Ne sachant pas comment réagir à la longue douche de Tom et au fou rire de Lou, Anna se contenta de faire les gros yeux à son amie avant de se diriger vers la terrasse, son carnet de dessin sous le bras. L'agacement de ne pas avoir pu prendre sa douche après la sieste qui l'avait laissée groggy, elle essaya tant bien que mal à calmer ses nerfs sur sa nouvelle création. A l'ombre du soleil, allongée sur un des transats, ses coups de crayons lui apportait ce qui lui manquait depuis leur arrivée au mas des Rowley. Reprenant le dessin depuis la fin de ses examens, le vêtement qui se dévoilait petit à petit était simple.
Une robe à manches courtes évasées, elle aurait un dos nu et arriverait au milieu des cuisses. Il faudrait qu'elle aille chercher dans son petit stock de tissus pour en trouver un assez fluide pour réaliser le vêtement tel qu'elle l'avait imaginé.
Absorbée par son travail, elle n'entendit pas la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer aussitôt. Lou avait profité que les autres soient occupés pour sortir seule prendre l'air.
Le mas semblait en retrait, Lou ne voyait aucune maison au alentour. La campagne était encore verte, la canicule n'ayant pas encore frappé. Empruntant un étroit chemin de terre et de cailloux, elle pénétra dans une dense forêt de pins. Ainsi abritée par les arbres, elle ne risquait pas d'être remarquée. Dans un silence presque religieux, Lou avançait à travers les cimes, sentant sous ses pieds les aiguilles et la végétation, qui tapissaient la terre, craquer sous chacun de ses pas. L'humidité des feuilles, l'odeur puissante de la résine et la fraîcheur de l'air pur se mêlaient, le parfum de la forêt envoûtait la jeune femme. Au bout d'une petite heure de marche, elle s'aperçut que les pins avaient laissé place à d'autres types de végétaux. Elle ne les reconnut pas tous, mais elle distingua des frênes, son père lui avait appris à les reconnaître avec leurs petites pousses qu'il avait appelé "Langues d'oiseaux ". Parmi les autres, elle constata qu'il y poussait même des arbustes à petites boules rouges, des aubépines potentiellement. Sans toucher aux baies, elle admira l'ensemble des couleurs et des odeurs environnantes. En contrebas, un clapotement parvint à ses oreilles, elle descendit pour trouver la source du bruit et tomba sur une petite rivière. Ôtant ses sandales, Lou plongea ses pieds dans l'eau fraîche, glapissant joyeusement en sentant ses pieds engourdis ainsi rafraîchis.
Voyant le soleil commencer sa descente, elle remit ses chaussures pour prendre le chemin du retour. Insouciante, elle avançait lentement, absorbant toutes les images, les sons et les odeurs qu'elle pouvait emmagasiner.
Les gazouillements des oiseaux se répercutaient sur les cimes des arbres centenaires, atténuant des bruits de pas qui n'étaient pas ceux de Lou. Deux ombres suivaient le périple de la jeune femme, à couvert des arbustes et de la végétation dense. Lorsque finalement elle arrivait au niveau du chemin de terre qu'elle avait emprunté précédemment, les silhouettes se figèrent. Ils attendirent qu'elle arrive devant la maison et s'y engouffre, pour sortir de leur cachette à l'orée du bois.
Les rayons encore bien lumineux du soleil se reflètent dans la chevelure dorée de Nicolas, qui s'accroupit pour reposer ses jambes. Il levait la tête vers son ami, qui lui observait le mas de loin.
- On fait quoi maintenant ?
- Tu ne cherches pas vraiment la réponse, tu la connais déjà.
D'un air ennuyé, Nicolas dévisagea Louis avant de hocher la tête.

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A grain of sand in the gear : the persuit
AdventureArrivée à l'enfance à Whiteridge dans de mystérieuses circonstances, Anna vient de terminer une licence de mode avec sa meilleure amie Lou. Alors qu'un virus létal se propage progressivement dans le territoire entourant la capitale, elle se trouve...