Prologue

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Un étrange sentiment de contraction faisant effet sur notre corps tout entier, nouant notre gorge d'au moins mille noeuds. Sentir ses joues devenir aussi chaudes que la braise, ne sentant les larmes couler à flots. Le regard troublé de larmes brouillant toutes pensées positives.
C'est lorsqu'on sait que la fin est proche que l'on commence à culpabiliser, à regretter. Mais au fond de nous, l'espoir ne meurt jamais. On espère un miracle, on ne veut pas admettre la vérité. Croire que l'avenir de tous est impossible pour certains. Croire que ceux que l'on aime sont immortels.

Elle a vu ces membres se crisper au loin, se jeter contre terre avec tant de violence que l'on pouvait croire qu'il voulait mettre fin à ses jours. Il ne cessa de bouger que lorsqu'elle l'immobilisa au sol. Son regard était vide, comme si son âme avait, en l'espace de quelques secondes, quitté son corps. Ses paupière étaient étrangement écarquillées et ne faisaient que trembler. Il semblait perdu, désemparé, sans aucun contrôle de ses mouvements. La fille avait beau l'appeler, il ne savait d'où venait cette voix qu'il connaissait pourtant si bien. Personne ne savait réellement ce qu'il était entrain de vivre, ou bien même de subir.
Les personnes les plus serviables vinrent en aide à la détresse de la jeune fille apeurée. Les minutes semblaient durer une éternité pendant que l'homme passait pour un fou au milieu du grand hall.
Pour ne pas que d'autres regards curieux n'assistent à cette épouvantable scène, l'homme fut transporté de force à sa chambre. Il était impressionnant qu'il ait survécu au trajet piteux qui l'avait mené jusqu'ici. La jeune fille s'approcha de son visage, sa main contre le coeur faible de son aïeul. Il respirait lentement, et semblait recracher ses poumons à chaque expiration.
Mais ses yeux ne tremblaient plus. Ses paupières ne clignaient plus. Son regard été plongé dans une seule et unique direction. Son poux devenait de plus en plus faible, jusqu'à ce que son coeur lâche complètement.

Là était la vérité, il était mort.

Voici le sentiment que la fille aux longs cheveux bruns ressent lorsqu'elle aperçoit le soleil se coucher, chaque soir. Là est la solitude lorsqu'elle se lève à l'aube, constatant le vide qu'il a laissé. Ses affaires ne sont plus, comme s'il n'avait jamais existé. Pourtant, l'espoir ne meurt jamais. Car chaque matin, elle se lève. Elle se lève car la vie continue, qu'elle soit malheureuse comme douloureuse. Elle continue. Avec, ou sans lui. Espérant que cette souffrance et cette haine qui l'anime, lui donne la force de ne pas le rejoindre. Cette même haine qui la fait tenir dans ce monde où rien de va. Cette même haine qui lui donne une soif de vengeance que personne ne pourra jamais corrompre.

{Gif : Alycia Debnam-Carey}

La Descendance De TulkasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant