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A corps et âmes...#Chapitre48

J-6 avant le jour J

Réunion de famille chez Kouadio avec Adjoua, Kodjo, Yasmine et lui...

"COMMENT ? COMMENT VOUS AVEZ PU ME CACHER CA ???? COMMENT ????"
"Je vais peut être y aller "
"NAN ! NAN YASMINE RESTE ! APRES TOUT TU AS LE DROIT DE SAVOIR QUI EST TON FUTUR MARI CAR MOI MEME JE NE SAIS PAS QUI JE SUIS !"
"Kouadio, je vais tout expliquer "
"BAH PARLE BORDEL ! PARLE !!!"
"Je suis ton père quand même respecte moi"
"MON QUOI ???? MON QUOI ??? JE NE SAIS PAS QUI TU ES ! ET TOI LA BAS ? T'ES QUI AU JUSTE ??? ET L'AUTRE TARÉE QUI EST ENCORE À LOMÉ, ELLE EST QUI ??"
"Kouadio calme toi d'accord, ils ne pourront rien t'expliquer si tu es dans cet état. Tu veux qu'on aille faire un tour dehors ?"
"NON ! Je veux connaître LA PUTAIN DE VERITE SUR MON IDENTITE !"
"Kouadio, viens on va au balcon deux minutes, viens"

Yasmine m'emmena au balcon de la chambre et me prit dans ses bras.
"Écoute bébé, calme toi. Je sais que ce que tu vas entendre va sûrement bouleverser ta vie mais en réagissant comme ça tu n'aides en rien. Regarde moi ! Calme toi okay ?"
"Snif okay okay je me calme "

Je revins au salon et m'asseyais sur le canapé.
"Alors dites moi tout et surtout n'essayez pas de me cacher quoi que ce soit "
"Hum, très bien je vais commencer " dis mon père. "Tout d'abord je te demande pardon Kouadio je sais que"
"Évite tes semblants et dis moi qui je suis réellement !"
Il prit une grande inspiration.

"Quand Aicha était enceinte, j'étais l'homme le plus heureux. Nous allions enfin avoir un enfant après tant d'années d'attente. Quand on a su que c'était un garçon, j'ai sauté de joie. L'idée d'avoir mon héritier était mon plus grand bonheur "
"Donne moi la version courte !"
"La grossesse n'était pas de tout repos et avec sa pré eclampsie ça avait encore compliqué les choses. Finalement à 7 mois de grossesse, il a fallu mettre au monde mon fils. Il était si beau, si parfait, exactement comme je l'imaginais. Au début tout allait bien. Il devait quitter l'hôpital sous deux mois, mais une semaine après sa santé a subitement chuté et "
"Et quoi ?"
"Snif il est mort. "

Un silence régnait dans la pièce.
"Mes condoléances " dit Yasmine.
"Merci ma fille. Hum. Fin après ça nous avions traversé une période difficile, très difficile. Aicha avait des envies suicidaires et moi je noyais mon chagrin dans l'alcool. Adjoua qui était également enceinte à l'époque venait souvent pour nous réconforter et c'est la que j'ai eu une idée, machiavélique certes, mais une idée.
Elle était enceinte de jumeaux garçons. Ne voyant plus le bout du tunnel, je lui ai demandé un service qui ne se demande pas si je puis dire. Je lui ai demandé de nous donner un de ses fils afin qu'on l'élève "

Yasmine écarquilla les yeux et Adjoua repris.

"Sur le coup j'avais refusé catégoriquement. Je ne voyais pas comment expliquer ça à mon mari et quand bien même il s'agissait de mes fils. J'avais fini par mettre ça en prière et plus les jours passaient, plus je demandais à Dieu de me guider.
Je voyais ma soeur jumelle souffrir et je me disais que si moi aussi j'avais des jumeaux ce n'était pas un hasard, peut être était-ce la volonté de Dieu ?
Je pleurais chaque soir à cette idée. Étonnamment quand j'en parlais à mon mari, il avait réagit avec sagesse en me disant que cela pouvait être une bonne chose. Mais c'est à l'enterrement du défunt fils de Aicha que ma réponse fut évidente. Dieu lui avait pris un fils et moi j'allais lui en donner un. "

"Je n'avais jamais été aussi reconnaissant envers quelqu'un " dit Kodjo avant de reprendre "après l'accouchement nous étions tout de suite venu récupérer un fils et partir avec. "

"C'était un moment déchirant, douloureux Mais mon mari m'avait regardé dans les yeux en me disant /dis toi que toi au moins tes fils sont vivants mais que elle, n'a pas cette chance. /
Comme tout ça était manigancé, les gens du quartier n'avait pas pu voir ce qui c'était passé, idem pour l'enterrement nous l'avions fait en petit comité et avait dit aux gens que le fils de Aicha était toujours à l'hôpital pour des soins. Après ça, je vis ma soeur heureuse comme pas possible.
Elle s'occupait si bien de mon fils. Je le voyais lui aussi heureux qui grandissait dans de bonnes conditions et qui ne manquait de rien. Alors quand mon mari m'avait dit qu'il était muté en France, je quittais Lomé le coeur serré mais serein car je savais que mon fils était entre de bonnes mains "

A corps et âmes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant