𝒐8 ❝𝒍𝒆 𝒄𝒉𝒆𝒎𝒊𝒏 𝒅𝒖 𝒄𝒊𝒆𝒍❞

24 2 26
                                    

Never said it out loudBut I've always been proudIf you somehow can forgive meI'll

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Never said it out loud
But I've always been proud
If you somehow can forgive me
I'll...be...there
❝❞

Ralia avait décidé d'aller lui parler. Parce qu'elle savait et qu'elle avait besoin de lui parler. Non pas qu'elle le jugeait car en un sens, elle comprenait le désir qui hantait son cœur. Mais parce qu'elle ressentait un vif intérêt à retrouver les communications humaines et les liens que l'on pouvait tisser entre trois voyageurs coincés ensemble pour encore plusieurs jours. Elle avait vu Niall partir et revenir, et elle avait deviné d'où il réapparaissait. En fin de compte, elle était rapidement parvenue à la conclusion qu'elle même aurait été amenée à faire cela si elle était éperdue d'amour pour quelqu'un. Or ce quelqu'un n'était pas – ne serait pas – un meurtrier de masse et souverain tyrannique. Ce n'était que dans les histoires, ces contes que l'on racontait aux enfants avant de dormir, où les plus cruels pouvaient se voir transformer par la vue d'une passion qui adoucissait leurs blessures. Je pense surtout que je pourrais le rendre pire, rit–elle à son propre trait d'esprit. Elle sentit le regard jugeur du roi peser sur elle mais elle avait décidé de s'amuser et de vivre. Elle avait d'ailleurs ressenti une certaine gêne dans ses rapports avec Niall depuis qu'elle avait prêté son semblant de serment. Après tout, elle avait accompli sa mission ; elle avait honoré la promesse faite à son défunt père. Et celle aurait pu suffire à lui faire abandonner cette quête pour s'en revenir vers ses terres lointaines et peuplées d'animaux étranges. Elle avait récemment rêvé du Nykkur qui l'attirait dans les plus profonds lacs de Tórshavn. Ces créatures étaient gardiens des eaux monstrueuses et symboles de mort et de destruction dans son pays lointain. Pourquoi en avait-elle vu l'existence dans ses plus paisibles songes ? Peut-être qu'elle serait amenée à voir l'horreur devant ses yeux encore innocents et doux. Cela, elle le redoutait, même si elle viendrait inévitablement à affronter des batailles et pis encore, les cadavres qui en résulteraient. Ralia n'avait jamais vu la mort en face, ou du moins, cette effroyable souffrance qui gisait, agonisante, dans les ténèbres des blessures fatales. Elle marchait sur un fil invisible, tendu le long du chemin du ciel, qui avait brillé le jour de sa naissance. Sylís avait vu partir sa tendre mère puis son père mais ce n'était qu'un moindre aperçu de la terrible douleur de la perte d'un être cher. Certes, elle était orpheline mais à bientôt vingt et trois ans, elle devait s'habituer à la solitude. Un Thane est toujours seul, qu'il le veuille ou non, avait un jour déclaré Macrath Glens. Elle aurait eu encore tant de questions à lui poser, tant de mystères à éclaircir. Il n'avait été qu'un jeune adolescent à la mort d'Uther Pendragon, père de celui qui avançait devant elle. Et cette époque fascinait la féroïenne. Tous ces complots et assassinats, ces chuchotements et ces liaisons. Car étrangement, elle ressemblait à celle dans laquelle elle évoluait. Entre les amours du roi Arthur, et les rumeurs qui entouraient Lancelot (dont d'ailleurs certaines clamaient que Niall partageait sa couche), entre les traques et les révoltes souterraines. Peut-être un jour pourrais-je raconter à ma famille que j'ai aidé à ramener Arthur Pendragon sur le trône du royaume de Logres. Et qu'accessoirement, il m'a baladée dans tout le monde connu pour faire je ne sais pas quoi. Elle rapprocha son cheval de celui de l'Élu des Dieux et s'apprêta à ouvrir la bouche lorsqu'il l'interrompit.

𝐒𝐎𝐋𝐈𝐕𝐀𝐆𝐀𝐍𝐓 | 𝐤𝐚𝐚𝐦𝐞𝐥𝐨𝐭𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant