#98

120 13 0
                                    

A corps et âmes…#Chapitre98

Dans la peau de Kouadio

Quand Yasmine entra dans l’appartement, je la dévorais des yeux. Un mois que je ne l’avais pas vu.

A chaque fois c’est Mama qui venait déposer les enfants et les récupérer pendant que Yasmine attendait dans la voiture.

C’était un miracle qu’elle accepte de venir me parler, mais je savais que mama était derrière tout ça.

« Euh entre »

« Je ne vais pas rester longtemps »

« Tu as maigri »

« Mouais »

Elle prit place sur le canapé.

« Tu veux boire quelque chose ? »

« Non merci. Tu voulais qu’on parle de quoi ? D’ailleurs j’ai ceci pour toi. »

Yasmine posa une enveloppe sur la table. Je la pris et je vis des documents pour le divorce.

Mes mains se mirent à trembler et je finis par me ressaisir.

« Yasmine, je je enfin je sais que cela fait des mois voire presque un an que je te fais vivre un enfer.

Si je t’ai fait venir ce n’est pas pour parler du divorce mais de nous.

Dans un premier temps, je souhaiterais te demander pardon. Pardon pour tout le mal que je t’ai fait.

Tu as été là pour moi et moi je me suis comporté comme un salaud. Je n’ai même pas d’excuse mais me voir ainsi a été un choc pour moi. Au lieu d’accepter l’aide des gens j’ai préféré rejeter toutes les personnes qui tenaient à moi.

Yasmine, je t’aime tellement tu sais. Cet accident je l’ai vu comme un échec et la fin de notre histoire. Désormais je ne peux plus te protéger, je ne peux plus te rendre heureuse dans tous les domaines.

Je suis juste cloitré là comme un vaurien sur ce fauteuil. J’ai mal agit c’est vrai, mais je te voyais déjà dans les bras d’un autre à être heureuse et je n’arrivais pas à le supporter »

« Hum »

« C’est tout ce que tu me réponds ? »

« Qu’est-ce que tu veux que je te réponde Kouadio ? Tu m’as brisé le cœur, tu m’as humilié, tu m’as insulté, tu m’as détruite, tout ça parce que tu n’as pas eu le courage de me faire part de tes craintes dès le début. Tu aurais dû tenir ce discours dès le début. Je t’aurais dit que nous allions traverser cette épreuve ensemble main dans la main, car le mariage ce n’est pas que des bons moments. Tu as su me rendre heureuse, tu as su te plier en 4 pour moi, comment pouvais-tu penser une seule seconde que j’allais t’abandonner ?

Te dire que ça ne me faisait pas mal de te voir dans ce fauteuil ça serait te mentir, mais moi je voyais l’homme que j’aimais c’est tout. Au lieu de ça tu as été odieux avec moi, tu m’as montré une face de toi que je ne connaissais pas et tu m’as dégouté de ce mariage mais aussi de toi »

« Je te demande pardon mon amour, je sais j’ai mis énormément de temps à réaliser et à accepter mais maintenant je suis prêt. Je te jure que je vais me battre pour te reconquérir. J’ai juste peur que fin rien ne sera comme avant alors forcément tu vas voir ailleurs ou »

« Mais arrête Kouadio, arrête de penser qu’à ça »

« Yasmine, je n’ai plus » mes larmes coulèrent. « Je ne peux plus, je n’y arrive plus Yasmine. Je ne peux plus avoir des rapports, je ne peux plus te faire d’enfants. Je suis devenu impuissant. Tu comprends ça ? »

Elle prit mon visage entre ses mains.

« Kouadio avant de connaître nos corps on se connaissait par nos cœurs et je suis tombée amoureuse de toi alors arrête de te focaliser dessus. Je sais qu’en tant qu’homme c’est difficile mais »

« Redonne-moi une change, par pitié. Je te jure que je vais changer. Je ne sais pas comment mais je vais essayer, j’ai cette volonté. Je t’aime trop pour te perdre. Si tu veux on peut continuer de vivre séparément si cela peut nous aider. Je sais que tout ne reviendra pas comme avant en un week-end mais si tu me laisses une chance je te montrerai de quoi je suis capable »

« Je ne sais pas Kouadio, tu es allé loin et j’ai peur que »

« Pitié essayons »

Yasmine me regardait, elle fermait ses yeux et se mit à pleurer.

« Pardonne moi mon bébé, pardonne moi pour tout ».

Finalement Yasmine passa la soirée ici et nous discutions de toute cette douloureuse année. Je lui fis part de toutes mes craintes dans les moindres détails et je me sentais stupide de ne pas l’avoir fait avant.

Elle avait réponse à tout, bordel quel con j’avais été.

Epuisée elle s’allongeait sur le lit et s’endormie aux alentours de 3h du matin.

Je m’allongeais à ses côtés sans oser la toucher mais la contempler me suffisait largement.

Il faisait nuit et je ne voyais pas grand-chose.

Je regardais autour de moi et je me retrouvais dans un lieu familier.

« Je suis déjà venu ici » dis-je.

Soudain, je réalisais que je marchais. J’étais debout.

« Je remarche !!!! Je remarche Yas !! Bébé regarde » dis-je en tirant la femme à mes côtés. Son voile tomba et je vis Aïcha.

D’un coup, je n’avais plus l’usage de mes jambes et je m’écroulais par terre.

Elle s’approcha alors de moi et me murmura à l’oreille.

« Tes jambes m’appartiennent mon fils. Désormais tu iras nul part, tu ne pourras plus m’échapper. Tu es et tu resteras MON fils à jamais » dit-elle.

A corps et âmes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant