11 ❝𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒊𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒖𝒓𝒊𝒆❞

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Picture those you hate—Shrieking as they die❝❞

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Picture those you hate—
Shrieking as they die
❝❞

Sieur Calogrenant, seriez-vous intéressé par des nouvelles d'une amie d'à peine quelques jours ? À vrai dire, vous n'avez pas réellement le choix ! Je m'ennuie ferme dans ma tour.
Lancelot m'a capturée, il est vrai. Je suis perdue et confuse. Il me laisse la vie sauve, il utilise la magie sur ses „hôtes„ et s'imagine pouvoir profiter de ma présence pour résoudre ses problèmes. Comme s'il avait eu vent de ma visite avant même que je n'arrive. Je ne sais quoi songer. Je désire plus qu'ardemment rentrer dans ma terre natale, loin des conflits du monde et de l'orgueil humain. Lorsque je m'effondrais devant vous, les larmes embuant mes yeux, je n'avais pas encore mesuré le fardeau qui occuperait mes épaules. Comme j'aimerais m'empêcher de partir. Et pourtant, un fragment de mon âme ne peut s'empêcher de se réjouir des aventures à venir. Pis encore, je ne sais où cette notion étrange que l'on nomme loyauté réside. Sans vouloir offenser vos sentiments, je n'ai jamais réellement connu Arthur. Je ne sais qui servir dans ces alliances qui s'entremêlent sans pitié. Je me suis retrouvée prise dans les griffes d'une machine infernale ne se stoppera que lorsque la moitié de l'humanité sera réduite à néant. Je commence à peine à réaliser ma place parmi toutes ces vies innocentes. Or, il devient aussi clair devant mes yeux qu'il faut mourir pour ses idées.
Vous qui semblez si sage et de bon conseil, je vous supplie de m'aider. J'aurais horreur de vous causer tort. Il faut se battre pour une cause juste et noble, une cause qui exalte le Bien. Chacun des deux camps est persuadé de faire le Bien, qui choisir ? Il me semble me rallier à votre cause avec un cœur léger mais si Lancelot est sous l'influence d'une mystérieuse figure, que se passerait-il s'il venait à réaliser qu'il a été aveuglé par la rage et le chagrin ? Je ne pourrai vous le dire.
Un homme est transformé lorsque l'on draine de son cœur la joie, l'amour ou l'espoir. Mettez une épée dans ses mains et vous obtiendrez un monstre. Placez le sur un trône et il se prend pour un Dieu.
J'espère sincèrement que vous vous portez bien, dans vos terres reculées. Je n'ai encore eu vent de votre ancienne femme, ici à Kaamelott. Peut-être la trouverais-je, qui sait ? Voulez-vous que je lui porte un message de votre part ?
Profitez bien de votre solitude appréciée, vous méritez le bonheur et le repos.
(Ce pigeon se nomme Aife, comme l'une de vos héroïnes. Celui d'avant était MacDuff, en l'honneur de vos légendes fantomatiques.)
Ralia S.

Calogrenant posa la lettre en souriant. Cette jeune femme était décidément confrontée aux problèmes fondamentaux de son existence. Savoir que Ralia semblait en vie et sauve lui réchauffait le cœur. La chambre qu'on lui avait attribuée en Carmélide était morne et triste ayant pour simple décoration des armes de tournoi. Que de joies en somme ! La pluie tombait sans discontinuer depuis plusieurs jours. Un épais brouillard s'était lové sur entre les branches des arbres comme des rubans qui serpentaient la chevelure endiablée d'une danseuse. Il resserra les fourrures de son manteau en frissonnant. Le froid mordait sévèrement et l'on ne pouvait deviner que l'été était censé répandre un doux soleil sur les collines et les forêts. Tout est déréglé. Du pouvoir jusqu'au monde, tout est déréglé. Les Dieux pleuraient presque chaque nuit, cela il l'avait vu. Les pierres du ciel qui étaient tombées symbolisaient leur désespoir. Les Dieux étaient dans l'impossibilité de rééquilibrer la balance du monde. Tout avait basculé quand Arthur s'était entiché de la femme d'un chevalier et tout s'empirait depuis. Une malédiction s'était appesantie sur le monde, le chaos qui en avait résulté n'en était que pire. Il pressentait des choses, de longs malheurs qui arriveraient bientôt. Les mois précédents s'étaient succédés presque trop calmes pour une époque de guerre. Les Dieux étaient en colère, ils étaient désespérés. La Nature reprenait ses droits. Les animaux étaient furieux et rien ne pouvait les calmer. Le roi de Calédonie se leva de son bureau et arpenta sa chambre de long en large. Tout le château restait silencieux malgré l'heure de la journée. Peut-être que s'il sortait en dépit de la pluie, il rencontrerait une âme bien vivante.

𝐒𝐎𝐋𝐈𝐕𝐀𝐆𝐀𝐍𝐓 | 𝐤𝐚𝐚𝐦𝐞𝐥𝐨𝐭𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant