- Alors, prête pour cette première journée ? m'interrogea Nate alors que nous nous dirigions vers notre premiers cours du jour, dont la salle se situait à l'opposé du réfectoire.
- Je ne sais pas vraiment, en fait... On verra bien !
Alek arriva à nos côtés, essoufflé: il devait avoir couru pour nous rattraper.
- C'est peut-être une stupide question, mais est-ce que tu penses être capable de comprendre tous les termes techniques qui vont être utilisés par les profs pendant toute la journée ?
C'était une bonne interrogation, en réalité, mais une partie de moi avait envie de laisser libre cours à la répartie cinglante qui se pointait au bout de les lèvres.
- Je pense en russe, je respire en russe et je rêve en russe. Ça devrait aller. Par contre, vu que tu n'es pas capable de réfléchir, crois-tu que tu pourrais te retrouver à ma place si tu allais à Poudlard, par exemple ?
Nate lâcha un glapissement effrayé et ravi à la fois, avant de s'exclamer:
- C'est qu'elle crache son venin, la petite !
Mon cousin, pour sa part, eut un instant l'air pris par surprise par ma réponse, avant qu'il ne se détende et ne finisse par rire.
- Cracher du venin ? C'est un talent familial !
Cette conversation m'avait fait oublier mes angoisses pour cette journée qui s'annonçait épuisante. J'aurais beaucoup de nouvelles choses à assimiler d'un coup, et lorsque je pénétrai dans la salle de classe pour me retrouver nez à nez avec celui qui serait mon professeur de stratégie guerrière pour l'année à suivre, je me dis que je n'étais pas au bout de mes surprises...
. . .
Tout, dans l'attitude de cette homme lorsqu'il parlait jusqu'à son style vestimentaire me rapellait Ted. Quelle ironie du sort !
- Rogue, dit-il en s'approchant de mon bureau. Pensez-vous êtres bonne aux échecs ?
Malia, à côté de moi, m'observa avec de grands yeux qui m'incitèrent à répondre le plus vite possible.
- Oui, ma-
- Chuuut. Pas de mais. Pensez-vous que les échecs soient semblables à ma matière et qu'être douée pour y jouer vous avantage par rapport à ceux qui, ici, seraient capables de perdre contre un gamin de six ans ?
Je sentis mes sourcils se froncer, et un ricanement s'éleva du fond de la classe.
- Je pense... Que les échecs sont quelque peu semblables à votre matière et partagent des similitudes avec elle, c'est vrai. Néanmoins, je vois une partie d'échec comme une stratégie qui serait une sorte de métaphore d'une vie. Disputer une partie d'échecs, c'est mener une armée de pions, certes. Mais ça a pour moi une dimension bien plus "spirituelle". Chaque pièce a son importance, et en perdre certaines peut vous êtres fatal. Les pièces sont des gens que vous aimez, et ils disparaissent parfois. Certains poins sont facultatifs pour gagner la partie, mais d'autres sont indispensables. Le roi et la dame représenteraient les personnes qui vont sont indispensables pour survire. La stratégie guerrière, au contraire, exige d'oublier ce sont des personnes qu'on manipule sur un plateau bien plus vaste, et pas des pions. C'est... Tenir la vie des gens au bout d'un fil. Pas simplement une métaphore.
Il m'observa quelques secondes de plus, silencieux, avant de retourner vers le tableau et de taper dans ses mains.
- Bien ! J'espère que vous avez pris des notes, parce que la vie en a apparemment appris plus à cette demoiselle que ce que j'ai réussi à vous enseigner en six ans.
Il se tourna pour écrire quelque chose au tableau, avant de faire volte face et de me pointer du doigt.
- Faites attention. Je risque de revoir mes attentes lors des contrôles à la hausse, cette année. Bonne chance !
Et cette fois-ci, il commença bel et bien sa leçon, qui se révéla très intéressante.
J'allais adorer cette matière, apparemment.
. . .
- Que savez-vous de l'art du duel ? Tout ce que je vous ai appris les années précédentes ?
Un long silence suivit les paroles du professeur Dostroyevski, avant qu'il ne reprenne la parole, de sa voix grave et râpeuse.
- Oubliez tout.
Un murmure de confusion balaya les rangs, et il se sentit obligé de taper des mains pour nous faire taire.
- Nous allons cette année nous consacrer à votre puissance intérieure avant que vous ne commenciez à vous battre. Cela ne rendra la suite que plus intéressante.
À côté de moi, à ma gauche plus précisément, un garçon se racla la gorge, attirant l'attention sur lui. En voyant qui allait prendre la parole, je remarquai qu'Alek avait l'air... Mécontent.
- Monsieur ? Si vous considérez que pour que vos cours soient intéressants à l'avenir il faut que nous développions notre puissance, pourquoi y'a t-il encore des femmes dans cette pièce ?
La grosse blague.
- Parce que, continua t-il en me couvrant d'un regard moqueur, je ne vois pas comment certains d'entre nous ici vont pouvoir supporter la douleur qui peut découler d'un simple duel.
Certains dans la salle ricanèrent, et le prof reprit la parole.
- Mr. Korsakof... Voyons donc si la jeune fille à côté de vous est aussi peu performante que vous le dites. Je pense que vous allez avoir quelques surprises ! Mademoiselle ?
- Rogue, monsieur.
- Mademoiselle Rogue, pourriez vous s'il vous plaît vous rendre sur cette estrade et disputer un duel contre votre camarade ?
J'hochai la tête, avant de me diriger à l'opposé d'où le pauvre garçon était sur cette scène improvisée.
- Saluez. Préparez vos baguettes. Un, deux, trois !
Ce Korsakof lança un sortilège de désarmement avant moi, mais je réussis à l'éviter sans trop de problèmes.
J'essayai à mon tour de le désarmer, ce qui ne fonctionna pas, mais mon sort eut au moins le mérite de lui faire faire un vol plané qui aurait pu faire mal à plus d'un.
- Confringo ! tenta t-il avant que je riposte.
Alors qu'il était occupé à essayer d'éteindre le feu que j'avais allumé sur le coin de sa cape, j'en profitai pour lui attacher les mains et les pieds, et pour le suspendre la tête à l'envers.
- Lecicorpus !
La tête qu'il faisait à ce moment là valait clairement le coup. Il avait l'air si surpris de s'être fait battre avec uniquement des sorts basiques et par une femme, de surcroît, que sa bouche était restée grande ouverte sous le choc.
- Tu devrais fermer la bouche, tout ce qu'il te reste comme neurones pourrait s'en échapper.
Ah, se faire des ennemis sans arrêt...
Une véritable passion.
. . .
C'est le dernier nouveau personnage. Promis.
Vous avez aimé ce chapitre ? Dans le prochain, vous en saurez plus à propos des colocataires d'Anastasia, et quelque chose de bien connu va refaire surface...
À votre avis qu'est-ce que c'est ? Et que prévoyez vous pour la suite ?
Essayez de me prévoir une des grandes révélations qui vont avoir lieu, ça va m'amuser un petit coup 😂
À très bientôt et portez-vous bien,
A.
VOUS LISEZ
𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒂𝒔𝒊𝒂 𝑹𝒐𝒈𝒖𝒆 [TOME 3] EN COURS
FanfictionAnastasia Rogue n'est plus tout à fait la petite fille qu'elle était en se lançant dans le monde des sorciers. Pour elle, le temps est venu de cesser de rester un témoin passif de cette guerre qui fait rage dehors et d'agir, une bonne fois pour tout...