Chapitre 20 - James

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Quelques mois plus tôt

Ses bras me réconfortent mais un autre bruit me surprend provenant d'en-haut.

- Il y a quelqu'un avec toi, chérie ?

Elle se racle la gorge et me répond :

- Hein ? Non, y'a personne. Bon Jay, il faut que je répète, tu peux t'en aller.

- Quoi ? Non, je peux rester, je te regarderai t'entraîner, il faut bien que je t'encourage...

Elle me toise et son regard se fait insistant.

- J'en ai pas besoin, tu peux y aller je t'assure, je danse mieux quand je suis seule.

Elle entoure ses doigts autour de mon poignet et émet une certaine pression.

- Laisse-moi, chéri.

Mon regard se pose sur sa main sur mon avant-bras et en une seconde je comprends qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Elle a déjà fait cela. Plus d'une fois, j'en ai encore des bleus dans le dos. Heureusement, ils sont placés de telle sorte à ce que personne ne les voit lorsque je me change dans les vestiaires.

- Je... lâche-moi Lola, tu... me fais mal.

Elle continue d'exercer cette pression tout en me disant que je dois partir. Le bruit d'en-haut a cessé et je me dis que ce serait alors une meilleure idée de m'en aller plutôt que d'insister.

- Tu sais bien que je t'aime James, dit-elle en retirant sa main, comme si elle se rendait soudain compte de la force avec laquelle elle m'a tenu.

Elle m'embrasse, sa langue cherche la mienne mais j'ai du mal à lui rendre son baiser avec la même fougue. Je ne comprends pas ce genre de réaction. Que lui arrive-t-il ?

Elle m'accompagne à la porte et lorsque je sors, je vois une ombre à sa fenêtre.

Non, j'ai dû rêvé. C'est le fruit de mon imagination.

J'observe mon poignet douloureux mais aucune marque n'a été laissée, si ce n'est la douleur physique. 


***


Mon abdomen est bleutée, ce n'est pas au sport que je me suis fait ça. Mais il est plus facile de dire ça à Sophia. Elle me rend visite de temps en temps et je suis bien obligé de me déshabiller lorsqu'elle m'emmène faire un peu de shopping pour renouveler ma garde-robe vieillotte et trop petite.

Il y a aussi ces traces d'ongles, sur ma joue droite. Il m'est difficile de les camoufler celles-là.

Lola s'est excusée un millier de fois, me disant qu'elle ne voulait pas « m'abîmer ». Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que ça fait très longtemps que je suis déjà amoché, abîmer et écorché vif. Elle n'est que le coup de grâce à tout ce qui m'est arrivé.

Mais Lola, je l'aime. Elle est toujours là pour moi et je sais que je peux compter sur elle. Du moins, en dehors de ses crises.

J'ai pensé une seule fois à la quitter, mais son infinie tristesse m'a brisé le cœur et je n'ai pas pu me résoudre à la laisser.


- Jay, tu ne peux pas m'abandonner, pas toi. Tu sais mieux que personne ce que ça fait. Tu n'as pas le droit de me laisser. Je t'aime, je t'aime bébé. Tu es tout pour moi. Pardon, pardon pour ce que je t'ai fait. Mais tu sais, ça arrive comme ça, parfois. Je réfléchis pas, mais je regrette, je voulais pas. Je voulais pas te faire du mal. Bébé, tu peux pas me laisser, tu n'as que moi. Je suis là, tu te souviens, jusqu'à la mort je t'aime.

On n'oublie pas [Publié en auto-édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant