Chapitre 8

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La nuit était tombée. L'ancien gryffondor tenait fermement Teddy entre ses bras alors que son regard était dirigé sur une toute autre personne, Drago. Il était là, face à la porte, sa cape de sorcier autour des épaules, il n'avait pas encore mit sa capuche. Ses yeux brillaient de tristesse bien qu'il ne l'avouerait probablement jamais. Une valise à la main, il observait alors les deux hommes qui avaient réussi à décrocher un sourire de sa part, chose qui n'était pas arrivée depuis des années.

Harry s'approcha, la boule au ventre, la gorge sèche. Lui n'avait pas peur de montrer sa tristesse et sa vu fut vite brouiller par la montée de larme qui le submergeait. Doucement, il enleva un bras d'autour Teddy et le dirigea sur la main du blond. Le contact fût douloureux. La tête baissée, le jeune homme n'arrivait à croire ce qui était en train d'arriver. Son corps tremblait mais il ne voulait pas défaire sa main. Si ils ne se touchaient plus, l'ancien serpentard disparaîtrait sûrement à tout jamais et il ne pouvait l'accepter. Pas maintenant, jamais.

- Harry...

- Non !

Le brun avait relevé la tête tout en criant son refut. Les larmes dévalaient à présent ses joues alors que Drago essayait de rester fort. Le blond posa silencieusement sa valise au sol et entoura ses bras autour du frêle corps de l'ancien gryffondor, essayant de le calmer, le résigner.

La vie était injuste, elle prenait tout.  Elle les laissait croire que tout pouvait être beau, les laissant toucher la lumiere du bout des doigts avant de les faire couler dans de profonds abîmes, sombres, froids et emplis de solitude. Harry en voulait à la vie. Il avait beau essayer de lutter, de s'accrocher à tous ces espoirs qui berçaient son cœur, rien n'y changeait. La douleur et la tristesse remontaient toujours à la surface. Et il en avait marre, marre de devoir toujours tenir debout alors que la vie lui plantait a chaque fois un poignard dans le cœur, de plus en plus violemment. Il avait envie de hurler, de frapper cette traîtresse, de lui crier à quelle point elle en avait déjà trop fait. Mais ça continuait, à chaque fois, elle le tenait à un fil. Un seul et infime fil qui pouvait craquer a chaque instant sous le poids des déceptions. Harry en voulait à la vie de lui faire subir tous ses caprices.

L'ancien gryffondor tenait fermement d'une main la cape du blond, la serrant de plus en plus fort, essayant d'étouffer ses sanglots. Drago lui, essayait de profiter une dernière fois de cette chaleur humaine, de cette tendresse qui l'avait amadouer. Il essayait de se rappeler de chaque souvenirs qui avait bercer sa vie pendant une semaine.

Au milieu des deux jeunes adultes, Teddy, lui, se mit à pleurer silencieusement, pour la première fois de sa vie. Comme une éponge, il canalysait toutes les émotions de ses deux modèles et cette tristesse l'affectait au plus profond de lui-même.  Alors il serait sa peluche. Il la serait si fort qu'elle semblait être sur le point d'exploser, comme les émotions du petit. Tout ce qu'il souhaitait était de retourner dans son monde de joie, emplit de rêves et d'amis imaginaires.

Ils restèrent ainsi, tous les trois, dans ce silence pesant entrecoupé par les sanglots de l'ancien gryffondor. Drago se défit alors de l'etreinte, s'il restait ne serait-ce que quelques minutes de plus dans cette pièce, il allait lui être impossible de partir. Son cœur était déjà assez détruit par cette séparation et ne voulait la rendre encore plus compliquée. Il regarda quelques instants la chevelure brune désordonnée d'Harry et lui remonta la tête d'un doigt sous le menton. Il planta ses perles grisées dans les émeraudes si profondes de l'ancien gryffondor et essaya de faire un sourire que, ni Harry, ni lui-même le prit pour véridique.

- S'il te plaît, soit fort, prends soin de Teddy, comme nous en avons discuté.

Pour discuter, ils en avaient parlés toute la journée... Lorsque les aurors étaient parti, Harry avait courut pour aller rejoindre le blond dans la salle de bain. Quand il avait enlevé la cape d'invisibilité, les traits de Drago ne s'étaient jamais montrés aussi soucieux. Les lèvres mordues jusqu'au sang, le liquide rouge coulait le long de sa lèvre. Quand le jeune homme avait vu l'état de l'ancien serpentard, il avait accourut pour l'aider, la peur ayant puisé toutes ses forces.

Les étranges parents de Teddy LupinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant