Assise confortablement sur sa chaise de bureau, Julie lisait pour la énième fois son cours. Il était tard, et elle divaguait sur tout et n'importe quoi plus qu'elle ne retenait de notions importantes : mais c'était pour se donner bonne conscience. Elle jeta un regard à son téléphone portable posé sur le rebord de son bureau pour y regarder l'heure, et constata dans un soupir qu'il était déjà plus d'une heure du matin. Heure où il est nécessaire d'arrêter de demander à ses neurones de retenir rien qu'une seule information supplémentaire sur ce chapitre de psychologie sociale horripilant.
Elle passa une main sur son visage fatigué en poussant un nouveau soupir, cette fois plus long et plus bruyant. Elle était las de ce quotidien qui n'oscillait qu'entre soirées étudiantes, faculté et job étudiant. Du coin de l'œil elle observa le manga qui se trouvait posé sur son lit. La couverture colorée représentait une jeune fille aux cheveux blancs immaculés et aux yeux violets. Au-dessus d'elle se trouvait l'intitulé "Re : ZERO".
L'objet arracha un léger sourire à l'étudiante qui replaça une de ses mèches de cheveux bruns derrière son oreille. Elle aussi aurait bien aimé atterrir dans un univers Médiéval-Fantasy entouré de chevaliers, de magie, de Waifus et de beaux garçons. Elle ne demandait que ça même. Mais malheureusement, sa réalité à elle se limitait à son petit appartement, et sa vie d'étudiante un peu perdue dans ses objectifs et son avenir.
Elle croisa les bras sur son bureau avant de poser son menton dessus. Elle fixa le mur où se trouvaient des dizaines de post-its flanqués de diverses dates ou encore d'heures de rendez-vous à priori à ne pas oublier. Est-ce que tout cela avait vraiment un sens ? Avait-elle réellement envie de ce quotidien ? De se battre pour des études qu'elle n'était même pas sûre d'avoir les capacités de réussir ?
Elle n'avait de réponses pour aucune de ces questions. Elle ferma les yeux un instant, se demandant de nouveau à quoi tout cela rimait. Ce stress inutile épuisa rapidement son cerveau qui avait déjà donné beaucoup dans la soirée. La jeune fille aux cheveux bruns et à l'esprit tout embrumé finit par s'endormir, tourmentée par des questionnements que des milliers de jeunes se posaient aussi souvent qu'elle.
Cette nuit fût particulièrement agitée, Julie fit des rêves plus bizarres les uns que les autres et lorsqu'une douleur insistante dans le dos la réveilla, elle n'avait absolument pas la sensation d'avoir dormi. Elle se frotta les yeux, se disant qu'elle aurait bien roupillé deux nuits de plus, mais se figea en prenant conscience de ce qui l'entourait. Entre l'odeur insistante de fumier, de foin, de poussière et les sensations de picotement à travers ses vêtements, il ne lui en fallait pas plus pour se redresser en une fraction de seconde les yeux désormais bien ouverts.
Elle entrouvrit la bouche sans pour autant prononcer un mot ou même un son : elle était sur un tas de paille et comme l'indiquait si bien son sens olfactif : elle se trouvait dans une écurie. Constatation renforcée par la présence d'une dizaine de chevaux, sagement alignés dans leurs boxes. L'étudiante en psychologie se mit sur ses deux jambes avec précipitation. Où-est-ce qu'elle se trouvait ? Elle n'avait pourtant pas souvenir d'avoir été en soirée la veille ? Elle se rappelait pourtant avoir passé sa soirée à réviser ? Est-ce qu'elle avait bu ? Avait-elle été droguée ?
Alors que son esprit était assailli par des dizaines de questions, elle descendit de son piédestal des plus rudimentaires, cherchant autour d'elle quelque chose de familier pouvant lui indiquer où elle était et surtout pourquoi elle y était. Elle s'avança vers l'immense porte de grange qui donnait sur l'extérieur, elle était encore à moitié endormie, la bouche pâteuse et l'œil hagard. Cet état d'éveil plutôt second, fit qu'elle ne réagit pas tout de suite quand une silhouette apparut à quelques mètres d'elle et lui cracha de façon agressive :
"- Eh la bleue, qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? Pourquoi est-ce que t'es pas à l'intérieur ?"
