Chapitre 14

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Safie
On est samedi et j'ai invité mon homme à déjeuner à la maison. Je vais en profiter pour lui présenter à la famille.
À vrai dire c'est lui qui me l'a demandé lorsque nous nous sommes vu hier.
Comme prévu, il est passé me prendre à ma descente et nous en avons profité pour discuter avant qu'il ne me dépose chez moi.
Nous avons beaucoup discuté, je lui ai expliqué toute ma relation avec Chérif Younouss Aidara en omettant aucun détail.
Il m'a dit par la suite qu'il ne voudrait plus traîner et aimerait passer aux choses sérieuses. Pour cela, il faudrait que je lui présente mes parents le plutôt possible.
C'est là que je lui ai alors demandé de venir déjeuner à la maison le lendemain, il a accepté et en était ravi.
Dans son discours, je sentais qu'il ne me disait pas tout mais je n'ai pas cherché à savoir.
Je sentais qu'il avait un problème, sûrement avec sa femme. Si c'était dans sa vie professionnelle, il allait m'en parler.
Rahim fait partie des rares hommes qui, quand ils te courtisent, ne parlent jamais du mal de leurs femmes malgré les problèmes qu'ils peuvent avoir.
Au contraire, il dit toujours du bien d'elle.

Il faut toujours se méfier des hommes qui disent du mal de leurs épouses. Ces derniers ne viennent jamais vers vous pour du sérieux mais plutôt pour passer du bon temps. Quand ça ne va pas avec leurs femmes, ils sont là. Quand tout va bien dans leur couple, ils disparaissent dans la nature.
Il est temps que, nous femmes, nous nous réveillons. Un homme marié qui vous courtise plus de six mois n'a vraiment pas de nobles intentions et ne vous épousera jamais. Débarrassez-vous de lui, et passez à autre chose.

Bref, il faut que j'aille au marché. Aujourd'hui, je prépare spécialement pour mon homme.
Si j'étais toujours en de bons termes avec Astou, elle serait en ce moment-là à m'aider. Elle aime tellement transformer les petites choses en événements.
En parlant d'elle, je comprends toujours pas son attitude. Elle dit être ma meilleure amie mais ne semble pas vouloir mon bonheur.
Je ne pense pas que son problème soit le fait que Rahim est plus âgé que moi, mais plutôt parce qu'il soit marié.
Astou a toujours été contre la polygamie, ce qui fait d'ailleurs qu'il a imposé à son mari de signer monogamie. S'il pense vraiment que c'est ce qui va retenir Mahmoud, elle se trompe.
En tout cas moi, je préfère que mon mari signe la polygamie et épouse d'autres femmes qu'il signe monogamie et fornique de gauche à droite.

Je sors de la maison et tombe à pique sur qui vous savez entrain de garer sa voiture devant chez moi.
Je décide de faire comme si je ne l'avais pas vu et continue mon chemin.
Je ne me demande même pas ce qu'il est venu faire ici mais espère qu'à mon retour, il ne sera plus là.

Je vois toujours son véhicule garé, en revenant du marché.
Je rentre à la maison, le trouve tranquillement assis au salon en train de discuter avec mon père. Ma mère quant à elle avait le visage refrogné.
Ne voulant pas parler devant mon père, je lui demande:

moi: Chérif, je peux te parler?

Il se lève et me suit.

Arrivée dans la cour, je lui dis:

moi: Chérif Younouss Aidara, je veux que tu sortes immédiatement de chez moi! (Sur un ton dure)

Lui: mais...

Je ne lui laisse même pas le temps de terminer sa phrase que je lui dis:

moi: il n'y a pas de mais qui tienne, sors de chez moi tout de suite.
Si tu penses que je vais te laisser foutres ma vie en l'air après avoir construit la tienne, tu te trompes lourdement.
Jusque-là je suis restée calme.
Je ne veux pas de toi tout comme ta famille n'a pas voulu de moi.
Et s'il te reste un peu de vergogne disparaît de ma vie! (en lui ouvrant le portail)

Il sort sans un mot. "mo gueun si ioe deh, niak diom"(c'est mieux pour toi, sans vergogne).

Chérif
Cheut! Safie n'y est pas allé doucement avec moi. Elle a toujours été dure de caractère, ce que j'aime d'ailleurs le plus chez elle, mais m'a vraiment surpris aujourd'hui.
J'avoue qu'elle a raison: je manque vraiment de vergogne, mais à son égard.
Et si c'est ce qu'il faut pour la récupérer, tant pis.

J'entre dans ma voiture et une idée me vient en tête. J'appelle alors mon bras droit.

Allo Sidy, trouves moi tout de suite le numéro de la femme d'Abdou Rahim Guissé mon avocat.

Puis je démarre ma voiture.

Quelques minutes plus tard, il m'envoie le numéro.
Il est juste excellent Sidy, je l'adore.

Je vais l'appeler tout de suite. Elle et moi formerons un bon duo.

Marianne Guissé
Hier soir mon mari et moi avons eu une discussion. Malgré je lui faisais la tête, il m'a appelé dans le salon et m'a dit ceci:

lui: Marianne, si je t'ai appelé ce n'est pas pour te faire des reproches ou autres.
D'abord, je m'excuse de m'être comporté de la sorte avec toi la dernière fois. J'étais juste remonté.

Je disais dans ma tête Alhamdoulilah (Dieu merci) il a changé d'avis.
Puis il continua:

lui: tu es ma femme, la mère de mes enfants et je te dois du respect. Je ne ferais jamais quelque chose pour te nuire et surtout ma religion ne me permet pas de forniquer de gauche à droite. Alors, j'ai décidé de prendre une seconde épouse.
Saches que ce n'est pas parceque je ne t'aime plus, non, je t'aime comme au premier jour. Mais chacune de vous deux a quelque chose de spécial en elle que j'aime énormément.
Je ne peux pas t'imposer de l'accepter, mais considère la juste comme ta sœur et tout ira bien.

Je ne disais rien, qu'est-ce que je pouvais d'ailleurs dire.
Je ne veux pas d'une coépouse et en écoutant mon mari j'ai senti qu'il était vraiment décidé.
Alors pour gagner, il fallait que je joue à la plus maligne.
Je lui dis alors:

moi: d'accord Rahim, je t'ai entendu.
Tu es dans ton droit le plus absolu de prendre jusqu'à quatre femmes et je ne peux pas t'en empêcher.
Je ne peux que me plier à tes volontés.

lui: merci beaucoup ma femme, tu as fais esprit de grandeur et de dépassement.

moi: c'est la moindre des choses.
Je vais aller servir le dîner.

"Merci ma femme, tu as fait esprit de grandeur...", si tu savais ce que je te réserve! Ingrat!
Certains n'ont pas compris quand je disais "douma meussa am woudiou" (je n'aurai jamais de coépouse), mais vous verrez.
Bref, il faut que je sortes du lit, mais avant je dois appeler Ndella, on doit aller voir le vieux aujourd'hui. Je compose son numéro en vain, elle n'est sûrement pas encore réveillée. Je décide d'aller prendre un bain et aller à l'institut en attendant.

C'est quand j'arrive à l'institut qu'elle me rappelle.
On discutait  quand je reçois un double appel.
C'est un numéro que je connais pas mais il insistait. Je décide alors de raccrocher avec ma copine et prendre cet appel, cest sûrement une de mes clientes qui a besoin de moi.

moi: allo, bonj...

inconnu: n'est-ce pas Mme Guissé?

moi: qui êtes-vous?

inconnu: quelqu'un qui a les mêmes ambitions que vous

moi: comment ?
Dites ce que vous avez à dire, je n'ai pas de temps à perdre.

inconnu: voilà, il semble que votre mari fréquente ma petite amie qui ne veut ,d'ailleurs, plus entendre parler de moi.
Je voudrais qu'ensemble on n'essaie de les séparer.

moi: hum, on ne va pas essayer mais on va les séparer!

inconnu: waouh Mme Guissé vous êtes une vraie tigresse.
Je me présente alors Cherif Younouss Aidara.

moi: enchantée Chérif, Marianne Kassé Guissé.

Chérif: enchanté.
On boit un verre aujourd'hui pour que je t'explique ma stratégie?

moi: à 18h au...

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