La Descendance De Tulkas

IV

L'obscurité recouvrait entièrement ses yeux. Cela faisait un moment que la lune n'éclairait plus la nuit de sa belle lueur, condamnant ainsi les êtres à errer aveuglément dans cette sombre atmosphère. Un sentiment inquiet nourrissait ceux qui se risquaient à sortir en pleine nuit, sans exception. En effet, la moindre idée que les forces de Sauron se déplaçaient sur une grande partie des terres et pouvaient passer à l'action à n'importe quel moment suffisait amplement à faire frissonner n'importe qui. Peu de personnes osaient s'aventurer hors des villes et villages.

Peu, mais pas la Communauté de l'Anneau qui s'efforçait de combattre ces forces maléfiques afin que la Terre du Milieu retrouve sa sérénité passée. Cependant, est-ce la seule raison qui a poussé la soudaine nouvelle recrue de cette Communauté à agir ? Cette question tournait en boucle dans l'esprit d'Aragorn. Il trouvait cela bien étrange que Vaëlìn ait accepté aussi facilement, elle qui avait la réputation d'avoir l'esprit fort, comme Tulkas. Il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui l'avait fait changer d'avis ainsi, et cela le perturbait énormément. Mais il ne pouvait que lui accorder sa confiance, même s'il ne la connaissait que depuis des rumeurs, il avait besoin d'elle et de sa force. Cependant, il lui faudra se montrer vigilent avec elle, et cela, il en avait parfaitement conscience. Il se promit à lui-même de la surveiller avec attention au cas où elle tenterait quelque chose dans le dos de la Communauté de l'Anneau. Il était hors de question qu'elle agisse à l'encontre de celle-ci, qui avait déjà assez de difficultés. 

Il sentait les mains de la jeune femme posées étroitement autour de sa taille, comme si elle voulait tout faire pour ne pas le toucher. Cela faisait plusieurs heures qu'ils galopaient ainsi en direction du Gouffre de Helm, dans un silence des plus total. Seul le bruit saccadé des sabots perçait cette atmosphère des plus glaciales. Aragorn était trop occupé à se poser des question sur Vaëlìn, tandis qu'elle était trop contrariée de ne pas avoir son propre cheval. Elle trouvait cette situation déjà bien assez gênante pour en plus discuter avec un inconnu qu'elle n'appréciait guère à la première impression.

Pour en arriver là, ils ont dû sauter de la fenêtre de la chambre avant d'atterrir dans le bassin qui entourait le palais. Après avoir nagé jusqu'à la rive, ils montèrent tous deux sur la monture d'Aragorn qui attendait patiemment que celui-ci revienne. S'enchaîna alors une course effrénée à travers les rues pavées de la ville. Ils ont dû éviter les nombreux gardes qui les poursuivaient, mais ceux-là étant à pieds, cela ne fut pas des tâches les plus compliquées. Une fois sorti de la ville, ils étaient directement partit en vers le Rohan. Ils ne s'étaient pas arrêtés de peur d'être rattrapé, de plus que le temps pressait et qu'ils devaient arriver au plus vite à destination.

- Si vous êtes fatigués et que vous voulez faire une pause, nous sommes assez loin de la ville pour s'arrêter quelques instants, proposa Aragorn en se tournant légèrement vers la jeune femme

- Nul besoin de m'utiliser comme prétexte, répondit elle sèchement, si vous souhaitez vous arrêtez car vous manquez d'endurance, faites donc, ce n'est pas mon cas.

Aragorn ria.

- Vous êtes peu agréable, dit-il en souriant

- Je ne savais pas qu'il y avait des critères précis pour entrer dans la Communauté de l'Anneau, enchaîna Vaëlìn avec la plus grande indifférence, vous m'apprenez quelque chose.

- Ravi d'avoir servi à parfaire votre savoir, continu-t-il d'un ton sarcastique, à défaut de vous servir d'appui.

- Qu'entendez-vous par là ? demanda-t-elle confuse

- Vous vous accrochez peu à moi, j'espère simplement ne pas vous effrayer.

- Vous parlez beaucoup pour ne rien dire, répondit-elle rapidement

- Eh bien, poursuivis Aragorn, toujours avec un sourire en coin, vous êtes bien plus froide qu'à notre rencontre. J'espère de pas vous avoir contrarié.

- Pourquoi le serais-je ?

- A vous de me le dire.

- Je ne le suis pas, alors je n'ai rien à vous dire

- Alors vous êtes peu bavarde ! s'exclama-t-il

- Inutile de sympathiser avec un inconnu voué à mourir, le coupa Vaëlìn

- Vous êtes bien pessimiste, ricana l'homme, ne comptez-vous pas nous accompagner jusqu'à la fin de notre fameux "périple mortel" ?

- Cela ne faisait guère partie de notre marché, sourit-elle, je vous accompagne jusqu'au Rohan, et nos routes se sépareront une fois la bataille terminée.

- Et que ferez-vous ensuite ? demanda Aragorn, curieux

- Je retournerais en Valinor, bien sûr, répondit-elle d'un air rêveur

- En Valinor... songea-t-il, et ne pensez-vous pas qu'une fois là-bas, vous aurez un sentiment d'inaccomplissement envers la Terre du Milieu ?

- Il ne s'agit pas de ma terre natale, dit Vaëlìn d'un ton à nouveau froid, elle ne m'a rien apporté alors je ne vois pas pourquoi je le ferais en retour.

- Que voulez-vous dire ?

(ps : désolée mais maintenant que j'écris sur mon ordinateur je ne peux plus mettre de gif en début de chapitre car il ne les lit pas, et j'avoue que j'ai la flemme de trouver une solution. Voilà, en espérant que vous apprécierez tout de même cette fanfiction. La suite arrive bientôt !)