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C'ÉTAIT CLAIREMENT LA COHUE AU POSTE DES GARDES-CÔTES. Personne n'a voulu nous écouter. Sans surprise. Qui prête attention à une bande d'ados quand toute la ville est en panique ?
Du coup, on a décidé d'aller voir au motel par nous-mêmes.
Quand on arrive devant, je retiens une exclamation stupéfaite. Le bâtiment est bien amoché. Des arbres sont arrachés, des morceaux de toits envolés.
— Regardez-moi ce merdier, murmure Pope.
— Un motel ou un labo de meth ? raille Kie.
— Bienvenue dans la Zone, Kiara.
Je reçois une petite claque derrière la tête de la part de Pope.
— Aïe.
— C'est pas un hôtel pour un proprio de Grady-White, constate John B en manœuvrant le HMS.
— Non, c'est l'hôtel où ce même proprio se fait buter.
JJ saute du bateau pour atterrir sur la terre ferme. Il attrape une corde pour l'amarrer.
— C'est bon ?
— Oui, confirme le blond. Allez, c'est parti.
Je descends de l'HMS Pogue pour rejoindre JJ.
— Qu'est-ce que tu fais ? me demande John B.
— Je viens avec vous.
— Quoi ? Non ! s'écrie Pope. Non. Angie, tu restes avec Kie et moi.
— Pas question.
Je penche la tête et j'essaie de lui donner la moue la plus mignonne que je puisse faire.
— Allez ! S'il te plaît.
Je n'aime pas entreprendre des choses sans son accord. Pas que je dépende de lui, mais il sait me remettre dans le droit chemin quand je m'apprête à faire des trucs vraiment, vraiment stupides. J'ai bien besoin de ça, ce n'est pas JJ ou John B qui vont m'aider.
Pope secoue la tête. Il finit par céder.
— Bon, John B, ne les laisse pas faire n'importe quoi.
— Je ne promets rien, répond le brun avec un sourire contrit.
Je lève mon bras pour que JJ me tape dans la main. Le contact ne dure qu'un bref instant mais je peux ressentir la chaleur de sa paume sur ma peau glacée.
John B nous rattrape en deux foulées après avoir parlé avec Kie.
— Pourquoi ces matelas sont là ? questionne ce dernier en désignant les matelas par terre.
— Après un ouragan, ils moisissent, explique JJ tandis que nous avançons vers le motel. On les jette.
