. Et bien, on dirait que je n'ai pas fait les choses à moitié. Après mes crises, je me sens toujours mal. Je regrette ce que j'ai fait, dit ou pensé, parce que je ne sais jamais si c'est la vérité. Je préfère me dire que non, car ce qui sort de ma bouche est vraiment méchant. Je ne sais pas comment les gens arrivent encore à me pardonner. Même moi, je ne pourrais pas.

Encore une fois, je range et je nettoie. Je jette les verres et assiettes cassées, je remplace les vases par de grands verres que je remplis d'eau pour pouvoir remettre les fleurs dedans. Je passe la serpillère, je frotte et j'essuie.

Je termine plus vite que ce que j'aurai pensé. Je m'essuie le front avec le revers de ma main et je souffle. J'ai fait du bon boulot. Je ferais une super femme de ménage.

Attends, quoi ? Non. Je retire cette idée tout de suite. Travailler pour les Kooks ? Plutôt mourir.

Je prends les sacs et sors dehors pour les jeter dans les grandes poubelles juste devant la maison. Je n'ai pas pris le temps de mettre des chaussures, les herbes sèches piquent mes pieds nus.

Alors que je rabats le couvercle de la poubelle, j'entends des pas derrière moi. Je me retourne vivement. Je serre les poings, mon esprit en alerte.

Je suis clairement épuisée à cause d'hier soir et de l'énergie que je viens de dépenser en nettoyant la maison, alors cette chose n'a pas intérêt à vouloir ma peau. Je n'aurai pas la force de riposter.

J'attends encore un peu. Si ça se trouve, ce n'est qu'un coup de vent ou un animal errant.

Je soupire. Il faut vraiment que j'arrête d'être constamment sur le qui-vive.

Je fais demi-tour et m'apprête à rentrer quand soudain quelqu'un surgit devant moi en criant.

— Bouh !

Je hurle et sans réfléchir, je frappe la personne dans le visage.

— Angie ! C'est moi, arrête !

— JJ ?

Mon ami se tient devant moi, une main sur le nez. Il n'a pas de marque. J'étais trop surprise pour bien armer mon coup.

— Je suis désolée, dis-je. Mais ça va pas de me faire peur, comme ça !

— C'était drôle.

— Mouais, je marmonne en montant les marches du porche, JJ sur les talons. Bref, qu'est-ce que tu veux ?

— Bah, je venais te réveiller pour que tu viennes avec nous faire des trucs, mais apparemment t'es déjà réveillée. Chelou.

Je passe une main sur ma nuque.

— Ça a un peu vrillé avec ma mère hier, j'ai dû nettoyer.

— Oh, je vois, sourit le blond. La tempête Angie nous a rendu visite.

— Ha. Ha. Ha.

Un silence s'installe. Je me rappelle que je suis encore en pyjama. Un vieux pyjama avec de jolis poussins dessus. Et j'ai pas de soutif en plus. Instinctivement, je recouvre ma poitrine à l'aide de mes bras. Je me racle la gorge.

— Oui, euh, bon, du coup, je suis pas prête. Je prends une douche et je vous rejoins en skate après.

JJ hoche la tête.

— OK. À plus dans l'bus !

— C'est ça, à plus tard, connard !

Il s'en va en trottinant sans oublier de me faire un salut militaire. Je fais de même et je disparais dans la maison.

🌈🦋🌸🍒

AUTHORS NOTE,
petit chapitre pour introduire
notre tempête angie.

𝐇𝐔𝐑𝐑𝐈𝐂𝐀𝐍𝐄, 𝗈𝗎𝗍𝖾𝗋 𝖻𝖺𝗇𝗄𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant