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— JJ...
Il faut qu'on se rende, on n'a pas le choix.
— Écoute-moi, me dit JJ. Tu ne bouges pas, tu ne dis rien. Laisse-moi faire.
L'incompréhension doit se lire sur mon visage tant elle est grande. J'ouvre la bouche pour répliquer mais il est plus rapide que moi.
— Attends, Bobby ! s'écrie-t-il. Ne tire pas !
Il se lève, les mains en l'air. Je peux voir qu'elles tremblent.
— C'est moi, JJ. Le fils de Luke.
Bon sang, mais qu'est-ce qu'il fiche ?
Je dois réunir toutes mes forces pour ne pas me lever aussi.
— Quoi ? s'étonne le prénommé Bobby. Mais qu'est-ce que tu fous là ?
— Je voulais pas faire ça. Je suis désolé.
Je perçois des trémolos dans sa voix. JJ est un très bon acteur, mais ça. Ça. Je mettrais ma main à couper qu'il y a une part de vérité.
— Tebow, tais-toi ! ordonne le gardien à son chien qui n'a pas cessé d'aboyer.
— Mon père m'a obligé.
— C'est des conneries !
— Le capitaine Leo a gardé son chalumeau, après l'avoir renvoyé. Il a dit que si j'allais pas le chercher, il...
JJ s'arrête, feignant ses larmes.
— Il allait encore me frapper.
Ou peut-être qu'il ne les feint pas.
— Quel fils de pute, jure Bobby.
— Je suis désolé.
Mon cœur bat à tout rompre dans ma cage thoracique, ça m'en fait mal.
— Descends de là. J'ai failli te tuer !
— Je sais.
JJ s'apprête à prendre l'échelle mais il croise mon regard. Le sien brille d'eau salée. Son visage se tord en une grimace qui trahit sa souffrance. Je suis complètement figée.
Du bout des lèvres, il me chuchote d'attendre. Je hoche la tête
Le chien se remet à aboyer. Merde, il m'a peut-être flairée.
— Tebow, au pied !
J'entends que JJ saute sur la terre ferme.
— Je vais inventer un truc. Dire que je ne l'ai pas trouvé.
— Hum, OK.
— Désolé, répète JJ, et je ne sais pas cette excuse est dirigée vers le gardien, moi, ou lui-même.
