𝒐8 ❝𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒊𝒆𝒖𝒙❞

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Relax your karma and try not to barfAs the universe starts to spin❝❞

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Relax your karma and try not to barf
As the universe starts to spin
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    Elyios avait enfin achevé ses tapisseries. La première représentait si ce n'était des dieux, l'Énéide et l'Histoire de Rome. D'abord Énée et sa fuite de Troie avec son père et son jeune fils Ascagne vers une terre promise. Leur étape en Illyria et leur arrivée à Carthage. L'amour tragique de Didon et d'Énée. Cette partie était sans doute la plus ouvragée de l'œuvre. Didon était une reine magnifique et digne, avec ses cheveux remontés sous sa couronne d'or. Elle luttait entre sa condition de femme malade d'amour et sa position de reine. Elle s'abandonnait à Énée et il la quittait. Elle se tuait les larmes aux yeux. Les scènes étaient plus raffinées les unes que les autres. Des fils d'or ou d'argent composaient les robes des personnages. Çà et là, des perles constituaient des véritables bijoux. Après la fuite d'Énée, son arrivée sur les terres du Latium, sa descendance. Puis la jeune adolescente avait tissé la liaison de Rhéa Sylvia et Mars Ultor et la naissance des jumeaux Remus et Romulus. Lupa et leur éducation en véritables guerriers, un frère tuant l'autre et la fondation de Rome. La première pièce de tissu s'achevait ici. La deuxième présentait les rois de Rome et leurs règnes de plus en plus désastreux. Tarquin le Superbe le dernier et le viol de Lucrèce, le suicide de cette dernière et la promesse de Brutus de la venger. La fuite du roi et son retour raté, Brutus faisant exécuter ses fils pour avoir soutenu la royauté. La troisième représentait la République et ce temps béni. Les magistrats et le Sénat, la puissance de Rome qui s'élevait rapidement. L'assassinat des Gracques et les guerres puniques jusqu'à Hannibal et sa traversée des Alpes. Il y avait aussi l'ascension de Pompée et sa rivalité avec César. La quatrième dépeignait le triomphe de Iulius Caesar sa liaison avec Cléopâtre VII, son assassinat et l'alliance entre Marc-Antoine et la reine Egyptienne jusqu'à Octave devenant Auguste. Les jours glorieux de l'Empire et son apogée et ses complots. Caligula et son cheval sénateur dans son palais aux murs d'or. Néron chantant devant l'incendie de Rome comme un illuminé. Le règne magnifique de Trajan et ses conquêtes. Hadrien et son jeune amant Antinoos. La chute lente et profonde de l'Empire d'Occident et l'ascension de l'Empire d'Orient. Elyios avait mis tout son cœur dans ces travaux. C'était l'un des seuls moyens qu'elle avait trouvé pour s'occuper l'esprit. Elle défoulait sa rage dans le tissage. Mais cela n'importait plus, ces tapisseries faisait partie de sa dot. Son cher père avait bel et bien décidé de la marier à un riche propriétaire. Aconia s'était mise dans tous ses états. Elle avait hurlé et maudit son mari mais rien n'avait changé.

Elyios avait encaissé la nouvelle dans le silence. Sa mère lui avait promis de ne pas lui imposer ce qu'elle avait vécu et elle le savait. L'adolescente ne la blâmait pas, ce n'était pas de sa faute. Peut-être viendrait-elle même à apprécier son époux au travers des années. Mais là n'était pas la question. Elle-même en avait des centaines, et elle devait trouver les réponses. Dunaíd avait tissé deux étoles, représentant ses deux mythes favoris. La première, un bout de soie brodé de motifs divins. Elle représentait tout son mythe préféré, celui d'Hadès et Perséphone. Sur un pan, le Dieu des Morts tombant amoureux de la belle jeune fille, l'observant. Elle, cueillant des fleurs en se laissant séduire et séduisant. Le Dieu des Morts s'en allant supplier Zeus de lui accorder la main de sa fille. Il pourrait être mon Hadès, songea Elyios en touchant l'étole. Puis le Dieu enlevant la jolie femme et lui présentant le royaume des Morts. Deméter et Hécate cherchant sa fille. Je serai la reine des Enfers avec une couronne de rubis. Perséphone enfin, mangeant la grenade et régnant aux côtés de son époux. C'était sa préférée. Elle la passa autour de ses épaules et empaqueta rapidement un sac avec de quoi se restaurer. Elle avait des centaines de questions et il fallait qu'elle trouve ses réponses. Tant pis pour son mariage, elle trouverait bien un homme qui l'accepterait dans son lit. À pas feutrés, elle sortit de sa chambre. La maison était calme, silencieuse comme un havre de paix.

𝐒𝐎𝐋𝐈𝐕𝐀𝐆𝐀𝐍𝐓 | 𝐤𝐚𝐚𝐦𝐞𝐥𝐨𝐭𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant