Les étranges parents de Teddy Lupin

Chapitre 12

Harry était essoufflé. Avachit sur le canapé, il regardait son fils adoptif se transformer en toute sorte d'animal. Il riait à chaque changement de corps et commençait à bien modeler son visage à sa guise. Depuis son premier essai avec les dragées de George, il avait fait d'énormes progrès et un poids s'enlevait doucement des épaules du jeune homme exténué. Lâchant Teddy du regard, il se mit à admirer le cadre photo qu'il tenait du bout des doigts. Passant son index faiblement dessus, il sourit, se rappelant de cette dernière matinée de bonheur qu'ils avaient passés ensemble, couchés dans le lit en compagnie de Teddy. Voir Drago endormi avec l'enfant sur lui était sûrement le plus beau spectacle que l'ancien gryffondor lui ait été offert.

- Papa...

Le nommé révéla la tête et vit le garçon aux mèches bleus se transformer une nouvelle fois en canard, enfin seulement sa tête, ce qui était très perturbant. Le jeune homme sourit et prit Teddy dans ses bras avant de le serrer fort contre son torse. Sincèrement, Harry avait besoin de réconfort et de soutient.

Hermione qui avait généreusement proposé son aide pour nettoyer chaque recoin de son appartement, ne s'était absolument pas rendu compte de l'heure tardive lors de sa proposition et était revenue à la charge aux premières rayons du soleil, ce matin. L'ancien rouge et or se rappellera, sans aucun doute, cette journée jusqu'à un âge très avancé. Jamais il n'avait fait autant de ménage. Ils avaient littéralement prit d'assaut la machine à laver du bâtiment et avaient nettoyé chaque vêtement qui se trouvaient dans la penderie des deux garçons ainsi que les draps et toute autre matière textile qui pouvait être mise dans cette machine. Entre l'aspirateur, la panosse et les chiffons à poussière, l'appartement s'était retrouvé dans une cohue sans nom, Teddy mettant la main à la pâte pour la première fois. Tout cela pour éviter qu'il ne reste un cheveux blond en ces lieux.

Alors voilà, maintenant, tout ce qui restait du passage de Drago était cette photo. Hermione avait prévu le coup et avait déjà supprimé la preuve de l'appareil du jeune homme mais Harry n'arrivait à se résoudre à brûler ce cliché, c'était comme effacé ce qu'ils s'étaient passé entre eux. Effacer la relation qui était née dans cet appartement... Il n'arrivait à se résoudre à ce dernier geste, terminant ainsi le dernier acte qu'était leur relation. 

Fixant le cadre photo, le jeune homme tournait l'objet entre ses doigts. Inconsciemment, il se mit à enlever d'un doigt les petits bouts de métal pointu qui retenait l'arrière de la photo. En quelques secondes, il se trouvait avec le papier glacé entre les mains, fixant l'air endormi du blond. Il adorait ce visage, cet air rêveur qui s'installait lors de ses nuits était si apaisant qu'il calmerait n'importe quelle créature furibonde. Harry se mit alors à songer que de laisser l'ancien serpentard endormi entre les mains d'animaux violents n'étaient sûrement  pas l'idée la plu ingénieuse qui lui était passé par la tête ces derniers temps. Il rit doucement et Teddy, voulant savoir ce qu'il se passait, se tourna pour observer ce qui tournait dans les mains de son père, la bouche toujours en bec de canard. Il avait l'air d'apprécier fortement cet animal. 

Lorsque l'enfant vit le cliché de Drago, il se mit à crier de joie, se jetant soudainement sur la photo.

- Drago !

Comme s'il s'attendait à ce que le blond sorte de l'image, il la regarda intensément, des étoiles dans les yeux. Mais rien ne vint et la bouche de Teddy se transforma peu a peu pour laisser place à une grimace de tristesse. Les larmes montèrent aux yeux du petit garçon qui ne fit, cependant, aucune crise. C'est comme si la disparition de Drago l'affectait d'un si haut point qu'il n'avait même plus la force de hurler. Le jeune homme, voyant les larmes de crocodiles dévaler la peau clair de l'enfant, reprit contenance et l'enlaça. Il restèrent ainsi, Teddy emmitouflé entre les bras de l'ainé, la photo contre son coeur et la tête d'Harry posé sur le crâne du petit, fixant le vide, pendant un temps incalculable.