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Cela faisait de longues années que cette souffrance la hantais nuits et jours. Elle avait toujours vécu seule, cachée.
Bien que l'ennuie se faisait de plus en plus important, elle réussis tout de même à se faire discrète, apprenant à vivre ainsi dans l'ombre. Elle cacha son identité à bon nombre de personnes ayant croisé son chemin, persuadée que la confiance n'était qu'un fardeau. Que la confiance devait se mériter, et non quelque chose que l'on donne si naïvement.
Mais elle savait au fond d'elle qu'elle ne devait dévoiler ce qu'elle était réellement, par peur.

Ce soir là, la brise soufflait délicatement dans ses cheveux. Elle regardait par la fenêtre les plaines qui s'étendaient à perte de vue. Au loin, on pouvait entendre l'eau des cascades s'écraser contre les roches, le vent siffler contre les feuillages d'arbres gigantesques et les oiseaux chanter la fin de journée. Le soleil couchant teintait le ciel d'un rouge à la fois chaleureux et effrayant. Cet instant la rendait si tranquille qu'elle sursauta lorsqu'un soldat entra brusquement dans sa chambre.
Son épée était déployée le long de ses flancs. Sa taille et sa corpulence étaient imposantes, de plus que son regard froid et perçant donnait d'étranges frissons. Son absence de cheveux et ses sourcils froncés aida la fille à le reconnaître. Il s'agissait du soldat chargé de surveiller l'entrée de la ville.

- Commandante, dit-il d'une voix rauque, quelqu'un souhaite vous voir.

- Qui est-ce ?

- Il se fait appeler Aragorn, madame.

- La reine en est-elle informée ? Suspecta la fille en buvant une gorgée de vin doux

L'homme en armure n'eu pas le temps de répondre qu'un homme aux cheveux bruns tombant jusqu'aux épaules apparût dans l'encadrement de la porte. Sa barbe brune faisait ressortir son regard mystérieux, mais son état laissa croire qu'il avait dû faire un long voyage.

- Ma visite n'a nul besoin d'être divulguer. Dit-il d'un ton rempli d'assurance

Il est vrai que cet homme semblait étrangement sur de lui, mais la curiosité effleura le coeur de la jeune femme. Elle voulait en savoir plus sur sa venue si soudaine.

- Sortez, ordonna la commandante au garde, et que sa demande soit effectuée.

Le soldat hocha la tête et dévisagea l'homme qui venait d'entrer, avant de se retourner et de partir sans prononcer le moindre mot.

- Aragorn, vous dites ? Interrogea la femme en s'approchant de lui

- C'est bien cela, affirma-t-il rapidement, mais je dois vous informer que le temps nous est compté, et nous avons besoin de votre aide.

- Que se passe-t-il de si important pour que vous ayez fait tout ce chemin jusqu'ici ?

- Écoutez, commença le prétendu Aragorn avant d'engager un dialogue rapide, le peuple du Rohan court à sa perte. Il est en route au Gouffre de Helm pour fuir l'armée d'orques d'Isengard, mais les Rohirrim ne parviendront jamais à les vaincre !

- C'est pourtant ce qu'il arrive chaque jour en Terre du Milieu, affirma la commandante, c'est là guerre et je ne vois pas en quoi cette fois est différente.

- Cette fois est différente, nous parlons de la mort de la lignée du roi du Rohan, car il est sûr qu'il ne survivra à cette bataille.

- Le roi, répondit la brune en ricanant, on raconte qu'il est devenu fou.

- Mais comme vous venez de dire, ce n'est que ce que l'on raconte. À preuve du contraire, il est redevenu l'homme qu'il a toujours été.

- Je vois, une nouvelle oeuvre des forces de Sauron je présume... Mais si ce que vous dites est vrai, le Gondor a subi le même sort.

- Le Gondor pourra attendre, aider le Rohan est pour l'instant notre priorité. Seulement sans vous, il y a peu de chance de parler de victoire.

- Et que croyez-vous que je puisse, au juste ?

L'homme esquissa un sourire de satisfaction, comme s'il attendait impatiemment qu'elle lui pose cette question.

- Ne niez pas qui vous êtes, je pense que vous le savez au fond de vous, Vaëlìn.

À l'entente de son véritable nom, la fille se crispa, sans savoir si son visage exprimait de la surprise ou de la honte. Elle se tourna pour faire face à l'immense fenêtre par laquelle on ne voyait presque plus que de l'obscurité. Elle était si contrarié qu'elle ne pût contrôler la force de sa poigne, et brisa son verre en un bruit sec.
Comment pouvait-il la connaître ?

La Descendance De TulkasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant