Chapitre 5

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Damarys se tenait devant moi, pour tout dire elle avait l'air aussi surprise que moi,
c'est-à-dire bouche bée ! Sérieusement, combien il y avait-il de chance pour que je croise qui que ce soit dans une bibliothèque à minuit, en rajoutant à cela que ce soit une personne que je connaissais et avec qui je m'entendais bien, ça devenait clairement impossible...
Mais bon, quoi que je puisse dire, Damarys se tenait devant moi, et ça, je ne pouvais pas le contredire, je ne rêvais pas !

- Euh ... Salut dis-je dans l'espoir de comprendre ce qui se passait.
Je pense que j'étais un peu sonné, il faut dire que les heures de recherches n'avait pas vraiment aidé, mais bon, dire salut à une personne qui entre par effraction dans une bibliothèque, qu'est ce qui me prenais ! Cela devait être la fatigue ça...

En fasse de moi, Damarys éclatait de rire :

- Sérieusement ! Tu me dis salut, tu te demandes même pas ce que je fais là ! Ouh la tu es sûre que ça va ?


- Mais si protestais-je, bien sûre que je me demandais ce que tu faisais là, je ne suis pas devenue folle au point d'oublier qu'on est toute seule, dans une bibliothèque vielle de plus d'un siècle et qu'en plus il est minuit ...

- Ah ! Tu reconnais que tu es devenue folle !

- Donc..., j'attends .... qu'est-ce que tu fais là enchaînais-je d'un air renfrogné en ignorant sa remarque.

Elle pouffa :
- Ce serait plutôt à moi de te demander ça, je te signale que tu es plutôt un modèle d'exemplarité, ce n'est pas moi la fille qui arrive en avance à chaque cours et qui ne sèche jamais. T'inquiète ajouta-t-elle devant mon air sidéré, je ne pense pas comme tous ces débiles du lycée, je dis seulement qu'on ne te soupçonnerais pas de cambrioler une bibliothèque, c'est osé de ta part, enfin dans la mesure ou ce n'est qu'une bibliothèque !

- Non mais je rêve, je fais ce que je veux, tu savais, c'est moi qui décide de mes faits et gestes, et rien ne m'empêche de devenir si je veux devenir une délinquante du jour au lendemain ! Mais ne changeons pas de sujet, c'est moi ou tu n'as pas répondu à ma question dis-je d'un air malicieux.

- Si tu veux tout savoir, je suis seulement venue récupérer un livre...

- Waouh, j'y vois plus clair maintenant, je n'avais pas remarqué qu'il y avait des livres dans une bibliothèque lui répondis-je d'un air moqueur.


Je m'attendais à ce qu'elle rit une fois de plus, mais à mon grand étonnement elle paraissait gênée, comme si elle ne pouvait pas tout me dire. Quand elle repris la parole je compris bien qu'elle ne me disait pas toute la vérité...


- Euh, en faite... Je suis venue récupérer un livre pour... Pour ma sœur, elle... Elle n'arrive pas à dormir sans, et on avait plus de livres à lui lire dit-elle d'un air embarrassée.

- Donc, récapitulais- je, tu es entrée par effraction dans une bibliothèque au risque de te faire arrêter, pour récupérer un livre pour ta sœur parce qu'elle n'arrive pas dormir !

Comprenant que je ne la croyais pas Damarys avoua la véritable raison de sa présence :

- BON, c'est bon tu as gagné, le livre il est pour moi, il n'est pas autorisé à l'emprunt et j'y tiens beaucoup, ok ça te va !
Mais tu devrais arrêter de faire la maligne parce que sans moi c'est toi qui serais au commissariat !

- C'est-à-dire, fis-je d'un air dubitatif.
- C'est-à-dire que je ne suis pas venue sans prendre de précautions, contrairement à toi, elle riait de nouveau, et oui tu ne t'es pas demandé pourquoi il n'y avait pas d'alarme dans la bibliothèque, c'est moi qui l'ai désactivée !

On continua à parler en rentrant dans la bibliothèque en elle-même, mine de rien on était toujours dans le hall, et je commençais à avoir mal aux jambes à force d'être debout !


- Mais si je trouvais ça bizarre, mais je n'étais pas venue ici pour rien, il fallait que je tente ma chance, et tu vois j'ai eu raison. Et puis, je ne veux pas dire mais, quel ado irait voler des livres dans une bibliothèque, je n'étais donc pas très sûre qu'il puisse avoir une alarme !

- A part nous, tu veux dire ! Et puis, tu sais une alarme ce n'est pas un détecteur d'adolescent, ça sonne pour les vieux et les majeurs aussi !

- Les vieux ils n'oseraient pas faire ça quand même !
On éclata de rire de concert, puis elle me dit en reprenant son souffle :

- Mais dit-moi qu'est ce qui valait à ce point le coup pour que tu rentres dans une bibliothèque en pleine nuit ? Ne me dis pas que cela un rapport avec ce qui c'est passé avec ta mère ?

- Comment tu sais que je suis allé voir ma mère ?
- Bah c'est évidant non, tu n'allais pas avoir des réponses sur ta grand-mère dans un MacDo !
- Qu'est-ce que tu en sais dis-je le sourire jusqu'aux oreilles !
- Cela s'appelle de la logique très chère ....
- Tu le prends du coup ton livre ?
- Oui-oui, normalement je l'avais laissé sur une table, il ne devrait pas être difficile a trouvé.

