A grain of sand in the gear : the persuit

Chapitre 4 ( 2/2 )

Après avoir cherché pendant une bonne demi-heure dans tous les coins de la maison, elle commença à croire que Lou s'était enfuie, ou bien s'était faite enlever.

Assise sur la pelouse mal entretenue, elle s'appliquait à arracher rageusement de petites touffes d'herbe cassantes. Tom se tenait debout derrière elle les bras croisés sur son torse, sans savoir s'il fallait interagir avec elle ou la laisser bouder dans son coin.

Préférant ne pas la déranger, il fit le tour du petit jardin avec une certaine nostalgie. Quand ses parents étaient encore de ce monde, le jardin était d'une grande beauté. Son père avait transformé cet endroit en un paradis sur terre, sa mère n'ayant jamais eu la main verte. Seuls les arbres avaient continué à s'embellir sans l'aide de personne. D'immenses cyprès bordaient les limites du terrain, des oliviers s'épanouissaient sur un talus aménagé avec de grosses roches, tandis qu'un magnifique saule pleureur les surplombaient tous. Il adorait y grimper, quand il n'avait pas encore peur de salir ses beaux vêtements griffés. Attrapant une branche entre ses doigts, il aperçut une paire de jambes pendre entre le feuillage du saule.

Se retenant de rire, il rejoignit Anna en posant son index sur sa bouche pour lui intimer le silence. Sans un mot, elle se contenta de marquer son mécontentement d'un froncement de sourcils. Il la prit par le bras pour l'entraîner dans son sillage, et à pas feutrés, ils se rapprochèrent de l'arbre. Anna se retint de crier de joie quand elle aperçut enfin ce qu'il souhaitait lui montrer. Un immense sourire se dessina sur son visage.

Après avoir déposé un léger baiser sur les lèvres de Tom, elle réduisit la distance qui la séparait de Lou et lui sauta dessus. Lou, prise par surprise, s'étala sur Anna en glissant de sa branche.

- Si tu savais depuis combien de temps je te cherche, saleté ! s'exclama la rouquine en aidant son amie à se relever.

- Humph, tu aurais pu quand même éviter de me faire peur comme ça, j'ai failli avoir une crise cardiaque.

- Ça t'apprendra à te cacher dans les arbres.

Lou lui tira la langue, comme la fillette qu'elle s'évertuait à rester.

Entre-temps, Tom s'était éclipsé pour les laisser ensemble. Il avait lancé la cuisson de pâtes, qu'il accommoda avec du pesto et de fines tranches de coppa. Il les appela sitôt la préparation prête à être dégustée. Ils dressèrent les assiettes dehors sur une grande table de chêne clair positionnée à l'ombre d'une treille en fer forgé recouverte de lierre. L'ambiance était bien moins lourde que depuis leur arrivée. Tom avait déniché du vin dans la cave, et ils trinquèrent sans penser à ce qui les minait depuis quelques jours.

Tom ne pouvait s'empêchait d'admirer Anna du coin de l'œil : sa chevelure rousse qui voletaient au gré du vent, les tâches de son qui parsemaient son visage et ses épaules nues, son sourire lumineux qui réchauffait son cœur. Lou surprit le regard appuyé du jeune homme, mais ne commenta pas, se contentant de lever les yeux au ciel.

Tout semblait plus léger dans le mas aux murs de pierre, jusqu'à ce que la sonnette de la porte d'entrée brise le silence apaisant instauré après le repas. Tom se leva précipitamment, sommant les filles de se cacher dans la pièce la plus proche en silence.

Dans la pénombre de la chambre aux volets fermés, elles entendaient des chuchotements ainsi que le chuintement d'un sac que l'on glisserait sur le sol. Après quelques minutes, la porte d'entrée se referma, et Tom vint les retrouver.

- J'ai une surprise pour vous, chuchota-t-il en souriant mystérieusement. Venez !

Les filles délibérèrent en silence, avant de se lever de concert pour suivre Tom.

Il s'arrêta dans le hall d'entrée, et s'effaça décala pour les laisser découvrir leur présent.

Quelle ne fut pas leur surprise quand elles découvrirent une partie de leurs affaires rangées dans plusieurs sacs. Elles s'élancèrent vers leurs précieux effets personnels : leurs machines à coudre, leurs vêtements, livres et bricoles. Tout ce qu'il leur fallait pour retrouver espoir.