De façon incroyablement stupide, la brune sursauta et se tourna pour jeter un œil derrière elle, voulant s'assurer de façon absurde qu'elle était bien la seule, hormis les chevaux, à se trouver ici. Elle reporta son regard sur l'homme qui venait de lui adresser la parole. Elle ne discernait pas bien ses traits car il était à moitié à contre-jour, ce qui d'ailleurs ne plaisait pas à sa rétine. Elle ouvrit la bouche pour répondre mais ce n'était visiblement pas assez rapide pour l'individu qui haussa le ton :
"- J'te cause la recrue ! Qu'est-ce tu fous dans les écuries ?!"
Cette fois Julie repris un peu contenance et s'avança vers le type, il devait être le propriétaire des lieux, normal qu'il l'agresse : elle était sur sa propriété. Elle ne comprenait pas pourquoi il l'avait surnommée "la recrue" mais se dit qu'après tout, il l'avait probablement prise pour quelqu'un d'autre. Elle tritura ses doigts, extrêmement mal à l'aise à l'idée de s'être retrouvée sur le terrain d'un inconnu et sans avoir aucune foutue raison à cela.
"- Bonjour monsieur, heu, je suis sincèrement désolée du dérangement. Je devais être en soirée avec des amis et on a-
- Hein ? Tu me chantes quoi là ? Retourne aux dortoirs fissa si tu veux pas me répondre, ou je t'envoie dans le bureau du caporal."Coupée dans sa phrase, Julie resta bouche-bée devant cet échec de communication. Devant elle, l'homme dont elle discernait maintenant parfaitement le visage, avait des cheveux d'un blond cendré grisonnant, une barbe de quelques jours et il la jugeait sévèrement de ses yeux marron, les sourcils extrêmement froncés.
"- Je suis désolée monsieur mais vous devez vous tromper de personne je ne-
- Tu te paies ma tête en plus !"Cette fois, la brune n'eut pas le temps de rester sous le choc, car il s'approcha d'elle pour lui donner une violente tape dans le dos pour la faire avancer. Julie en eut presque le souffle coupé et commença à sérieusement paniquer. Ce type faisait une tête de plus qu'elle, était beaucoup plus musclé et ne semblait pas favorable à la discussion. Elle était perdue dans une ferme au milieu de la cambrousse, n'avait aucune idée de comment elle avait atterri là et se faisait agresser verbalement par un inconnu : tout ça commençait à sérieusement la faire flipper.
Tout en réfléchissant avec angoisse à la situation, Julie leva les yeux vers, ce qui devait être à priori, le fermier. Ce dernier marchait devant-elle en bougonnant dans sa barbe des paroles incompréhensibles, mais ce n'est pas ça qui frappa Julie de plein fouet. Ce n'est pas non plus l'immense château en pierre qui se dressait devant elle, ni la calvitie naissante de son charmant hôte. Ce qui la fit s'arrêter sur place, c'est le dessin cousu au dos de la veste ocre que portait cet homme, dessin représentant deux ailes entremêlées : l'une blanche, et l'autre bleu, superposées à une sorte de bouclier gris.
Elle connaissait ce symbole, bon sang qu'elle le connaissait bien. Et pendant plusieurs secondes où elle constata avec stupeur que toutes les personnes autour d'elle étaient flanquée de ce logo, Julie se répéta en boucle qu'elle se trouvait dans une putain d'hallucination. Et que plus jamais elle ne boirait d'alcool.
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EH BIEN EH BIEN EH BIEN.
Voici notre premier chapitre, dont j'ai écrit le premier brouillon aux alentours de 3h du matin en étant complètement éclatée de fatigue. Autant vous dire que la relecture n'a pas été une partie de plaisir : entre les fautes tous les deux mots, les phrases sans queue ni tête ou les mots lambda au milieu d'une phrase.. que dire ?J'espère que ça vous donne envie de slider vers le chapitre 2, moi en tout cas, imaginer la suite m'éclate pas mal.
Cœur sur vous.
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Qui suis-je pour choisir ? -Attack On Titan-
Hayran KurguDepuis des années, elle rêvait de vivre dans ces univers incroyables que sont ceux des animes japonais. Elle aurait tout donné pour tronquer son quotidien qui semblait si morose contre la vie de ses personnages favoris et les aventures qu'ils vivaie...