Chapitre 12 : Surprise surprise

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Hagakuré, Dojo de Londres, 20h10.

Nous nous trouvions toujours dans le bureau, Taron, Maître Soké et moi. Je n'avais pas réussi à dire un mot, faisant face à une foule de sentiment plus contradictoires les uns que les autres. Alors que je réfléchissais à ce que j'allais dire, quelqu'un frappa trois coups à la porte, je fixais toujours Taron, presque mauvaise de le voir ici. Maître Soké interrompit notre échange de regard, en allant ouvrir. Je détournais mon attention, deux secondes pour voir qui osait interrompre un moment aussi important. Quelle ne fut pas ma surprise de voir Conrad apparaître. Décidément on voulait me faire un test ou quoi ? Je le vis saluer mon mentor puis poser son regard sur moi.

Les yeux humides, les larmes coulant toujours plus doucement sur mes joues, je l'observais à mon tour surprise.

- Conrad ? Qu'est-ce que tu fais ici ? M'étonnais-je.

- Je voulais te faire une surprise, j'ai appelé plusieurs Dojo et on m'a confirmé que tu t'entraînais ici. Maître Soké, m'a promis de m'envoyer un SMS dès qu'il te verrait. Ensuite j'ai pris ma moto et me voilà. Mais est-ce que tu vas bien ? Me demanda t-il en attrapant mes mains.

- J'ai pensé que tu aurais peut-être besoin d'avoir quelqu'un à qui parler ce soir. M'expliqua mon mentor avant même que je ne puisse parler.

Cela confirmait mes pensées, il savait que je savais. Génial ! Et maintenant Conrad était là, Taron aussi. On se serait cru dans un mauvais film, avec un triangle amoureux à la con.

- Merci, mais je crois que j'ai plutôt besoin d'être seule.

Je me blottis instinctivement dans les bras de Conrad, enfouissant ma tête dans son blouson. Au fond même, si je ne le criais pas haut et fort, j'étais contente qu'il soit près de moi. Il me déposa un baiser sur les cheveux, avant de m'obliger à le regarder en prenant mon visage en coupe. Je pouvais sentir dans mon dos, le regard brûlant de Taron.

- Princesse, dit moi ce qui se passe ? Je déteste te voir comme ça. Insista t-il en plongeant ses yeux bleu azur dans les miens, ignorant que nous n'étions pas seul.

- On a simplement parlé de mon père avec mon mentor, ça a fait revenir des souvenirs douloureux. Finissais-je par dire avant de me retourner vers Taron et Maître Soké. Je le remerciais intérieurement de ne pas rebondir sur la présence de l'homme qui le mettait hors de lui depuis le début.

Mon regard ne les quitta pas. Je n'avais pas mentit en apparence, mais nous savions tous les trois qu'il s'agissait d'autre chose. Finalement je n'aurais pas d'explication avec Taron, ce soir. Je n'en avais pas la force, ni même avec Maître Soké. J'avais besoin d'éclaircir mon esprit et pour ça rien de tel, qu'un petit peu de marche à pied. Conrad déposa un baiser sur mes lèvres, pour m'apaiser, il n'y avait rien de tel. Mais malgré sa surprise, là tout de suite il me fallait être seule et j'allais devoir le renvoyer chez lui.

- J'ai vraiment besoin d'être seule, je vais rentrer chez moi me reposer. Tu ne m'en veux pas ? On peut se voir demain si tu es disponible ? Finissais-je par lui demander, rompant ainsi la pesanteur qui s'était installé dans la pièce.

- Je comprends, tu veux que je te dépose ? Lâchât-il légèrement déçu.

- J'ai besoin de marcher, ça ira ne t'en fais pas ! Il faut que je parle avec mon mentor avant de partir.

- Bien, envoie moi un SMS quand tu arrives. Lança t-il déçu, avant de jeter un regarder glacial à l'attention de Taron.

- Merci d'être venu. Soufflais-je à son attention prenant instinctivement son visage entre mes mains tout en l'embrassant passionnément avant qu'il ne s'en aille.

Une fois sortie, je me tournais vers les deux personnes qui m'avait sciemment mentit, l'un pendant de longue année et l'autre pendant plusieurs semaines. J'essuyais mes larmes d'un revers de main et m'adressa à eux, comme si c'était la dernière fois. Même si au fond, je savais que ce ne serait pas le cas.

- Je vous remercie Maître Soké, mais je vous confirme ne pas être prête. Notamment à travailler avec ce partenaire. Je vais être honnête, je sais. Je posais un silence voulu avant de reprendre.

- Vous vous êtes sans doute rendu compte, que Taron et moi nous nous connaissions ou vous le saviez déjà, peu importe. J'ai une brève idée de ce qui se passe, je suis sûr que je suis loin d'imaginer la vérité. En revanche, je suis loin d'être idiote et je finirais par découvrir ce qui se passe. Je sais que vous voulez me pousser à aller toujours plus loin, mais cet entraînement, même si vous me pensez prête, n'est pas fait pour moi. J'aime le karaté, ses valeurs et la philosophie que ce sport m'inculque. Mais il m'a aussi appris que mentir n'était pas une solution. Je continuais prenant bien soin de choisir mes mots, pour leur faire comprendre le fond de ma penser et ne pas au cas où nous serions sur écoute, mettre en danger l'agence.

- Ella, il faut vraiment qu'on parle... Tenta Taron dans un dernier espoir.

- Maître Soké. Dis-je en lui faisant mon salut, ignorant l'appel désespéré de Taron.

- Ella, tu devrais écouter ce que Taron veux te dire. Me supplia presque mon mentor.

Je ne montra pas mon étonnement face à son changement d'attitude et campa sur ma position. Ils m'avaient tous les deux assez blessé pour ce soir. Que Taron puisse se pointer dans le seul endroit où je me sentais à ma place, je trouvais ça gonflé, mais en plus découvrir que Maître Soké était dans le coup, m'avait achevé.

- Je n'ai pas envie de l'entendre ce soir. Bonne soirée.

Sur ces mots, je sortis du bureau et me rendis au vestiaire pour prendre mes affaires. Je ne pris même pas le temps de me changer et glissa simplement ma bouteille d'eau et ma serviette dans mon sac, que je mis en bandoulière après avoir enfilé ma veste, les cheveux toujours attachés en queue de cheval. Une fois dehors l'air frais fouetta délicatement mon visage, rosie et gonflé par les larmes que j'avais versé. Je commençais à marcher tranquillement, en repensant à cette soirée lorsque j'entendis des pas derrière moi. Tout mon corps, se mit en alerte. J'étais maintenant au garde à vous, prête à sauter sur le premier qui se mettrait en travers de ma route. Je n'avais pas perdu de vue, qu'on me voulait du mal et qu'à tout moment je pouvais être agressée. Même si j'espérais que ça ne soit pas le cas, j'avais un fichu pressentiment et j'aurais finalement dû accepter que Conrad me ramène.

Kingsman : Mission à haut risque ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant