#115

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A corps et âmes…#Chapitre115

Dans la peau de Yasmine

Je la regardais en larme me raconter son histoire.

« Okay de combien as-tu besoin ? »

« Comment ça de combien j’ai besoin ? »

« Bah je vais te payer une chambre ou un appart’hotel »

« Non mais Yasmine je voulais juste m’installer chez toi, je ne veux pas que tu dépenses pour moi»

« Peggy écoute, je ne vais pas faire semblant c’est non. Je ne veux pas de toi chez moi. Je n’ai ni l’envie ni cette force de t’écouter pleurer tes histoires dans ma maison si c’est pour que tu reviennes un jour me cracher au visage devant tout le monde. Cela ne m’empêchera pas de t’aider car je ne pourrai jamais te laisser dans la merde mais pour ce qui est de mon foyer non merci »

« Yasmine je t’ai dit que j’étais désolée »

« Je l’entends bien. »

« J’ai eu un mauvais jugement »

« Okay bref combien ? »

« Yasmine écoute »

« Non toi écoute moi Peggy, ça ne sert à rien de me prendre par les sentiments en fait. Je crois que tu ne réalises pas la façon dont tu m’as humilié devant tout le monde mais aussi la façon dont tu m’as blessé. Le fait que tu puisses penser une seule seconde que je pouvais être contre toi tout ça pour cette histoire sordide m’a vraiment choqué. Fin bref, repasse ce soir je te passerai de l’argent mais le cas échéant je préfère rester en dehors de tes histoires, ça m’a servi de leçon »

« D’accord Yasmine, je suis vraiment désolée. Tu es la seule amie que j’ai et j’ai tout gâché »

« Oui comme tu dis et c’est triste que tu ne le réalises qu’une fois que tu es encore dans les problèmes… Fin bref bonne journée Peggy »

J’avais été sèche et froide mais j’en voulais beaucoup à Peggy et puis franchement je n’avais pas la tête à écouter toutes ses histoires de co-épouse et consort.

A la longue, j’avais l’impression d’être son amie uniquement quand elle était en galère puis plus rien.

Quoi qu’il en soit j’avais la tête ailleurs car j’avais un problème de taille à régler.

17h58

Les couloirs de l’entreprise commençaient à se vider et je me dirigeais vers le bureau de David.

Toc toc toc

« Entrez »

« Hello »

« Bonsoir Yasmine »

J’entrais et fermais la porte derrière moi.

« Je peux vous parler ? »

« Bien sûr ! Vous savez que ma porte est toujours ouverte »

« Très bien, je vais aller droit au but. Pourquoi vous ne m’avez pas dit que mon mari vous a tendu un piège et que vous vous êtes rencontrés ? »

David avait l’air surpris.

« C’est lui qui vous l’a dit ? »

« Non, dans la précipitation il a oublié de supprimer les messages de mon téléphone et j’ai découvert ça hier. Connaissant le personnage j’ai préféré ne rien lui demander »

« Donc c’est à moi que vous demandez des comptes ? »

« Oui »

« Hum »

« Pourquoi ne m’avoir rien dit ? »

David se leva de son bureau avant de s’asseoir dessus à l’aide d’une jambe, les mains dans les poches.

« Parce que je n’en voyais pas l’intérêt »

« Ah, mon mari vous fait un jeu d’attrape et vous n’en voyez pas l’intérêt de me le dire ? »

« Honnêtement je pensais qu’il vous en aurait parlé mais visiblement non. Puis ça fait des semaines déjà et quand on y pense ce n’est pas à moi de vous en parler »

« Des semaines humm, donc tout est plus clair. Son envie soudaine d’enfant, sa jalousie et autres. Il me soupçonne d’avoir une relation avec vous c’est ça ? »

« Yasmine sincèrement posez-vous et discutez ça sera plus simple »

« Je vous l’accorde. Juste que là je suis énervée donc il vaut mieux que je me calme. Une liaison avec vous nan mais n’importe quoi tchip »

« Ça veut dire quoi ça ?? »

« Ça veut dire que de tous les hommes qu’il y a sur terre je ne prendrai certainement pas mon boss ! »

« Okay. »

« Je ne suis donc pas votre style d’homme ? »

« Là n’est pas la question ! C’est juste une question de principe »

« Hum je vois. Je pense pareil mais quand les sentiments sont là on ne choisit pas »

« De quoi vous parlez ? »

« Si votre mari se comporte comme ça c’est parce que je lui ai fait part de ce que je ressens pour vous »

« Hein ? Quel ressenti ?! »

« Pour faire simple je suis amoureux de vous. Alors oui j’ai des principes mais vous êtes l’exception à la règle. Votre mari a voulu savoir alors je lui ai dis voilà »

« Euh où est la camera cachée ??? »

« Ahahah vous vouliez aller droit au but je fais de même »

« Mais c’est quoi ce délire ??? »

« Ce n’est pas un délire, j’ai des sentiments voilà tout »

« Franchement ça ne me fait pas rire »

« J’ai l’air de plaisanter ? »

Je regardais David avec un air désabusé mais le pire dans tout ça c’est qu’au-delà de son inconditionnelle arrogance il avait l’air sincère.

« Je suis censée vous dire quoi ? »

« Bah rien, je ne vous ai pas demandé en mariage hein ! Je sais que vous êtes une femme mariée et mère. J’éprouve des sentiments pour vous car vous êtes une femme douce, intelligente, drôle, avec un caractère de merde parfois. Vous avez des valeurs, vous êtes belle fin bref vous me plaisez sur tous les points. Et maintenant ? Bah maintenant rien. Je resterai votre directeur jusqu’au mois de septembre et voilà. Après ça nos chemins se sépareront »

« Septembre ??? Vous quittez la boite ?? »

« C’est tout ce qui vous intéresse ? Ahahah. Non madame j’ai eu une promotion et désormais je vais bosser à Londres. »

« Ah euh bah félicitations ! Je n’étais pas au courant »

« Moi non plus j’ai eu la réponse tout à l’heure. Fin bref Yasmine, canalisez et rassurez votre mari, bientôt je ne serai plus une menace pour lui et franchement je ne l’ai jamais été donc il peut dormir sur ses deux oreilles »

« Au-delà du boulot vous auriez clairement pu être un homme que je fréquente. Enfin bref bonne soirée David »

Je sortis de là un peu chamboulée le sourire aux lèvres.

Alors comme ça David en pinçait pour moi et bah !

Mon téléphone sonna et je vis le numéro de Kouadio s’afficher.

« Allô ? »

« Yas »

« Oui »

« Aïcha est décédée »

A corps et âmes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant