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"- Accélère, j'ai pas toute la journée !"

La voix grave accompagnée d'un ton des plus agréables, sortie immédiatement Julie de ses pensées. L'homme blond lui jetait un regard rempli d'exaspération, à moitié tourné vers elle.

Elle déglutit et continua de le suivre à la trace. Que pouvait-elle faire d'autre ? Elle ne comprenait rien à ce qui se passait et ne comptait pas chercher des noises à plus fort qu'elle. Mais malgré tous ses efforts pour garder son calme, les questions continuaient de fuser dans son esprit. Elle se demandait comment est-ce que tout ça était possible, si elle n'était pas sous l'effet d'une drogue ou si elle se trouvait dans un prank géant. Elle porta son pouce à ses lèvres et rongea avec nervosité son ongle. La situation était tellement surréaliste qu'elle n'arrivait pas à clarifier ses pensées et à réfléchir. Le plus inquiétant était surtout qu'elle semblait être la seule à trouver que quelque chose clochait et qu'elle n'était pas à sa place.

"- Eh toi ! C'est quoi cette tenue ? Où est ton uniforme réglementaire ?"

Julie et l'homme qui l'accompagnait jusque-là firent volte-face pour se tourner vers le petit bout de femme qui avait prononcé cela. Elle avait les bras croisés et regardait la brune d'un air mauvais avec ses yeux noisette. Le blond soupira et balaya l'air de la main d'un air de désespoir :

"- Tu tombes bien Petra ! Je te confie cette petite rigolote. Je l'ai trouvé y'a quelques minutes en train de..."

Julie décrocha sur la suite de la discussion entre les deux soldats, elle avait totalement phasé sur le prénom prononcé. Petra ? Elle avait bien entendu ? Julie fixa la petite rousse avec stupeur : Elle avait les mêmes cheveux flamboyants et la même coupe au carré. La jeune femme avait des traits fins, et son visage trahissait une grande tendresse malgré sa volonté d'être autoritaire. Julie en resta bouche bée, la femme qu'elle avait devant les yeux était la copie conforme de la soldate de l'escouade Livaï, en chair et en os.

Elle eut l'impression pendant un court instant de perdre les pédales, jusqu'à ce que son côté rationnel ne la rappelle à l'ordre : il s'agissait d'une caméra cachée. C'était évident ! Il n'y avait pas d'autres possibilités. Et il était nécessaire de dire qu'elle était réussie : elle avait marché dès la première seconde. Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle souffla du nez en s'approchant des deux soldats qui la regardèrent en haussant les sourcils. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle prenne la parole et encore moins avec un sourire insolent aux lèvres.

"- J'ai compris vous pouvez arrêter : c'est une caméra cachée, j'ai bon ? Ou un prank sur YouTube ? En tout cas vous avez fait un taff incroyable, vos costumes sont dingues ! Et le décor.. Et vous ressemblez vraiment à Petra ! C'est dingue !"

Julie expliqua tout ça avec une réelle admiration pour le travail accompli, mais son sourire se figea un peu en voyant le regard médusé des deux soldats. La rousse tourna la tête vers son collègue, et constata qu'il n'avait pas plus compris qu'elle le charabia de la jeune fille. Elle fronça les sourcils en s'approchant de Julie.

"- Mh.. je pense que tu t'es sérieusement cognée quelque part. Je vais te ramener à ta chambre et je vais aller chercher l'infirmière pour qu'elle t'ausculte."

Petra fit un petit signe de tête à son camarade blond pour lui faire silencieusement comprendre qu'il pouvait s'en aller et posa une main derrière le dos de Julie qui ne souriait plus, mais alors plus du tout. Elle voulait continuer de croire qu'ils jouaient la comédie, mais au vu des têtes qu'ils venaient de tirer... Elle déglutit en sentant que le sens commun la quittait, et une boule se logea dans sa gorge. Elle ne savait plus comment réagir, ne savait plus quoi faire, et sentir la main de la rousse dans son dos n'arrangeait rien : tout était bien réel, tous ses sens le confirmait.

Elle se laissa guider par Petra, le regard vide et le sang battant fort dans ses tempes. Comment faire pour savoir ? Elle ne pouvait pas réellement se trouver dans l'univers de Shingeki no Kyojin, si ? Son flot intarissable de questionnements et d'angoisse fût coupé par la voix douce de Petra :

"- Et dis-moi, c'est quoi ton prénom ? J'ai l'impression de ne jamais t'avoir croisé ! Je sais que je ne passe beaucoup de temps avec les nouveaux, mais tout de même.
- Julie Abet..."

La question de la rousse se voulait avenante et joviale, mais l'étudiante répondit à mi-voix en gardant les yeux rivés au sol. Elle avait la boule au ventre, paniquée et terrorisée par l'incompréhension. À ses côtés, Petra fronça les sourcils. Elle connaissait les noms des nouveaux : elle avait étudié les dossiers de chacun d'entre eux. De plus, commençant avec un A puis un B, celui de la jeune fille devait se trouver en première position dans la liste. Elle était donc bien sûre d'une chose : c'est qu'à aucun moment elle ne l'avait aperçu. Elle ramena sa main près d'elle, jetant un regard en coin sur la jeune fille à ses côtés. Son intuition lui soufflait que quelque chose de bizarre l'entourait et ça ne lui inspirait pas grand-chose de bon.

"- Je vais plutôt t'emmener voir le caporal en premier lieu. Il avisera et on verra si c'est seulement d'un infirmier dont tu as besoin."

Julie écarquilla un peu les yeux en levant la tête vers Petra qui insinuait avec peu de finesse qu'elle était complètement folle. Mais d'un autre côté, se retrouver face à Livaï serait peut-être la meilleure option. Elle aurait sans doutes l'opportunité de voir si tout ceci était une mascarade, et si ce n'était pas le cas : qu'est-ce qu'il se passait. Et surtout elle pourrait prouver sans aucun problème qu'elle ne venait pas d'ici et qu'elle n'était pas à sa place. Mais était-ce réellement la solution ? Personne n'allait là croire : après tout, elle n'en revenait toujours pas elle-même. Elle se contenta d'hausser les épaules même si la rousse n'y accorda aucune importance et la guida à l'intérieur de l'immense bâtisse en pierre qui commençait doucement à s'éveiller avec ses résidents. 

Même si l'angoisse l'empêcha de vivre pleinement le moment, c'était avec un grand émerveillement que Julie découvrit l'intérieur d'un bâtiment qu'elle n'avait, jusqu'à maintenant, seulement pu imaginer ou deviner à partir d'une poignée d'images en deux dimensions. L'intérieur était très fidèle aux représentations qu'elle en avait : tout était en pierre du sol au plafond, avec d'énormes poutres en bois qui traversaient les murs, en hauteur. La pièce dans laquelle les deux femmes venaient de pénétrer sentait le pain frais et le bois, et au vu des quelques soldats encore à moitié endormis qui se trouvait çà et là sur les différentes tables réparties dans l'immense salle, Julie en déduit qu'il devait s'agir d'une sorte de salle commune ou d'un réfectoire. 

Malheureusement pour elle et sa curiosité, Petra écourta son moment d'admiration sur la décoration intérieure en l'emmenant dans un long couloir qui avait la même allure que tout le reste. La rousse se stoppa devant une porte identique à toutes celles que Julie avait pu apercevoir jusqu'à maintenant, avant de frapper contre le bois. Après quelques secondes, une voix masculine donna l'autorisation d'entrer et la soldate ouvrit la porte, dévoilant une pièce relativement modeste, au centre de laquelle se trouvait un bureau. 

Petra écrasa son poing sur son torse en se mettant droite comme un piquet, geste que la brune à ses côtés n'imita pas. Elle était bien trop sous le choc de la personne qu'elle avait sous les yeux. Assis derrière l'imposant meuble, un homme aux cheveux noirs mi-longs rasés sur les côtés les toisait de son regard bleu acier. Julie sentit sa mâchoire se décrocher. Jamais, de toute sa vie, elle n'avait vu quelqu'un ressembler autant au caporal-chef si populaire de Shingeki no Kyojin. On ne parlait même plus de ressemblance à ce stade là, c'était la même histoire que pour Petra quelques instants auparavant : elle avait devant elle Livaï, bien vivant, en chair et en os, et ressemblant traits pour traits au personnage imaginé par Hajime Isayama. Ce dernier tapota ses doigts sur le bois de son bureau en jugeant la brune de son regard si effrayant, avant de lui dire avec une pointe d'irritation face à l'insubordination de la jeune femme : 

"- On t'as jamais appris à saluer tes supérieurs ?"

Bonjour, bonsoir mes petits oursons à la fraise !
Nous voici avec la merveilleuse apparition de notre bien-aimée Petra et notre mythique caporal chef Livai -Le seul, l'unique-
Je vous avoue que ne sais pas vraiment quoi ajouter, c'est surtout vous qui devez me partager vos ressentis ! En espérant que ça vous ai plu !
Cœur sur vous

Qui suis-je pour choisir ? -Attack On Titan-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant