Chapitre 17

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Yacine Kane Ly
Je ne comprends plus les enfants d'aujourd'hui.
Ils sont prêts à violer la tradition juste pour leur bonheur.

Les liens du sang sont tellement forts qu'il est impossible de braver cet interdit en violant cette règle que nos ancêtres ont établie.
Si moi-même j'ai été soumise à cette volonté, pourquoi pas mes enfants.
Alors, je refuse de donner mes filles en mariage à des gens qui ne sont pas de notre catégorie sociale. Car je ne répète que ce que les miens m'ont appris.
Je ne laisserai en aucun cas Safietou Ly briser notre lignée en se liant avec ce "maabo".
Si elle croit que je vais la laisser faire, elle se trompe lourdement. "Nioune ken dou niou rakh"(on ne se mélange pas).
Je me fous qu'il soit connu et fortuné mais ce Abdou Rahim Guissé ne sera pas mon gendre.

Boubacar Ly
C'est la première fois que ma famille est confrontée à ce genre de situation.
Mes filles aînées se sont mariées toutes les deux sans problème. Sûrement parce que l'une a épousé son cousin et l'autre un "lébou".

Je n'ai jamais pensé que c'est avec Safie, ma préférée, que j'aurai ce genre de problème.
En y réfléchissant, je pense que je me suis précipité en répondant à ce Rahim, sûrement parce que ma femme ne m'a pas laissé le choix. Elle a toujours été stricte à ce sujet.
Je la comprends un peu, car ayant été soumise par ses parents à respecter la tradition.
Mais qu'on se dise la vérité, les temps sont révolus. Nous ne sommes plus du temps où il fallait choisir pour ses enfants leurs conjoints. Ils choisissent eux même.
Et après tout, je ne veux que le bonheur de ma fille alors pourquoi lui imposer tout ceci sachant que ça remonte avant sa naissance.
Je ne voudrais pas faire partie de ces parents égoïstes qui ont déjà fait leur vie, mais ne peuvent s'empêcher de vouloir décider pour leurs enfants en détruisant souvent leur bonheur.

Il faut absolument que j'aie une discussion sérieuse avec ma femme.
Le bonheur et l'épanouissement de ma fille compte le plus à mes yeux.

Marianne Guissé
Ndella et moi sommes parties voir le vieux Diabaté finalement vers 15h.
Heureusement qu'il nous a reçus dès notre arrivée.
On pouvait noter que ma copine était une habituée des lieux.

Ndella: (après les salutations d'usage) "Serigne bi" (marabout) voici mon amie Marianne dont je vous avais parlé au téléphone.

Diabaté: hun, hun.
Je sais ce qui l'amène.
C'est son mari qui veut prendre une seconde épouse et elle ne veut pas.
N'est-ce pas madame? (en s'adressant à moi)

Moi: oui Serigne bi.
Je veux juste qu'il abandonne cette idée.
Séparez le de la fille, qu'il ne s'approche plus d'elle.
S'il le faut, faites en sorte que la fille perde la tête. Mais qu'elle disparaisse de la vie de mon mari.

Diabaté: hun, tu en es sûr?

Moi: et certaine!

Diabaté: je peux bien le faire mais ça va te coûter chère.

Moi: votre prix sera le mien

Diabaté: D'accord, cela te coûtera un million de fcfa.

Je sors une enveloppe contenant 500.000 fcfa que j'avais pris le soin d'amener avec moi et le tends au vieux.

Diabaté: déposes le ici (en me tendant une petite calebasse) et donnes moi leurs noms.

Moi: mon mari s'appelle Abdou Rahim Guissé et la fille en question Safietou Ly.

Heureusement que Ndella avait eu la sagesse de se renseigner sur cette garce. Elle est efficace.

Diabaté: allez-y et revenez dans deux jours.
Je te donnerais quelque chose et après utilisation, ton mari ne parlera plus d'épouser cette fille.

Moi: Incha'Allah (s'il plaît à Dieu).

Nous nous levons Ndella et moi puis sortons.
Je la dépose chez elle puis retourne à l'institut en attendant l'heure de mon rendez-vous avec ce Chérif.
Cette Safie, je ne sais quoi, verra qu'on ne touche pas à ce qui m'appartient.

Chérif
Il est 18h 45mn et cette femme ne s'est toujours pas pointée.
Àh les sénégalais et la ponctualité!
On peut tout demander à un sénégalais, mais ne lui demander jamais d'arriver à l'heure. S'il y a une chose qu'il ne pourra faire dans sa vie, c'est respecter l'heure d'un rendez-vous ou d'un événement.
Certains fixent eux-même l'heure du rendez-vous, mais arrivent quand même en retard.
Quoiqu'on puisse dire, ce trait de caractère n'est vraiment pas défendable et nous nous devons de revoir certains de nos comportements.

J'allais décider de m'en aller quand je la vois venir vers moi habillée d'une robe qui n'est vraiment pas pour son genre.

Vous vous demandez comment j'ai su que c'était elle, et bien on s'est vu à plusieurs reprises aux dîners de gala qu'avait l'habitude d'organiser mon père pour son entreprise.

Revenons à elle, sa robe était trop serrée. À son âge et vu son physique, elle ne devrait mettre que des vêtements amples.
Mais j'imagine que tout ceci est pour reconquérir son imbécile de mari afin qu'il reste auprès d'elle.
Rires! Qu'elle peut être bête. Un homme qui veut voir ailleurs, rien ne pourra l'en empêcher.
Puis, qu'on se dise la vérité, certaines femmes devraient arrêter d'attendre que leurs maris trouvent une autre femme pour enfin prendre soin d'elles.
Il y en a qui vont jusqu'à changer de look...

elle: c'est à elle que tu penses?
Son marabout est vraiment fort.

Moi: rires! J'imagine que c'est la raison pour laquelle ton mari court derrière elle.

Elle: de même que toi!

Moi: calmes toi et bois un verre.

Elle: tu sais Cherif ou Younouss je sais pas moi, je n'ai pas de temps à perdre. Dit ce que tu as dire.

Moi: quel culot! Non seulement tu arrives en retard mais tu me précipites.

Elle: pour le retard je suis désolée, j'ai dû recevoir une cliente à la dernière minute.
Maintenant fais vite.

Moi: d'accord.
Ecoutes moi très bien si tu veux qu'on réussisse à les séparer...

Je lui explique ainsi le plan.

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