OVERDOSE [L.S] ✓ AUTOEDITÉ

-Harry

(Home II - Dotan)

Je n'arrive pas à réaliser. Même si j'ai passé toute la journée dans cet hôpital au point de voir le soleil se coucher derrière les fenêtres. Même si j'ai entendu tout ce que les médecins et Rosa m'ont expliqués.

Guérir. J'ai une chance de pouvoir guérir.

Une larme coule sur ma joue malgré moi. Putain, qu'est-ce que j'aimerai que tu sois là pour voir et entendre ça.

J'aurai tout donné pour qu'ils te guérissent toi à la place, tu sais?

Mais on ne peut pas encore guérir la mort.

Je vais vivre. Je te le promet, Edward, je vais vivre. Et si tu veux vivre à travers moi, viens. Viens avec moi. Je te raconterai tout ce que je vois de cette vie. Je te raconterai tous les beaux paysages qu'il reste à découvrir malgré les nuages gris qui me cachaient encore la vue jusqu'à aujourd'hui.

Je prends une grande inspiration en sortant de l'hôpital. Il fait froid mais ça fait du bien. Ça du bien de sentir le froid m'envelopper et ma peau frissonner. Tous ces petits détails qui rappellent qu'on est vivant.

Sauf que, depuis que tu es parti, il n'y a pas beaucoup de fois où j'ai apprécié être vivant.

C'est dur la vie sans toi et ça le sera toujours. Mais je te promet qu'on va la faire éclater cette vérité, cette réalité. Je te promet qu'on finira par te laisser partir en paix. Je ne peux plus supporter le fait de t'imaginer dans cette chambre avec toutes ces machines lorsqu'on sait que tu es déjà parti.

Tu me manque tellement.

J'ai besoins de mon grand-frère.

J'aurais toujours besoins de toi.

-"Harry..?"

Je ferme les yeux et soupire légèrement avant de me retourner.

-"Maman?" Je lui répond.

C'est elle qui a organisée tout ça. Et il paraît que papa aussi mais il n'est pas venu aujourd'hui. Eux qui ont tout fait pour que je sois sauvé? Je ne sais plus si je dois être touché ou leur rire au nez.

Ils m'ont plus détruit que ce virus, tu sais?

-"J'aimerais que tu restes à la maison avec nous cette semaine."

Cette fois, malgré ses yeux brillants, malgré qu'il y ait de bons souvenirs très loin dans le passé, je ne peux m'empêcher de rire nerveusement. Ils ont utilisé leur notoriété pour pouvoir me donner une chance de guérir, je le sais.

Mais ça n'efface pas tout le reste.

Ça ne s'effacera jamais.

-"Non." Je réponds directement.

-"Harry." Elle insiste, devenant plus autoritaire sans même le contrôler.

Et ça me fait tristement sourire.

Qu'est-ce que t'es devenue, maman?

Alors je m'avance vers elle. Je m'avance sans la lâcher du regard. Je m'avance assez prêt pour être sûre qu'elle entende chaque mot que je m'apprête à dire:

-"La seule personne à qui j'ai envie d'annoncer que je vais vivre, c'est Louis."

Gemma sort à ce même moment de l'hôpital. Elle a appris la nouvelle aujourd'hui, tout comme moi. Et je revois encore ses larmes en même temps qu'elle éa prise dans ses bras.

Elle a perdu un petit frère.

Elle en perdra pas un autre.

Son regard croise le mien et, à l'entente de ma phrase, elle me sourit doucement en hochant la tête. Alors je lui souris en retour. Parce que je sais qu'elle comprend que je ne veuille pas rester. Elle le comprend encore plus après la semaine qu'on a passé.

Alors je croise une dernière fois le regard de ma mère pour ajouter:

-"Parce que Louis, contrairement à mes parents, il a envie de m'avoir dans sa vie."

Je sais que je suis blessant. Mais je sais aussi que j'ai mes raisons de l'être.

Je finis par tourner le dos à ma mère, serrant la hanse de mon sac entre mes doigts pour oublier mes yeux qui se mettent à piquer. Je me mets à marcher seul dans les rues sombres d'Oxford. Mais je n'ai pas peur. La Lune me regarde et m'accompagne. Et je me dis que lui aussi me suit. Je ne peux pas le voir mais j'imagine son ombre qui se dessine avec la mienne sur les murs que je frôle.

Comme nos ombres lorsqu'on jouait dans le jardin. Celles d'un grand frère tenant la main de son petit-frère.

Je relève la tête, les yeux brillants.

Puis je souris.

On a un article à terminer.

Et j'ai une vie à commencer.