On marcha jusqu'à l'endroit en question, et Damarys se retourna pour prendre le livre que j'avais précédemment lus par hasard.

- Ah, c'est ce livre que tu voulais prendre, c'est vrait qu'il est super, mais tu dois vraiment y tenir beaucoup, lui dis-je.

- Euh... Oui ma mère l'a donné sans mon accord me répondit-elle. Mais attend tu l'a déjà lu ?!
Je ne la voyais pas mais je discernais de vagues tremblement dans sa voix...

- Oui, c'était accidentelle eus-je besoins de préciser, mais il est super, j'adore les légendes.
- Ah, ok cool, bon je ne sais pas toi mais je n'ai pas super envie de retourner chez moi tout de suite...
- Pareil dis-je tout sourire, c'est le truc le plus dingue que je n'ai jamais fait et j'ai bien envie d'en profiter.

Pour une fois depuis longtemps je n'étais pas mal à l'aise en présence d'une amie, en omettant le contexte étrange de cette discussion.
Je n'avais jamais eu de véritable amie depuis un long moment. Tu vois le genre d'amie à qui tu confis tous tes secrets, celle avec qui tu discutes jusqu'à pas d'heure .... C'était celle-là que je venais de trouver, elle se trouvait juste devant moi.... J'étais tellement à l'aise avec Damarys, j'avais l'impression de la connaître depuis des années, l'impression que je pouvais tout lui dire sans de faux semblant ! Enfin j'espérais tellement que ce n'étais pas qu'une impression, j'aimais sincèrement Damarys.
Alors, prise d'une vague de confiance, je lui racontais mon embrouille avec ma mère, comment elle avait été bouleversée à la mention de ma grand-mère, comment j'avais appris sa disparition, et enfin comment je m'étais échappée de chez moi. Je lui expliquais également les résultats de mes recherches, bien qu'elles soient maigres.

Elle paraissait légèrement tendue à la fin de mon récit mais je mis cela sur le compte de la fatigue.

- Je suis sincèrement heureuse que tu me fasses confiance, tu ne peux pas savoir à quel point ça fait du bien de pouvoir avoir quelqu'un sur qui compter, et je t'assure, moi je serais toujours là pour toi ! J'espère qu'on retrouvera ta grand-mère, toute les deux tu peux en être sûre, qu'importe l'endroit où elle se trouve, même si elle est dans un autre monde dit-elle en souriant.
A cet instant là j'étais loin de me douter à quel point elle pouvait avoir raison...

- C'est tellement gentil à toi Damarys, merci beaucoup, je pense que je ne pourrai plus me passer de toi désormais !
- J'y compte bien, on forme une équipe maintenant !

On passa un long moment à se regarder, en prenais enfin la mesure du tout nouveau lien qui nous liait désormais.

- Tu sais, me dit Damarys, quand j'étais petite, du primaire jusqu'au collège, j'ai toujours été douée, les autres me mettait à l'écart, ils étaient jaloux, jaloux de l'intérêt que les profs me portaient, jaloux que ce soit moi à qui on confiait toutes les missions et pas à eux...
Puis j'ai voyagé, je suis arrivé à Marseille, et là je suis rentré au lycée.
Ici, tout monde m'aime bien, mais il me manquait quelque chose. C'était une personne sur qui on peux compter, jamais j'aurais pu imaginer que ce serait toi mais maintenant, je me rends compte que cela n'aurait pas pu être mieux.
Tout ce que je te dis n'est pas forcément clair pour toi, et je te demande juste une seule chose, c'est de ne pas me demander de te dire plus que ce que je t'ai déjà dis. Tu le sauras en temps voulus... Si tu le peux ...

Si tu le peux... Quatre petits mots que ma mère ne pourra jamais oublié, ces même quatre petits mots que ma grand-mère avait prononcés et que Damarys me redisait aujourd'hui...

Je m'apprêtais à la questionner sur leur sens, mais je me repris, pas de questions c'est la seule chose qu'elle me demandait et après tout ce qu'elle m'avait dit, j'étais prête à faire ce qu'elle me demandait, Damarys est la personne que j'avais toujours attendu, celle avec qui je retrouverais ma grand-mère, je le sais déjà.
Ce soir c'est le début de cette profonde amitié, mais c'était loin d'en être la fin !

Suite à cela, on discuta, échangea sur nos passions, nos familles, nos souvenirs...

C'est ainsi que je découvrais sa passion pour la natation et le bricolage. Sa mère était fille unique et son père l'aînée d'une fratrie de trois enfants, elle n'avait donc que deux cousins. Je découvris aussi qu'elle adorait aller a la mer...

De mon côté, je lui expliquais mon profond attachement pour les livres et la Gym. Ma relation compliquée avec ma mère et la séparation difficile entre mes deux parents dont ma mère ne se remettait toujours pas. Ma mère était très protectrice mais à la fois extrêmement sévère, c'était pour cela que je travaillais si assidûment même si c'était loin de ce que je voulais.

Cette soirée ou plutôt cette nuit passa à la vitesse de l'éclair et on dû retourner chez nous.

Il devait être à peu près 5 heure du matin quand je m'effondrais sur mon lit. Je repensais à toutes nos discussions, dire qu'en une journée, nous étions devenues des amies inséparables, dire que j'étais venue pour trouver des infos sur ma grand-mère, et qu'à la place j'avais découvert une amie géniale.

Je ne le savais pas encore, pourtant cette nuit, la vérité n'avait jamais été aussi proche ...

Lyana RaymensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant