Chapitre 6

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J'ai aussitôt penché la tête dans mes feuilles. Le commentaire n'allait pas se faire tout seul. Je devais me calmer, me concentrer sur l'essentiel et ne pas me laisser distraire. Mais presque automatiquement mes pensées revenaient sur lui. Je voulais qu'il parte et en même temps, j'avais terriblement envie qu'il reste. Il resta, se contentant de me regarder travailler. J'ai mis un bon moment à constater que j'écrivais n'importe quoi. Frustrée, j'ai soupiré et reposé mon stylo brutalement. Il roula au sol mais je ne fis rien pour le rattraper.

Aussi soudainement que j'avais posé mon stylo, il me prit la feuille et lut le sujet. Je ne dis rien et il se pencha pour récupérer mon stylo. Il le déboucha et écrivit aussi facilement que si le devoir avait été en français. J'en ai profité pour le regarder une nouvelle fois (incroyable cette fascination que j'avais pour un tel être, je voulais me donner des baffes). Il était vraiment beaucoup plus mignon quand il réfléchissait. Les sourcils froncés. Quelques mèches qui tombaient sur son visage. Si seulement, il pouvait laisser son air narquois et être comme ça normalement. Il releva la tête vers moi et j'ai rougi légèrement, pas assez pour qu'il le remarqua. Il me tendit ma feuille. Noircie de mots anglais. Je la lui ai prise en me demandant quelles imbécillités il avait pu pondre. Quelle ne fut pas alors ma surprise en constatant que le devoir était très bon. Il a souri devant mon air stupéfait. ( ♫ )

- Ce n'est pas pour rien que les filles se ruent chez moi pour que je les aide à faire leurs devoirs.

- Ha oui? Et tu les aides pour quoi exactement? demandais-je avec pleins de sous-entendus explicites.

- T'as qu'à venir si tu veux le savoir, sursura-t-il en sachant très bien à quoi je pensais.

- Tu sais que t'es vraiment un con ?

- Tu m'apprends rien. C'est bon les insultes sont terminées? On peut passer à autre chose? s'exclama-t-il en posant sa main sur ma cuisse. Un peu trop haut.

J'ai essayé de me contrôler. Sans succès.

- Retire ta main de là tout de suite, sale pervers!

Sonnerie. Mon dieu, j'étais sauvée.

- Tu m'excuseras mais j'ai un cours de physique là. Je suis pressée.

- T'es toujours aussi aimable ou c'est juste avec moi ?

Je me suis levée, il m'a retenu.

- Hum, tu n'as pas oublié quelque chose?

- Quoiii?

Il désigna le devoir d'anglais que je tenais entre les mains.

- Tu sais que c'est pas gratuit?!

- Désolée, j'ai rien à donner.

Il s'est levé et s'est approché dangereusement de moi. Il effleura mon cou, puis le bas de mon ventre. Un souffle.

- N'en soit pas si sure.

Mais il ne lâchait donc jamais? Je lui ai donné une petite tape de mon poing droit.

- Voyons, voyons, mais qu'est ce que c'est que ça? dit-il en affichant une mine désolée et amusée, c'était censé me faire mal?

Je l'ai tapé beaucoup plus fort à l'épaule droite. Il gémit .

- Eh! Mais ça va pas ?!

- Tu l'as cherché.

C'est fou comme il pouvait tout de même m'exaspérer. J'ai tourné les talons, la tête haute et sans un regard en arrière.

Tous les chemins mènent à tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant