II - L'AMOUR Et Le Mariage .

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Trêve de suspens, commençons.

Parlons maintenant d'amour. Il semble dit-on, que c'est le sentiment moteur de la vie humaine. Je n'en crois pourtant pas un mot. Ce qui en est, physiquement, c'est une multitude de réactions neuronales de notre cerveau, qui concourent à nous asservir à la conservation de l'humanité.

Observons un groupe d'abeilles, elles peut-être ne pensent pas, mais comme nous, elles apportent quotidiennement une petite pierre à l'édifice de la vie : les saints sont dans des monastères, les payens s'adonnent aux vices et les criminels sont dans des cachots, tout est à sa juste place.

Voyez donc mes chers proches,
l'esclavage sous lequel vous croupissez !

L'amour n'est rien, simplement l'un des mécanismes cérébraux d'accouplement naturel, très proche de celui de n'importe quel animal lambda.
Ne parlez plus donc d'amour. Soyez plus sincère et allez droit au but, là se trouve votre lourd fardeau.

J'ai moi même aimé une fois, ou plutôt en impression. Je dois l'avouer, ont-ils réussi à me le faire croire.
Qu'est-ce que l'amour ?
Selon la pensée populaire, c'est le sentiment d'affection et d'attachement profond que partagent des personnes liées par le sang ou par des expériences communes notables.
Je ne suis pas en total désaccord avec cette définition, j'ai cependant quelques restrictions.
Pense-t-on que l'amour est purement passionnel et spirituel ? J'en doute fort.
Croit-on que l'amour est une disposition spontanée ? J'en doute davantage.
Enfin, pense-t-on que "l'amour" est indéfini et intarissable ? Je ne pense pas, non.

L'amour est comme toute interaction effectuée entre les hommes, une succession de satisfactions d'intérêts, très souvent passager, voir fugace. L'amour n'est pas naturel, il n'importe que ceux qui y croient, tout comme la religion. La preuve formelle en est que les non-croyants et les non-aimants font légion, partant des hautes sphères sociales aux bas fonds des couloirs de la mort.
Disons le avec platitude, on s'aime lorsqu'on s'échange des faveurs, matériels, sexuelles et psychiques : on a des rapports d'enrichissement commun, on partage les plaisirs de la chaire, on se fait des compliments et on partage de la bonté mutuelle. On s'aime lorsqu'on procure une fierté de possession à la naissance d'un enfant, on a été à même de créer la vie.

Les femmes sont sublimes, fragiles d'apparence et surtout très aimantes quand elles aiment. En réalité, je n'y ai pourtant pas trouvé l'amour idéal, celui au delà de tous les critères d'amour précédemment cités. Sinon, peut-être du réconfort et du divertissement, de nombreuses expériences inédites aussi. Merci, femmes ! Ce sera tout.

Dès aujourd'hui, pour ceux qui veulent vivre cette vie dans laquelle vous êtes, reproduisez vous et rendez service à la nature, mais ne vous mariez pas. Les animaux ne se marient pas, ils se reproduisent. Et, peut-être ont-ils réussi à formater le cerveau des hommes très profondément, mais ce n'est qu'un mal, pas une anomalie génitale.

Si nous parlions brièvement du mariage, qu'en est-il ?

"En vérité, il n'en est rien", disait l'homme des songes.
Sinon peut-être, une cérémonie rituelle d'union entre un individu de sexe mal et un individu de sexe femelle, caractère observé chez l'espèce "intelligente" humaine.
En réalité, il ne s'agit que de cultures parfois, barbares et dangereusement obsolètes. Le mariage naît en effet des entrailles de la civilisation : nous parlons du début du néolithique marqué par l'invention de l'écriture. Évidence est donc de constater que l'Homme a fait de ce rite de passage à l'âge adulte chez les peuples "primitifs" antiques, un jalon important du cheminement de la vie de l'être humain, l'animal Homme. Si bien que parfois, la seule éventualité de ne pas se marier (exception faite pour les religieux, principaux lieutenants du dictateur religieux) sonne le rugissement effrayant d'un échec de vie, mieux, d'une malédiction.
Qu'en est-il donc véritablement du mariage, mes chers proches ?
Ne donnaient-ils pas aussi leurs frères en holocauste au sommet des montagnes ?

J'ai vu des maris regarder leurs épouses de 20 ans, avec un regard plus noir encore que le sordide prédateur sexuel condamné à perpétuité.

J'ai vu des femmes tromper leurs maris, sans vergogne aucune.
J'ai vu les mêmes femmes, démasquées, réclamer des indemnités de divorce astronomiques.

Et qu'adviendra t-il de ce petit marmot, innocent, inconscient, assis sur la moquette du salon.. Observant tout incrédule, papa et maman entrain de se rouer de coups ? Ne deviendra-t-il pas à son tour, un redoutable tortionnaire ? Ou pire encore, n'est-ce pas là dans la lueur de ses yeux, la silhouette d'un futur assassin qui se pofine ?

Mort à la civilisation !

En vérité je vous le dis, du mariage il n'en est rien. Je vous le réitère mes chers proches, si vous voulez vivre cette vie, reproduisez vous, c'est tout ce qui importe. Dans le cas contraire, suivez moi vers l'autre vie, celle vers laquelle on a peur d'aller, par peur de la mort, dit-on.
Mais de quoi s'agit-il concrètement ?

Mort n'est qu'un mot qui renvoie à une idée reçue de nos pères, mais qu' en savons-nous objectivement ? Rien, me semble-t-il.

Du moins, visiblement notre enveloppe charnel se défait. Nous arrêtons de vivre, dit-on. Mais déjà, vit-on en ce moment, ou plutôt survit-on ?
Et puis, comment savons nous si nous arrêtons de vivre ? Pouvons-nous observer, au même titre qu'un cadavre en état de décomposition, une âme en état de dissolution ? Malheureusement, non.
Concrètement, le constat est sans appel, nous ne savons guère ce qui est après cette vie ?
Une autre vie ?
Et si arrêt de vie y a-t-il, ne serait-ce pas un état plus apaisant que celui dans lequel nous végétons ? Monde de guerre et de vice où nous sommes apparus ?
Que ceux qui veulent rejoindre l'autre vie me suivent ! Là bas au moins, on est sur de s'échapper de cette vie.

J'ai donc pris ma décision s'agissant de l'amour et du mariage .
J'ai choisi la voie que j'ignore, j'ai des chances de ne pas m'y perdre.

Une fois mon choix fait et ma décision écrite sur ce journal, l'homme m'apparaissait, comme par enchantement, et nous discutâmes un peu plus longuement que les deux précédentes fois. Maintenant que j'en savais un peu plus, les questions prenaient davantage de complexité.

Le savais-je, je devais aussi vous parler du bien et du mal...

Les dernières pensées d'un mort. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant