Chapitre 14

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J'ai poussé un cri de douleur. Blessé par le coup de pied que je venais d'infliger à une poubelle. Ma colère débordait. Comme un raz-de-marée qui viendrait se briser sur ce qui l'était déjà. A peine lui avais-je tourné le dos que je la retrouvais dans les bras de cet idiot. Avait-elle vraiment cru que la foule me cacherait d'elle ?? J'étais en colère. Pas parce qu'elle allait vers lui, mais parce qu'elle m'avait menti.
Elle était à présent si loin de l'image que j'avais d'elle.
Je me souvenais encore de cette première fois. Je l'avais toujours vue mais jamais remarquée. Et ce jour-là, quelque chose avait fait qu'elle irradiait. Un je ne sais quoi qui venait d'à l'intérieur de son corps et qui brillait de partout.
Il me semble que j'avais tourné la tête pour dire quelque chose à Vincent. C'est à ce moment là que je l'avais aperçue du coin de l'œil. Elle avait un certain côté sensuel. Il ressortait par son pull col bateau qui découvrait une de ses épaules. Sa nuque dégagée et la mèche qui courait sur son front avec légèreté m'avaient rendus dingue. Elle était fraîche et naturelle et elle irradiait de beauté sous les lumières d'automne. Mes mots étaient restés bloqués au fond de ma gorge. En oubliant même pourquoi je m'étais tourné. Elle était là. J'avais ressenti sa présence avec une force incroyable. Si forte que j'avais l'impression que son sourire trônait au milieu de ce lycée. Que tous pouvaient le voir. Que tous se mouvaient seulement pour voir cette lumière. Cette fille avait empli l'air alors qu'elle se tenait à vingt pas de moi.
Faire sa connaissance, avait été plus ardu que prévu. Non pas que j'étais timide, mais elle était insaisissable. J'avais du me battre pour elle. Me battre comme jamais un homme ne se serait battu. Je la voulais, c'était plus fort que moi. Je voulais l'emmener loin des autres, que sa lumière n'éclaire que moi. Qu'elle soit mienne. C'était d'un certain égoïsme mais il parait qu'en amour on pardonne tout ...
Sauf que son caractère ne cherchait pas ce genre de chose, elle préférait l'aventure, détester l'engagement, ne chercher aucune stabilité. C'était si mal de céder à ce caprice. Si impur dans mon amour. Mais ses yeux et son sourire ont eu raison de moi. J'ai refoulé mes désirs, contrôlé mes impulsions et je lui ai dis exactement ce qu'elle avait aimé entendre. Je lui ai dit que je ne souhaitais pas la posséder et qu'avec moi ce serait si simple. Que je ne lui demanderais rien si elle en faisait autant. Et c'est ainsi que j'avais gagné. J'avais eu le droit de me perdre avec elle.
Au fil du temps, je croyais enfin avoir réussi à être le seul et l'unique. A l'avoir sauvée de son manque et mal d'amour. Je croyais que cette lumière qui brillait dans ses yeux était apparue pour moi. Je nous avais donné une chance. Une chance de tout réussir pour une fois. Mais je me trompais. Si fort. J'ai été idiot de croire que je pouvais la changer. Les gens libres comme elles ne se plient jamais à des relations bidons telles que j'allais lui proposer. Elle aimait bien trop sa liberté pour ça. Finalement, je crois que j'étais devenu dépendant de ses lèvres.
Je m'étais éclaté avec elle et j'avais l'impression que ça venait d'éclater ma vie.
Et encore une fois, tout ne tournait plus qu'autour d'elle.
Elle. Elle. Elle. Léa.

Tous les chemins mènent à tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant